La révolte gronde à Nox, le changement arrive et ça ne plait pas à tout le monde ! Choisissez votre camp et faites le vite, des têtes vont commencer à tomber.
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Mar 17 Avr - 15:04
Le Roseau et la Couronne feat. Lucius von Dast
La Guilde des Voleurs était bien plus impressionnante que tout ce que Miloslaw avait pu imaginer. Après tout, il avait plusieurs rencontré quelques-uns de ses membres. Certains l’avaient battu aux cartes. En fait, maintenant qu’il y pensait, il devait sûrement de l’argent à l’une des personnes présentes ici. Se faire remarquer n’avait certainement pas été la chose la plus intelligente à faire. Comme pour enfoncer le clou, un homme à l’air très très menaçant fit siffler son sabre près d’eux. Miloslaw était en train de se demander à combien pouvait s’élever la dette qu’il avait envers lui quand un jeune homme qui était le parfait représentant-cliché du voleur de Ravenwell interrompit la naissance d’un échange pour sûr très brutal. Milo était certain d’avoir déjà vu ce visage quelque part... Quand le voleur sauta sur la bouche de Lucius pour le saluer d’une manière très approfondie, Miloslaw sentit un grand trouble l’envahir. L’Empereur rejoignit l’impression de son bâtard en désapprouvant cette évidente relation. Milo ne pouvait décemment pas supporter Lucius dans cette voie. Enfin, il était le prince héritier ! Il ne pouvait pas fricoter à ce point avec un brigand ! Et sa réputation ? Et puis, Miloslaw était persuadé que Lucius était célibataire, il l’avait bien dragué ! ... Alors Lucius était ce genre de mec ? Le papillon volage qui butinait toutes les fleurs assez belles pour lui, sans souci de fidélité ? C’était... Et bien un peu décevant. Il aurait pensé qu’à son âge, un prince héritier serait surtout occupé à se chercher une compagne, voir un compagnon, stable. Pour son futur boulot. Milo n’aurait pourtant pas dû être si surpris. Jusqu’ici, Lucius avait soigneusement dérogé à toutes les règles qu’avait apprises le garçon de compagnie à l’école des majordomes au sujet de quelqu’un de son rang. Ca ne faisait que cela en plus. Mais alors pourquoi se sentait-il trahi ?
Une fois le problème en cours exposé à Lazarus, les quatre hommes se retrouvèrent dans une chambre que Miloslaw supposa être celle du voleur. En tout cas, elle lui correspondait bien. Sans lui fournir la moindre explication, Lucius plongea la main de Milo dans le bol d’eau salée qu’il avait demandé et un phénomène aussi beau qu’étrange se produisit. Le garçon de compagnie fixa un moment ce qui ressemblait à de l’encre se déverser dans le liquide, quittant son corps. Son reflet, qu’il pouvait étudier dans la surface troublée du bol d’eau, se modifia lentement. Il finit par redevenir lui-même, avec un grand plaisir. En essuyant sa main, il confirma le retour de ses tatouages de phalanges. Cœur, pique, carreau et trèfle, chacun sur un doigt. Il rabattit la manche de sa chemise dessus, chemise qu’il s’empressa également de boutonner. Il était peut-être dans la Guilde des Voleurs, mais aussi en présence du prince et de l’Empereur ! En tant que garçon de compagnie, une certaine tenue s’imposait. Et puis il n’aimait pas exposer sa cicatrice.
Lucius avait décidément les choses bien en main. Il envoya Lazarus, qui ressemblait plus à un agent de l’Empereur qu’à l’amant d’un adolescent, en mission pour son propre compte. Lux était sans aucun doute un prince hors normes, il avait néanmoins tout ce qu’il fallait pour succéder à ses parents, Miloslaw en était persuadé. Lazarus parti, le corbeau envolé avec son message, un silence s’abattit dans la chambre. C’en était gênant. Histoire de rajouter un peu plus de malaise, Lucius trouva judicieux d’utiliser sa magie pour faire tomber son père dans l’inconscience. Milo poussa un petit cri en voyant l’Empereur s’effondrer sur le sol et se précipita à côté de lui. Aucune blessure n’était visible, il semblait bien vivant.
« Mais t’es malade Lucius ! »
Elijah était peut-être son père mais c’était l’Empereur ! Miloslaw souleva le vampire inconscient dans ses bras et le déposa sur le lit en espérant que ce dernier n’abritait pas des puces.
« Pourquoi tu as fait ça ? Il faut le réveiller avant que quelqu’un vienne ! »
Un miaulement discordant le coupa court dans son drame familial et Miloslaw tourna la tête en direction d’une petite porte, qui donnait certainement sur une salle de bain. Ou un passage secret. Difficile de savoir avec ces voleurs. Luce, le chaton démoniaque, fit alors son apparition, ses moustaches frétillant de fierté. Il sauta sur le lit, renifla Elijah, puis s’assit en regardant tour à tour les deux garçons encore sur pieds.
« Mais comment t'as fait pour venir jusqu’ici ?! s’exclama Milo, au bord de la crise de nerfs. Non, attends, me dis rien. Ca pourrait me faire t’apprécier. »
Luce fronça le nez à son encontre, puis se tourna en direction du prince, certainement pour frimer une nouvelle fois sur ses fabuleuses capacités. Miloslaw ne voulait pas entendre ça et il ne voulait pas rester dans une pièce où son père était inconscient à cause de son demi-frère, qui draguait apparemment tout ceux qu’il pouvait.
« Je vais voir si je peux trouver un peu de sang pas trop rance. A plus tard. »
Il suffit de cinq minutes à Miloslaw pour se retrouver attablé avec trois voleurs autour d’une partie de cartes. Il se sentait en veine et ne fut pas déçu. Il gagna trois parties d’affilée et embrassa les cailloux qui servaient de jetons avec bonheur. Bon, allez, une autre partie ! Ce n’était pas tous les jours qu’on dépouillait la Guilde des Voleurs !
