La révolte gronde à Nox, le changement arrive et ça ne plait pas à tout le monde ! Choisissez votre camp et faites le vite, des têtes vont commencer à tomber.
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Hell in one shot Dim 27 Mai - 15:06
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé Emigré ♫ KAMIJO
« Hey, c’est combien la pipe mon mignon ? - Ca dépend. Si tu veux la retrouver entière après que je l’ai prise en bouche, t’as intérêt à mettre tout ce que t’as sur la table. - ... Sale petite putain de mes couilles ! Tu vas voir un peu ! »
Aleister ne prit même pas la peine de soupirer avant d’éviter le coup de canne avec une facilité enfantine. L’homme, le noble typique qui étalait sa richesse à travers des étoffes précieuses et des fourrures hors de prix, afficha une nette surprise sur son visage. Cela ne dura qu’un instant, et puis il repartit à l’assaut. Aleister savait qu’il ne devait pas, en théorie, attirer l’attention sur sa nature surpuissante. Mais il en avait assez d’être pris pour un prostitué par tous ces mecs en mâle de domination. Bien sûr, dans leur fantasme de nouveau riche, le pauvre humain qu’il incarnait devait se contenter d’accepter toutes les dépravations possibles en l’échange d’une poignée de pièces de cuivre. Malheureusement pour eux, Aleister n’avait jamais été soumis dans ses relations charnelles, même pas avec Lilith. Pas à ce point-là. Il ne minauderait pas pour une caresse sur le cul.
Quand il en eut terminé, le visage de l’homme ressemblait à de la bouillie et la tête de sa canne, un beau rubis, avait disparu dans une flaque de boue. Maintenant, il soupira. La prospérité apportée par le règne de l’Empereur Elijah n’avait pas que des bons côtés. Ce n’était pas comme ça, avant. Avant, les nobles l’étaient depuis des siècles, ils ne venaient pas d’acheter leur titre à cause de la prospérité de leurs affaires commerciales. Ils ne ressentaient pas le besoin d’afficher leur supériorité sur les classes inférieures. Pour faire bonne mesure, il donna un dernier coup de pied dans le corps immobile de sa victime. Il s’en remettrait, mais pas tout de suite. Il devrait aussi garder un visage abîmé pendant quelques jours, ce qui devrait lui remettre les idées en place, au moins pour un certain temps. Après quoi, il vérifia que personne ne l’observait et changea ses vêtements à l’aide de sa magie démoniaque. Désormais, il portait la même chemise de soie brodée de fils d’or, les mêmes pantalons de velours vert sombre, les mêmes bottes neuves et parfaitement cirées, ainsi que le même manteau d’un noir profond bordé de fourrure de renard blanc aux manches et au col que l’homme gisant à terre. Sauf que ses vêtements étaient propres. Il dédaigna la canne, elle serait de trop pour son physique. Lui n’avait pas les épaules carrées, ni la mâchoire forte et marquée. Par contre, il aurait été superbe avec s’il s’était trouvé en Enfer. Enfin, ce corps lui convenait assez, alors il n’allait pas s’en plaindre. Disons qu’il correspondait à ses critères de partenaire sexuel. C’était agréable dans certaines situations, perturbant dans d’autres.
Ainsi attifé, Aleister s’éloigna de la maison de putes à côté de laquelle il logeait et se dirigea vers sa taverne préférée. Qui l’était juste parce que c’était la plus proche de sa baraque. De toute façon, aucun établissement ne servait ce qu’il préférait. Dans tout Nox, rien n’équivalait l’alcool de la Géhenne. Et le savoir-faire des plats de son enfance s’était totalement perdu. Sans réfléchir, il vira le mec qui occupait sa place habituelle au bar et se posa sur le tabouret. L’autre essaya de répliquer, il lui envoya sa bière au visage.
« Dégage. »
Sa voix était si froide que l’autre hésita. Il le détailla, de la tête aux pieds, puis fit le chemin inverse. Aleister voyait ses pensées comme si c’était lui qui les avait implantées. Il avait envie de le baiser et il n’avait surtout pas envie de s’attirer des ennuis avec la noblesse. Dans l’espoir qu’il puisse le fourrer avant midi, il allait s’asseoir plus loin et patienter. Aleister le fixa droit dans les yeux jusqu’à ce qu’il se barre. Il restait en vue du démon, mais fit semblant de se désintéresser de lui.
« Un Hell in one shot, » commanda-t-il au barman.