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Sam 21 Avr - 10:39
Le Roseau et la Couronne feat. Lucius von Dast
La chance au jeu lui était assez exceptionnelle pour ne pas durer. Mais Miloslaw n’avait pas envie d’arrêter de parier. Jamais il n’avait gagné autant de manches ! S’il insistait, il était possible que ça revienne, que les cailloux et la promesse de richesse qu’ils représentaient reviennent ! Au fond de lui, il se sentait bien stupide et les sourires de ses adversaires confirmaient ce qu’il savait déjà : il était en train de se faire plumer en beauté ! Oui, mais... Il y avait toujours cet infime pourcentage, ce petit doute, qui faisait qu’il poursuivait. Perdre lui offrait d’ailleurs plus de frissons que le gain et la victoire. Sans doute était-ce la raison pour laquelle il s’enfonçait dans la médiocrité, ainsi que le lui avaient souvent rappelé ses professeurs de l’école des majordomes.
« Une autre partie, compagnon Milo ? » lui proposa-t-on.
Le vampire hésita, la main en suspens au-dessus de sa paire de valets perdante. Il avait perdu sa chemise et ses chaussures, ne lui restait plus que comme possession son pantalon. Il avait cependant toujours une chance de se refaire, n’est-ce pas ? Le hasard ne pouvait pas toujours être en faveur des voleurs ! Il ouvrit la bouche pour donner sa réponse, désespéramment affirmative, quand une claque le coupa dans son élan. La voix de Lucius eut l’effet de le ramener à la brutale réalité, tout comme sa remarque. Quelle honte ! Voilà qu’il se retrouvait à moitié nu en présence du prince qu’il était censé représenter. Que dirait Théophile s’il le voyait ? Il se sentait d’autant plus mal à l’aise que les piercings qu’il avait jusque là cachés au prince héritier étaient à découvert. Il ne savait plus pourquoi il avait dit «oui» quand on lui avait proposé de lui poser ce dégradé en tailles de petites boules d’acier qui courait le long de sa colonne vertébrale, à partir du milieu du dos et jusqu’aux reins. Sans doute que sur le moment, il avait trouvé que cela le rendrait plus citadin, plus ravenite. Il s’y était fait maintenant, alors il n’avait jamais songé à les enlever. Et puis, le majordome du palais impérial avait réussi à leur trouver une utilité inattendue. Théophile... Il serait si déçu de lui ! Piteusement, Miloslaw désigna d’un geste de la tête deux voleurs qui s’étaient approprié ses biens vestimentaires. Techniquement, ça ne lui appartenait même pas.
« Je veux bien vendre la chemise au prince pour cent pièces d’or ! - Et moi les chaussures pour cinq cents. »
Les doigts de Milo raclèrent le bois de la table de jeu, il serra les dents. Comment tous ces brigands osaient-ils parler au prince héritier de cette façon ? Comment osaient-ils l’embrasser sans crainte d’une punition? Il se leva brusquement, soudain gagné par la colère.
« Comment pouvez-vous manquer autant de respect au futur Empereur ? Rendez-moi ces vêtements, vous les avez volés en trichant ! Maintenant ! Sinon je vous ferai payer tout autrement ! »
Les voleurs ne le prenaient de toute évidence pas au sérieux, mais ils n’eurent pas le temps de rire, car un jeune garçon arrivait en criant à toute vitesse.
« Le manoir des grands barbus ! Le manoir Von Hochen ! Il a disparu ! »
Apparemment, la nouvelle était aussi alarmante par l’ensemble de la communauté brigande que pour la famille du prince consort. On s’empressa de secouer le petit garçon, qui s’appelait Myrtille, pour qu’il raconte tous les détails. En réalité, le manoir Von Hochen n’avait pas disparu. Il était entièrement recouvert de ronces énormes. Si l’on en croyait Myrtille, c’était comme les corps de milliers de serpents géants enchevêtrés les uns autour des autres, hérissés de piquants et qui cachaient tout à fait efficacement le manoir. Il empêchait aussi tout à fait efficacement l’accès à qui que ce soit. Des ronces, quoi. Milo fit la grimace en apprenant qu’au moins Luscka s’y trouvait encore. Et même avec son taux faiblard de déductions logiques, il comprit que l’origine de ce maléfice ne pouvait être que ce curieux étranger tout en vert qui avait menacé l’Empereur. Oh, l’Empereur... Lucius l’avait ensorcelé pour le forcer à dormir et le lien entre les deux malédictions était assez évident pour croire que le prince héritier avait tout prémédité. Si c’était comme dans les contes, il faudrait libérer Luscka de ces ronces pour que le prince consort pour sortir Elijah de ce sommeil forcé. Mais bien sûr, ce n’était pas comme dans les contes. Lucius n’aurai jamais organisé une chose pareille.
Miloslaw avisa un grand manteau de la couleur exacte du vin que l’on avait servi à la réunion de famille des Von Hochen et l’enfila sans demander à qui il pouvait appartenir. De toute façon, tout le monde était occupé à discourir sur la nouvelle que venait d’apporter Myrtille. Il dénicha aussi des chaussons en cuir à l’abandon, le genre de choses plates qui lui donnaient l’air de vouloir paraître plus original que tout le monde. Ainsi recouvert, il s’approcha de Lucius et lui murmura :
« Est-ce qu’on va jeter un coup d’œil ? Je peux aussi y aller seul si tu préfères ? »
Il laissait tomber le langage protocolaire. Il s’était passé trop de choses dans cette dernière heure.
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Lun 23 Avr - 14:49
Le roseau et la couronne Milo avait joué et désormais il perdait. C’était dans le cours des choses. Il s’imaginait assez facilement ce qui adviendrait de lui s’il résidait bien trop dans les bas quartiers. Il savait qu’il se ferait plumer et qu’il ne survivrait pas à deux semaines de jeu sans son salaire. Peut-être même avait-il déjà dû mettre en vente des objets chers à son cœur. Ou son âme. Bon sang, heureusement, les démons étaient rares dans le coin. Ils n’appréciaient pas trop de se rouler dans la fange. Les cailloux qui s’amassaient devant lui étaient bien loin des jetons dorés que l’on retrouvait dans les parties que menaient les Von Hochen. Lucius n’avait jamais eu le droit à autre chose que des jetons en porcelaine, ceux en or étaient pour les meilleurs joueurs. Et personne ne pouvait battre Luscka Von Hochen au poker menteur, même pas Luscka. Bien sûr, il était le plus fort mais son fils n’avait pas hérité de sa chance et de son talent aux cartes. De toute façon, il préférait les échecs démoniaques. Les voleurs décidèrent de se montrer bons et bien disposés à rendre les affaires de Milo à ce dernier si la bourse de Lucius se déliait. Voleurs. Menteurs. Malhonnêtes. Ce n’était pas le moment de s’attarder sur leur cas. Lucius soupira doucement et posa un regard plein de jugements sur son frère. Il était du genre à se laisser faire, hm ? Il s’était laissé entraîné dans les plans foireux de son frère sans protester une seule fois et Lucius était persuadé que ce n’était pas le seul qui l’emmenait dans des plans foireux. Milo était par définition le pigeon facile que Lucius s’était efforcé toute sa vie de ne pas être. La cible facile qui laisserait les autres lui marcher dessus, se servir de lui. Il avait passé un accord avec Lazarus mais ce dernier dépensait bien plus en informations que Lucius en richesses perdues. De toute façon, personne n’avait besoin de toilettes en or, de colliers en marbre et de quatre couronnes. Personne n’avait besoin d’une rose en argent massif boutonnée sur son gilet. Milo s’énerva, cependant et Lucius recula d’un pas, surpris par cette tornade furieuse de colère. Est-ce qu’il se mettait à avoir une personnalité de véritable Von Hochen ou bien était-ce parce qu’on avait manqué de respect à son frère ? Est-ce qu’il commençait à tenir à lui ? Malgré les brimades, malgré les ordres et malgré les tentatives d’assassinat. Lucius sentit son cœur battre un peu plus fort et il aurait embrassé Milo sur le champ s’il n’avait pas sérieusement pensé qu’il se prendrait une tarte. Il y eut quelques sourires échangés entre les voleurs et Lucius fut celui qui devint rouge de colère cette fois. Il ne voyait pas en quoi la colère de son frère était hilarante ! La crise fut interrompu par un jeune garçon tout en misère et en halètements. Est-ce que c’était vraiment lui que Lazarus avait envoyé au manoir ? Eh bien, Lucius ne comptait pas vraiment critiquer ces choix mais ... il était ridiculement jeune. Le jeune homme soupira doucement et écouta d’une oreille distraite l’enfant parler et les autres lui poser des questions, tout en gardant son regard figé sur le dos percé du serviteur. Bon sang, il aurait aimé jouer avec toutes ces petites boules brillantes. Il aurait su comment faire. Ses doigts auraient commencé à remonter le long de sa colonne vertébrale avec douceur avant de pincer la peau juste à côté de la plus basse. Milo aurait vibré à son contact et ... Quoi ? Des ronces ? Lucius se dirigea vers le garçon afin de lui demander plus d’explications mais il y avait bien plus de gens compressés devant lui et il ne réussit pas à le presser de ses demandes. Il avait un nom ridicule mais finalement, Lazarus avait bien fait de l’envoyer. Il avait sans doute pu se glisser près du manoir avec sa petite taille. Hm, Lucius devait essayer de rejoindre sa famille le plus tôt possible mais que faire de son père, alors ? Le laisser ici ? Le chaton le protégerait. Il regarda Milo et ils se comprirent. Quelqu’un devait faire quelque chose à ce propos. Quelqu’un devait mettre fin à ce méli-mélo de ronces et seuls eux pouvaient le faire. C’était maintenant qu’ils devenaient des héros et qu’ils se distinguaient des autres. Il ne savait pas pourquoi il désirait tant devenir un héros désormais même si cela ne l’avait jamais intéressé mais c’était le cas. Il serait bien plus facile pour lui de trancher à travers ses ronces avec sa magie. “ D’abord montons, je dois voir mon père.” Il décida de remonter dans la chambre de Lazarus mais il n’y avait plus là que Luce, abasourdi. Il leur expliqua que des ronces avaient enveloppé le corps de l’Empereur puis qu’ils avaient disparus, les morceaux de plantes et lui. Il avait essayé de mordre les plantes et sa bouche était en sang. Lucius le prit dans ses bras et guérit sa blessure rapidement. Un nuage brillante entoura ses mains pendant un moment et Lucius hoqueta. Jamais ses pouvoirs n’avaient eu de démonstration aussi physique. Il se tourna ensuite vers Milo et fronça les sourcils. “Il se trame quelque chose dans le coin. Quelque chose de magique, même si je ne sais pas. Et je suppose que ça a avoir avec l’homme en vert. Allons au manoir. Et défaisons le mal, quel qu’il soit.” Il s’arrêta un instant et échangea un regard étrange avec son reflet dans le miroir. Quel vent agitait donc ses cheveux ? Et pourquoi diable voulait-il autant être un héros qui vaincrait le mal ? Peu importe, ils n’avaient pas le temps. “ Allons y.”