Ce dernier était déjà en train de le préparer. Il connaissait les habitudes d’Aleister par coeur. Il ne protestait même plus quand il arrivait au démon de provoquer une petite bagarre, parce qu’il avait besoin d’un peu de sensations fortes. S’il ne participait jamais activement, il se délectait de toute la jalousie qu’il arrivait à provoquer, de tous ces sentiments qui guidaient les coups de poings, de pieds, de crocs. Et quand il rentrait chez lui, il se vautrait dans les souvenirs.
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Re: Hell in one shot Mar 29 Mai - 13:31
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé Pulse ♫ DEFSPIRAL
Il le sentit au moment où il ouvrait la porte de la taverne. Les petits cheveux de sa nuque se dressèrent, comme autant de traits d’argent. Il remonta légèrement ses épaules, resserra ses doigts autour du verre humide du cocktail. Il mourait d’envie de jeter un coup d’œil dans son dos, juste pour s’assurer qu’il n’avait pas été trompé par ses sens. Que ce n’était pas la production de son imagination parce que, il fallait bien se l’avouer, il n’aurait pas été plus heureux, en ces circonstances, qu’en recevant la visite d’une ancienne connaissance. Il résista et força ses lèvres à ne pas sourire, ce qui était bien plus dur que ça n’en avait l’air. Quand il le sentit se rapprocher, il resserra encore ses doigts, devenus tremblants d’excitation. Le verre se fêla légèrement sous la pression, il se briserait au prochain rinçage. Aleister se statufia quand il rentra dans son champ de vision. C’était lui, c’était lui ! Accompagné d’une agréable odeur de fleurs fraîches. Il les portait sur sa tête. Sa voix, guère familière dans ces circonstances, lui parut très étrange alors qu’elle commandait un gimlet. Voilà donc ce qu’il aimait en ce haut monde. Et puis, il vint se poser juste à côté de lui. Aleister se mordit la langue au point de la faire saigner. Un petit temps se passa, durant lequel le démon ne bougea pas d’une cellule. Il était en pause, en stase. Attendant le déclenchement, il savait - non il espérait - que ça viendrait tôt ou tard.
« Bonsoir, Aleister.»
Il se redressa complètement et tourna la tête en direction de Taesch, trop vite pour le pauvre corps humain qu’il habitait. Un sourire jovial étincelait en bas de son visage et il se retint de l’enlacer. En fait, il n’avait jamais beaucoup apprécié Taesch quand ce dernier vivait en Enfer. Disons qu’il l’avait toujours considéré comme une espèce d’épine qu’il aurait eu profondément enfoncée sous le pied. Pourtant, l’enfant qu’il était alors, le fils de Lilith, n’était pas un mauvais bougre. Aleister avait même essayé de le rendre plus mauvais, plus conforme pour les Enfers. Combien de fois lui avait-il joué de mauvais tours, à la limite du danger ? Il considérait alors, et toujours aujourd’hui, que ce n’était pas irresponsable de sa part. Lilith décrétait qu’il devait s’en occuper ? Soit. Tant qu’il restait en vie, elle ne pouvait rien lui reprocher. Il n’était pas baby-sitter.
« Bonsoir, Taesch.» répondit-il en écho au salut de sa vieille connaissance.
Il avait tellement de choses à dire que les mots se bousculaient dans sa tête. Il n’arrivait à en sortir aucun. De toute façon, ils ne pouvaient pas discuter tranquillement. Un brouhaha était né dans la taverne, une dispute avait éclaté, qui allait probablement se terminer en grosse bagarre. D’habitude, Aleister aimait cela. Mais présentement, il aurait préféré converser tranquillement avec Taesch. Avant qu’il ne puisse lui proposer d’aller ailleurs, le bébé pleurnichard et beaucoup trop choyé des Enfers régla leur compte aux deux braillards. Bien sûr, ils s’en remettraient, mais dans le silence. Un troisième larron, ivre, reçut un avertissement et une petite troupe de clients quitta précipitamment l’endroit. Hum... Il avait bien grandi, le petit Taesch.
Evidemment, la conversation s’orienta directement les plans d’Aleister. Celui-ci prit le temps d’une gorgée de cocktail avant de répondre.
« Oh, ça... Je suis à Ravenwell depuis un siècle et demi, tu sais. Ca m’étonne qu’on ne se soit pas croisés avant. J’aurai sans doute pu venir te rendre visite, je suppose. Enfin, j’avais d’autre soucis en tête.»