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Mar 24 Avr - 14:21
Le Roseau et la Couronne feat. Lucius von Dast
Ainsi que l’avait fait remarquer Lucius, les choses devenaient bizarres. Trop magiques. La façon dont il avait soigné Luce, celles dont ses cheveux ondoyaient sous un vent inexistant, le fait que son père se soit fait emporter par des ronces animées de vie... Et tout le reste. Miloslaw avait le sentiment d’avoir été embarqué de force dans un livre de contes de fées. Cela ressemblait un peu aux histoires que lui racontait sa mère pour l’endormir à l’aube, quand il essayait de résister au sommeil en clamant qu’il n’était pas fatigué, juste pour ne pas avoir à terminer la nuit agréable qu’il avait passée. C’était idiot mais quand il était petit, il avait l’impression qu’il n’y aurait jamais de meilleur lendemain. Maintenant, il avait juste hâte de pouvoir se faufiler sous des draps à peu près propres et de se laisser tomber dans le sommeil comme une pierre au fond d’un lac. Dans les histoires de sa mère, Miloslaw avait toujours préféré le meilleur ami du héros, son compagnon rigolo. Au début, il était juste physiquement drôle, et puis ce personnage avait fini par développer un humour irrésistible. Ces garçons, très peu souvent des filles, finissaient toujours par avoir un avenir plus radieux que celui du héros, ne serait-ce que parce qu’ils restaient en vie après le dernier chapitre. Ils trouvaient une fille jolie et gentille, pas héroïque, ou super belle, mais suffisamment agréable. Ils disaient adieu à leur ami sans beaucoup de regrets et avec de bons souvenirs de leur aventure récente. Et puis, ils représentaient un soutien indispensable. C’était peut-être ça que préférait Milo, ce qui l’avait dirigé vers le métier de majordome. Etre essentiel sans qu’on s’en rende vraiment compte. Bien sûr, il y avait aussi des histoires ou le meilleur ami du héros était un bel enfoiré. Il lui volait la vedette, la fille, le trahissait, essayait de le tuer et finissait par crever comme une merde à cause d’une stupide erreur. En général, le combat épique se terminait comme ça : « Tu a pourtant toujours été meilleur que moi ! clamait le héros, les larmes aux yeux, parce qu’en tant que héros, il ne pouvait décemment pas crier victoire après avoir enfoncé sa lame dans le cœur de son ancien allié le plus précieux. - Je ne pouvais juste pas te laisser te ridiculiser encore une fois, surtout pas devant ta fiancée, répliquait alors le traître en crachant du sang, un sourire triste sur le visage et en évitant de regarder la fille qu’il avait enlevée et qui, de toute évidence, allait choisir de retourner avec le héros. » Miloslaw espérait ne pas appartenir à la deuxième catégorie mais en voyant Charlette Condé s’avancer dans sa robe toute blanche, il sut que ses pires craintes venaient de prendre forme dans la réalité.
La fille de Taesch Condé parlait drôlement et le garçon de compagnie dût se concentrer pour comprendre ce qu’elle voulait dire avec ses phrases alambiquées. Quand elle lâcha finalement la solution à leur problème de jardinage, un silence de plomb tomba sur eux. Un moment passa, mais personne ne déboula pour mettre fin au malaise dans un temps respectable. Alors Miloslaw prit une inspiration, puis les devants. Il se tourna vers Lucius, baissa les yeux sur ses avants-bras couverts de jolis runes. Ses mains saisirent celles du prince alors qu’il se passait la langue sur la lèvre, réfléchissant à ce qu’il s’apprêtait à faire. Il ne voulait pas faire ça, mais Lucius s’épuisait avec sa magie. Il ne voulait pas savoir ce qu’il arriverait à son frère quand les jolies tatouages atteindraient son épaule. Est-ce qu’il deviendrait chauve ?
« Lucius... Pardonne-moi. Mais nous n’avons guère le choix. »
Il se pencha et enlaça étroitement son frère, juste quelques secondes. Puis il se détourna et s’avança devant dame Charlette.
« Tu te trompes, Lucius et moi ne nous aimons que comme des frères. Aucun baiser d’amour véritable ne saurait éclore de notre étreinte incestueuse. J’espère cependant que cela fonctionne si les sentiments ne sont pas retournés. »
Il saisit alors délicatement le visage de Charlette dans ses mains et, sans lui laisser plus de temps pour réagir, scella leurs lèvres. Il essaya d’y mettre toute la tendresse, toute l’admiration qu’il éprouvait pour la jeune fille. Cela fonctionnerait, il le sentait, il le savait. Et il en était si triste pour Lucius, à qui il volait sa fiancée.
Comme il se redressait, Miloslaw entendit un craquement. Les ronces se retirèrent, peu à peu, sous terre. Le terrain se reforma au-dessus d’elle, et il ne resta plus aucune trace de ce qui venait de se passer, si ce n’est quelques épines. Le manoir Von Hochen était désormais libre devant eux. Mais il aurait sans doute été trop facile de pouvoir y retrouver les invités de la fête intacts. Qu’est-ce qui pouvait encore bien les attendre de l’autre côté de la porte ?
Avant qu’ils ne puissent le découvrir par eux-mêmes, ladite porte exposa en morceaux. Quelque chose de gros, de blanc et de brillant venait de la traverser dans un feu d’artifice d’éclats de bois, avant de rouler plusieurs fois sur le sol et de s’arrêter à mi-chemin de l’endroit où se trouvaient Lucius, Charlette et Miloslaw. La chose brillante se redressa et ils découvrirent un homme en armure. Une queue de cheval blonde ornait son heaume et le pommeau de sa grande épée était orné d’une tête de renard argenté. On aurait dit un chevalier de l’ancien temps. Son homologue, tout de noir cette fois, apparu tragiquement dans l’encadrement à moitié défoncé de la porte. Son épée était aussi noire que celle du premier chevalier était pâle et un peu de sang goûtait de la pointe de la lame, s’accumulant sur le perron. Une voix familière mais étouffée par le heaume aux gravures inquiétantes résonna dans la cour.
« Abandonne, Luscka von Hochen. Tu n’as pas la puissance nécessaire pour me vaincre. Tu n’es qu’un guerrier raté, comme toute ta famille que je massacrerai sans attendre une fois que j’en aurai terminé avec toi. Je ferai de tes enfants mes esclaves et ils me serviront jusqu’à ce que je me sois lassé d’eux. Tiens, regarde ! Voilà ton pauvre fils, qui va assister à ta mort honteuse. Regarde bien, Lucius ! Regarde et apprends. Apprends qu’il faut se coucher devant l'évidente puissance ! »
Luscka, le chevalier blanc, se rua alors en direction de son adversaire. Miloslaw plaqua ses mains sur ses yeux. Mine de rien, le discours du chevalier noir avait été plutôt convainquant.
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Mer 25 Avr - 15:01
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Des bruits de pas, des grognements, et finalement un cri désespéré. Voilà ce qu’il fallut à Miloslaw pour qu’il écarte enfin les mains de ses yeux. Le garçon de compagnie vit alors, horrifié, Lucius se tenir entre les deux chevaliers, les bras grands écartés, une cible parfaite. Milo ouvrit sa bouche dans un cri muet, mais ses jambes refusèrent de bouger. Pour faire quoi de toute façon ? Repousser Lucius et demander au chevalier noir de le tuer à sa place ? Ca n’aurait rien arrangé. Miloslaw regarda donc la scène en espérant que les choses s’arrangent. Et ce fut ce qui se passa. Yvan von Dast apparut sous le casque du chevalier noir, essayant de raisonner Lucius sur la stupidité de son sacrifice. La même voix sortie de nulle part qui avait souligné la tristesse et le sentiment de trahison du prince héritier annonça l’arrivée d’une reine. Bizarre, il n’y avait pas de reine. Du moins, Miloslaw le croyait-il jusqu’à l’apparition de Taesch Condé. La robe lui allait étrangement bien, même si le haut col largement passé de mode était très étrange. Enfin, c’était toujours plus raccord avec les armures lourdes des deux chevaliers que les vêtements normaux qu’arboraient Lucius et Milo. Après un moment de flottement assez embarrassant, Taesch Condé formula alors la demande la plus insensée qui fut ! Il voulait que Yvan von Dast tue Dame Charlette ! Sa propre fille ! Un rictus douloureux sur le visage, Yvan leva sa lame devant une Charlette totalement incapable de bouger. Cette fois, Miloslaw ne se cacha pas les yeux. Il fixa la scène sans cligner des yeux, ne réussissant même plus à penser. Si au moins il avait eu un couteau sous la main, il aurait pu essayer de faire quelque chose. N’importe quoi !
La providence s’en mêla alors, incorporant à tout ce drame ridicule un homme qui n’était pas un chevalier, ni un sorcier maléfique à la barbiche en pointe. Il possédait aussi une épée, mais c’était bien là le seul élément concordant avec l’ambiance générale. L’intervenant inespéré parla de malédiction et de folie, Miloslaw était parfaitement prêt à le croire vu tout ce qu’il voyait depuis une heure. Cela ne suffit néanmoins pas à régler la situation, grâce ce fut l’instant que choisi l’homme en vert pour réapparaître. Miloslaw aurait trouvé drôle qu’il soit devenu l’homme en verre (et bien pratique aussi), mais comme il y avait des chances pour que ce soit lui l’auteur de tout ce foutoir, on n’aurait pas vraiment pu l’espérer. Lucius s’empara de l’épée d’Yvan et Milo fut impressionné. L’arme avait l’air lourde. Pourtant il la mania avec assez d’aisance pour réussir à toucher l’homme en vert. Qui se gaussa. Apparemment, son armure - toute verte bien sûr - le protégeait efficacement. L’acier rebondit dessus sans laisser une seule marque. La situation semblait désespéré.
« Et alors, le garçon de compagnie qui avait martyrisé le cœur de son frère bien-aimé par son horrible trahison trouva de quoi sauver la situation. Car tout à coup, il sentit sa poche devenir lourde, beaucoup plus lourde. »
Interloqué, Miloslaw observa les autres, mais personne, à part lui, ne semblait avoir entendu la voix du narrateur. Celle-ci reprit, sur un ton quelque peu agacé.
« Le garçon de compagnie, qui avait bien malheureusement réduit en poussière l’amour propre du prince héritier en se montrant vil et déloyal, plongea la main dans sa poche. C’était peut-être pour lui la chance de se racheter. »
Miloslaw obéit à la narration. On ne savait jamais, cette curieuse voix que lui seul entendait pouvait avoir raison. Il fouilla les deux poches de son manteau - car il n’avait senti aucune lourdeur apparaître - et ses doigts se refermèrent avec surprise sur une forme familière. Il s’apprêtait à la sortir à l’air libre, mais hésita. La distance entre lui et l’homme en vert était bien grande. Trop grande. Un combat épique s’engagea et Miloslaw en tira profit. Il se faufila derrière les buissons afin de contourner le groupe de combattants. L’inconnu barbu et Luscka von Hochen se battaient furieusement contre Yvan von Dast. Pendant ce temps, l’homme en vert admirait le spectacle en arborant un sourire goguenard qui lui allait bien, il fallait bien le reconnaître. Bien caché derrière un grand buisson taillé en forme de guerrier, Miloslaw attendit le moment propice. Il avait peur de se faire repérer par l’homme en vert et de rater sa chance. Finalement, l’ouverture se présenta alors que l’homme barbu balança un petit couteau sur l’ennemi. Celui-ci l’esquiva, mais il sembla se montrer bien plus attentif à ce qui se passait. Voilà, parfait. Il allait sortir à toute vitesse de sa cachette, s’arrêter à trois pas, frapper puis s’enfuir. Il ne tenait pas vraiment à attendre de voir si son plan allait fonctionner.
Malheureusement, une malédiction était quelque chose contre lequel il était impossible de lutter. Miloslaw se rua bien en dehors de sa cachette, il s’arrêta bien à trois pas, mais là, il ne frappa pas avant de s’enfuir lâchement - ou prudemment, tout dépendait du point de vue. Non, il leva ce qu’il avait trouvé dans sa poche, haut au-dessus de sa tête, et clama :
« De la part du side-kick ! »
Et là, il lança l’œuf d’or au sol, juste devant un homme en vert sidéré de façon tout à fait comique et théâtrale.. Le bijou s’ouvrit en touchant le sol et se mit à aspirer l’homme en vert. Tout le monde, y comprit Miloslaw, regarda se qui se passait sans rien dire. Il fallait dire que tout le monde devait être curieux de savoir comment ça allait se terminer. Dans un cri horrible et rageur, l’homme en vert disparut tout entier dans l’œuf d’or où avait été autrefois enfermé le chaton démoniaque. Il y eut un petit bruit d’aspiration et l’œuf redevint entier, bien scellé. Victorieux, Milo le récupéra. Le métal clinquant était tiède dans sa main. Et un peu plus lourd.
« Choppé ! Qui c’est qui rigole, maintenant, hein ? »
Il était content. Et fier. Grâce à lui, la malédiction allait cesser, Yvan von Dast et Taesch Condé allaient arrêter de les tuer. Lucius lui pardonnerait peut-être son écart avec Dame Charlette. Enfin, il l’espérait très fort. Avant qu’ils puissent s’extasier, cependant, l’œuf se mit à vibrer puissamment entre ses doigts. Et éclata avant que Miloslaw ne puisse penser à le jeter au loin. La force de l’explosion le projeta loin, très loin dans les jardins du manoir. Il traversa des kilomètres de pelouse impeccablement taillée et de massifs de fleurs trop colorées, avant de finir dans un mignon petit cabanon. Du moins, il l’était avant que Miloslaw ne le percute. Le petit abri s’effondra aussitôt, presque trop facilement.
Le garçon de compagnie resta étourdi un petit moment. Quand il reprit pleinement conscience, deux choses l’horrifièrent. D’abord, il y avait l’homme en vert, qui riait à gorge déployée, sifflant que personne ne pourrait jamais l’enfermer, ni le vaincre. Ensuite, il y avait le sang. Tout ce sang. Trop de sang. Miloslaw se tâta, mais ne trouva aucune blessure profonde, aucun objet ou morceau de bois enfoncé dans son corps. Et puis, il le vit. Le corps d’un enfant, un petit voleur venu ici pour observer certainement. Face contre terre, il avait une pelle enfoncée dans le bas dos. Miloslaw savait avoir affaire à un vampire, aussi il se remit debout en titubant et arracha l’outil du corps de Myrtille. Même avec tout le sang, il comprit que sa colonne vertébrale avait été sectionnée net. Il fallait à tout prix que cette malédiction se termine au plus vite.
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Sam 28 Avr - 10:39
Le Roseau et la Couronne feat. Lucius von Dast
Miloslaw était couvert de sang, de croûtes, d’herbe, de terre et aussi de sciure de bois. Ses chaussures étaient en lambeaux et son manteau ne ressemblait plus à un manteau. Il se souciait pourtant bien plus de la petite Myrtille que de lui-même. Il était difficile de tuer un vampire, mais tout de même... Avec précaution, il la retourna pour voir son visage. Elle vivait encore mais devait souffrir atrocement. Taesch apparut alors à ses côtés, profondément touché par le drame. C’en était presque trop. La reine au grand col prit l’enfant à moitié dans les vapes contre elle et redevint Taesch Condé, dans toute son excentricité ordinaire. Après quoi, tous les deux se volatilisèrent, disparaissant comme s’ils ne s’étaient jamais trouvés là. Seul le sang qui collait à l’herbe témoignait de ce qui venait de se passer. Miloslaw se redressa et clopina pour rejoindre Lucius et Luscka. L’homme en vert semblait furieux de l’évolution des choses. Il restait aussi Dame Charlette, dont la robe n’était plus aussi blanche, et l’homme barbu et mystérieux venu à leur rescousse. Le prince était le seul à oser tenir tête à leur assaillant, avec tout le courage dont il disposait, sûrement. Milo se jura de devenir le parfait garçon de compagnie et le parfait grand frère, parce qu’il le méritait amplement.
Finalement, un dragon fit son apparition et cela n’étonna pas vraiment Miloslaw. Toute cette histoire était déjà dingue, alors un grand reptile volant cracheur de feu de plus ou de moins... Il se laissa traîner par Lucius dans le manoir des Von Hochen, boitillant. Une fois à l’intérieur, il examina sa jambe gauche et grimaça. Un bout d’os avait percé la chair et dépassait joyeusement de son membre. La blessure était déjà pratiquement refermée, il allait devoir demander une opération chirurgicale. Pour l’instant, il recouvrit son infirmité de ce qui restait de son manteau emprunté et suivit Lucius et Charlette dans les couloirs. La fille de Taesch n’allait pas beaucoup plus vite que lui, elle avait hérité d’escarpins en verre bien peu commodes. Miloslaw allait d’ailleurs lui suggérer de l’imiter et de marcher tout bêtement pieds nus quand Lucius se stoppa. Milo clopina jusqu’à lui et se demanda pourquoi il semblait aussi embêté. Ce n’était que Luce qui se tenait devant la porte.
« Encore toi ! s’exclama Miloslaw. Allez, pousse-toi. On doit sauver l’Empereur. »
Il fit un pas en avant, mais Luce grossit tout d’un coup et claqua des dents à un demi-centimètre de son visage. Milo cria et tituba en arrière, se cognant à Lucius.
« Vous devez répondre à mon énigme ! Ne vous en faites pas, ce sera une facile. Mais si vous répondez mal, je serai obligé de vous manger. Plus exactement, je serai obligé de manger la personne qui aura donné la mauvaise réponse. Ca vous laisse trois chances ! »
Charmant. Miloslaw soupira, mais se résigna. De toute façon, même contraint par un sort, le chaton démoniaque allait leur facilité la tâche. Ce serait certainement un grand classique des énigmes, rien de bien obscur. Le chaton se racla la gorge en prenant l’air important le plus agaçant du monde, puis se lança :
« Trois poissons sont dans un seau. L’un meurt. Combien en reste-t-il ? »
Personne n’osa prononcer un son. Miloslaw était perplexe. Luce leur avait promis une énigme facile mais ça ressemblait plus à une question de mathématiques pour enfants qu’à une énigme. Est-ce qu’il y avait un piège ? Devant leur silence, le chaton s’étonna.
« Et bien quoi ? Vous ne savez pas ? Je pensais pourtant que ce serait facile pour vous. Oh attendez, je vais vous en faire une autre. ... Ah non, attendez, c’est pas possible. Je ne peux pas changer. Oh allez, vous êtes trois de toute façon, alors même si le premier meurt, il vous restera deux chances. »
Malgré l’horreur de ses propos, Miloslaw se rendit compte que le chaton n’avait pas tout à fait tort. Ce qui pressait le plus était de sauver la situation et pour cela, ils devaient impérativement rejoindre l’Empereur. Le garçon de compagnie ignorait pourquoi ou comment, mais il faisait confiance à l’esprit aiguisé de Lucius pour avoir tout compris du mécanisme de cette malédiction. Et si quelqu’un ici devait se sacrifier, c’était bien lui. Il se tourna vers les deux nobles et prit une inspiration.
« Je vais passer en premier et répondre « deux ». Ca vous laissera déjà plus de chances de réussir. Mais autant éliminer la réponse la plus évidente avec moi, je ne suis pas essentiel. »
Il allait mourir, il le sentait. Mais il ne voyait vraiment pas comment résoudre cette énigme autrement.
Réponse de l'énigme:
Trois, parce que même s'il est mort, il est resté dans le seau. Et tu as le droit de tuer momentanément Milo.
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Lun 30 Avr - 10:20
Le Roseau et la Couronne feat. Lucius von Dast
Miloslaw Kotka était arrivé au terme de sa vie. Un grondement sourd le prévint et il se retourna pour faire face à la bête. Luce avait de nouveau grossi et cette fois, le garçon de compagnie eut le temps de l’observer en détail sous cette forme. Il n’était pas exagéré de le qualifier de monstrueux. Le chaton démoniaque ne ressemblait plus du tout à un chaton, il n’était qu’un amas de dents brillantes et acérées, qui renvoyaient des dizaines de fois à Milo son reflet terrifié. Deux langues longues et remuantes, comme deux fouets particulièrement menaçants, s’agitaient vers lui. Est-ce que Luce prenait son temps pour le plaisir de le voir crever de trouille avant de crever pour de bon, ou était-ce par attachement ? Après tout, même Miloslaw avait fini par ressentir une petite pointe d’affection pour ce drôle d’animal. La gueule béante à l’haleine brûlante fonça sur lui et Miloslaw regarda la mort en face, comme l’aurait fait l’un de ses ancêtres Von Hochen. La mort, pourtant, se désintéressa de lui. Elle plongea plutôt sur Dame Charlette, qui venait faire écran entre lui et Luce. Miloslaw poussa un cri de surprise, qui se prolongea sur un cri d’horreur quand le sang de la pauvre adolescente gicla sur lui. En la voyant tomber sur lui, Milo tendit les bras et l’accueillit. Luce recula, l’air décontenancé. Et Charlette lui caressa la joue en le couvant d’un regard enamouré. Miloslaw se sentit très mal à l’aise, par rapport à Lucius. Mais elle allait mourir, alors il pouvait accorder un dernier geste d’affection à la jeune fille. Il la serra un peu plus fort contre lui.
« Dame Charlette, je ne me doutais pas que... AOUH ! »
La claque lui avait retourné la cervelle. Redevenue elle-même, Dame Charlette le jaugeait d’un air plutôt furieux. Outré. Miloslaw plaqua sa main sur sa joue brûlante. Elle frappait fort pour une aussi jeune personne. La fille de Taesch Condé leur indiqua la bonne réponse, les insulta, puis disparut dans un flot de papillons lumineux. Miloslaw se tourna vers Lucius.
« Je te promets, Lucius, que j’allais m’excuser. Tout ça c’est à cause de la malédiction. Je ne l’aime pas du tout ! »
Mais il ressentait toujours cette profonde admiration pour la jeune dame. Ce sentiment s’était même amplifié depuis qu’elle avait cherché à se sacrifier pour lui sauver la vie. Même si son comportement avait été guidé par des sentiments amoureux créés par la malédiction, elle avait eu le courage de s’interposer. Dame Charlette était quelqu’un d’extraordinaire, même avec l’esprit embrumé.
Ils purent passer et Luce ne chercha plus à le manger. Apparemment, les règles strictes de la malédiction avaient leurs limites. Une fois de l’autre côté de la porte, Miloslaw s’arrêta. La chambre était habitée par les ronces. Cela ne fit pas hésiter Lucius, qui sacrifia son pantalon pour aller embrasser son père. Voilà. Les choses étaient terminées. Pourtant, rien ne se passa. L’Empereur ne s’éveilla pas, la chambre aux ronces resta telle qu’elle et quand Luscka von Hochen fit son apparition, il portait toujours cette armure ridicule. Sur conseil de son fils, le Prince consort s’avança vers Elijah. Il marchait d’un air solennel, lent, trop lent. Les ronces caressèrent les plates de ses jambières avec respect et le temps sembla se suspendre alors qu’il se penchait sur la bouche pulpeuse de son mari. C’était beau. Miloslaw s’attendait à une vague de lumière, tiède et réconfortante. Le baiser se prolongea, se termina et, encore une fois, rien ne se passa. Mais... ! Comment était-ce possible ? L’amour était bien la clef, non ? Pouvait-il y avoir quelqu’un qui aimât plus l’Empereur que son propre fils ou son mari ? Luscka s’effondra à genoux devant le lit, tenant entre ses mains les doigts inertes d’Elijah et se mit à pleurer dessus.
Miloslaw se sentait tellement désolé pour cette famille. Si seulement il pouvait y faire quelque chose... Mais ça aurait été complètement ridicule de croire qu’il pouvait réussir, lui le bâtard qui résidait au château depuis une poignée de jours. Il semblait que jusqu’à ce que l’homme en vert décide du contraire ils allaient rester coincés dans cette réalité de conte de fée. Il se doutait que Lucius devait se trouver dans un état émotionnel déplorable. Il s’approcha du prince et le fourra de force dans son étreinte.
« Je suis désolé, Lucius. On va trouver une solution. »
Un vertige brutal et soudain lui donna envie de vomir, avant de l’éjecter loin de Lucius. Il lui semblait que le monde pivotait et se retournait comme un gant. Quand il se stabilisa, Miloslaw se retrouva à quatre pattes sur le sol de la salle de bal. Il retint le sang qui affleura contre ses lèvres et le ravala avec une grimace. Lentement, il se remit debout, vacillant. Tout était redevenu comme avant. Luscka von Hochen, la pièce et... Elijah. Bien réveillé.
« Vous êtes plus fort que ce que je pensais, mes petits fours crémeux. »
Miloslaw fit volte-face vers la porte grande ouverte et l’homme en vert. Allaient-ils encore devoir se battre ? Mais l’homme barbu fit alors son apparition et pointa une arme de Lumen sur l’ennemi. Des pointes se fichèrent dans le dos de ce dernier, qui se convulsa, les dents serrées. Electrocuté, il s’effondra au sol, évanoui. Miloslaw aurait choisi ce moment pour fuir au lieu de vérifier l’état de l’homme en vert, mais le barbu ne montra aucune hésitation et le déposa comme si de rien n’était sur son épaule. Il était drôlement fort pour un humain !
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Sujet: Re: Le roseau et la couronne [Lux & Milo] Mar 1 Mai - 14:11
Le Roseau et la Couronne feat. Lucius von Dast
Le cri résonna longtemps dans la chambre, au point que Miloslaw en eut mal à la gorge et aux oreilles quand il cessa enfin. Il aurait aimé serrer sa cuisse pour atténuer la douleur de la morsure, mais ses poignets étaient solidement emprisonnés dans des bracelets de cuir qui le retenaient à la table d’opération. L’aiguille se retira de sa chair et il s’effondra le minuscule oreiller, haletant. Luscka von Hochen déposa la seringue qui avait servi à anesthésier sa jambe et dirigea ses doigts vers la scie. Milo ferma les yeux, détourna la tête et se mordit la lèvre.
Une heure plus tard, groggy et boitant à cause du manque de sensation dans son mollet gauche, Miloslaw fit son apparition dans le petit salon où avaient patienté Lucius et plusieurs autres personnes. Mais seul Lucius comptait vraiment à ses yeux. Il devait avoir une tête horrible, alors il se força à sourire pour rassurer le prince. Une fois assez proche, il mit en avant sa jambe tout juste opérée par le Prince consort. L’os ne dépassait plus et un rectangle de peau rosée était le seul reste de la blessure. Ca et la jambe de son pantalon, découpée aux ciseaux à mi-cuisse. Ironiquement, la seringue avait laissé une marque plus prononcée, la peau était boursouflée et rouge à l’endroit de la piqûre.
« Je suis comme neuf ! »
En revenant, il avait croisé Yvan et Myrtille, toujours inconsciente. Luscka allait également tenter de la soigner, mais Miloslaw n’avait pas beaucoup d’espoir pour la petite vampire. Avisant les thés glacés disposés sur la table basse, il vint s’asseoir à côté de Lucius et saisit un verre. Il but et l’écouta lui raconter ce qui avait pu se passer pendant qu’il se faisait opérer, mais sans oser le regarder dans les yeux. Pour être honnête, Lucius lui foutait un peu les jetons. Il avait usé d’un sort sur tout un tas de personnes pour les immobiliser, comme si ça ne lui avait coûté aucun effort. Milo l’avait vu arracher le cœur cognitif de l’homme en vert, qui s’appelait Slythe Velvet. Il n’aurait pas été contre la mort de ce dernier, mais une telle méthode, si froide et puissante au-delà du commun des mortels... Il avait eu si peur à ce moment. Peur que Lucius réduise ce morceau de verre en miettes puis que, totalement consumé par ses pouvoirs, il se mette à faire de même pour tout le monde. Heureusement, son père avait trouvé les mots qui l’avaient ramenés à la raison. Il les avait sauvés. Et Lucius avait confié son nouveau trésor à Miloslaw. Dès que sa peau était entré en contact avec le cœur, un profond dégoût s’était emparé de lui. Il avait donc été très soulagé de pouvoir s’en débarrasser dans un petit coffret de bois, désormais scellé d’un solide cadenas. La clef, en or très fin, pesait contre son torse. Pour l’instant, le coffret était à l’abri dans le bureau de Luscka, mais il le lui remettrait dès que toute cette folie se serait calmée. Il ne savait pas ce qu’il allait en faire en tout cas et il ne savait pas non plus pourquoi c’était à lui qu’on confiait un objet d’une telle importance. Tout le monde semblait considérer que c’était le choix de Lucius.
Il termina son thé glacé en penchant la tête en arrière, une attitude qui lui aurait valu les remontrances de ses professeurs de l’école des majordomes. Milo se sentait épuisé tout d’un coup, aussi il se laissa tomber contre le dossier du canapé, si moelleux, et ferma les yeux. Seul le verre glacial entre ses mains l’empêchait de s’endormir. Ca et sa jambe qui se réveillait. Des pulsions légèrement douloureuses parcouraient ses nerfs.
« Un courrier pour monsieur Kotka est arrivé. »
Miloslaw souleva paresseusement ses paupières et se redressa lentement. Alfred, le majordome du manoir Von Hochen, lui tendit un pli scellé du sceau officiel de leur famille. Il brisa le cochon en armure et déplia la lettre. Elle était adressé au Baron Miloslaw Kotka. Et le pressait de rentrer au plus tôt au domaine familial sinon ce dernier allait finir entre les mains du Comte Karol Shwintour. Il sentait bien qu’il aurait s’affoler, se mettre en colère et s’indigner. Au lieu de ça, il poussa un très long soupir et laissa tomber le courrier sur la table. Il ne pourrait donc jamais se reposer ?
« Hey, Lucius ? Ca te dérangerait que je parte quelques temps de la ville ? »