Un autre client rentra et Aleister tourna très légèrement la tête, par réflexe. Il était revenu, comme il l’avait l’espéré. Et maintenant qu’il était persuadé qu’il possédait ce qu’il était venu chercher, il était temps de passer à l’action. Le démon rapprocha un peu son tabouret de Taesch et se pencha sur le bar. Il voulait être sûr que personne d’autre que lui ne l’entende.
« Mon connard de boss, c’est le genre surpuissant, avec de sombres desseins, et dissimulateur avec ça. Il me fait voler des trucs, repérer des gens, pour je ne sais quel accomplissement final. Oh et, en prime, je n’ai jamais vu son visage et je ne sais rien de son identité. A part, bien sûr, cette immense puissance magique. Comme tu peux le deviner, je me débarrasserai bien des tâches qu’il me donne le plus vite possible. Et ce type qui vient d’entrer, j’ai besoin de l’approcher. Mais ça fait des semaines que je viens ici pour l’espionner. Alors que toi...»
Il passa son regard sur Taesch. Oui, il serait parfait.
« Tu veux t’amuser un peu ? Ce serait une bonne façon de rattraper le temps perdu, tu ne crois pas ?»
Ce n’était pas difficile, supposait-il, pour le fils de Lilith. Draguer, forcer le passage du seuil de sa maison, le rentre inattentif... Ensuite, il suffirait à Aleister d’entrer en jeu et de... Faire ce qu’il avait prévu. En tout cas, ça faisait un moment qu’il essayait de trouver un plan infaillible. Malheureusement, seul face à un putain de chasseur, ses chances étaient minces. Sans la totalité de ses pouvoirs démoniaques en tout cas. Alors qu’avec Taesch...
Messages : 52 Date d'inscription : 11/05/2018 Age : 23 Localisation : Lycée Sweet Amoris
Carnet de Bal Race : Vampire Emploi: Lycéen Rang : Chef de famille
Sujet: Re: Hell in one shot Ven 1 Juin - 15:56
Hell in one shot Arc 01 - Gimlet This is a song of hope Après avoir connu un hiver aussi rigoureux que celui de l’année passé, Cardinal semblait revivre. Cet hiver-ci était bien plus doux et, comparé aux chutes de neige du Nord de l’Empire, l’atmosphère douce et florale lui donnait envie de se promener et d’explorer. Il avait été espion ici pendant quelques temps et ces années avaient été remplies de chaleur et de senteurs épicées. Il avait connu un amant très performant aussi. Un bruit de chaînes dans un coin lui rappela la violence avec laquelle il avait laissé ce général de Hochen le prendre, attaché à un lit en bois massif. Personne ne l’avait jamais su mais c’était bel et bien eux qui avaient brisé le vieux lit qui se trouvait dans la chambre de l’ambassadeur dans le palais de Cardinal. Voilà une anecdote qu’il n’avait même pas partagé avec Elijah. Il était sûr de voir Luscka lui réclamer les comptes, sinon. La présence d’Alesteir le ramena en ce bas monde, loin de ses souvenirs. Les bonnes mânes de Cardinal se pressaient au marché, ce soir là. Il les sentait, sans vraiment expliquer comment ni pourquoi. Il avait toujours senti les âmes des gens. C’était troublant. La première fois qu’il avait vu Aleister, c’était au Château Carnivore que sa mère occupait en tant que résidence secondaire. Il était impressionnant et il n’en avait rien à foutre de lui. Taesch aurait voulu voir une présence paternelle en lui et Azazel mais ce n’était pas le cas. Azazel avait bien failli le tuer en le laissant toucher au Sablier de Sang Sacré et Aleister ne cessait de lui faire des farces cruelles. Malgré tout, Taesch ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une affection particulière pour eux. Tout d’abord, Aleister était là pour divertir sa mère, mais Taesch aimait aussi qu’il le divertisse. Ils s’étaient envoyé en l’air quelques fois en Enfer mais il serait bien incapable de trop l’approcher ici. Il puait le soufre. Ici, il était si différent. Bien entendu, Taesch voyait le démon au delà de l’humain qui lui servait de pantin mais il voyait aussi parfaitement son vaisseau. Il ne savait comment définir cela mais le don de double vue était particulier, après tout. L’humain d’Aleister était ... étrange. Ses mèches de cheveux n’étaient pas franchement égales et elles dissimulaient son visage en partie mais, au delà de cela, il avait un visage particulier. Trop beau pour un humain. Était-ce la possession ? Taesch but une nouvelle gorgée. Cet alcool avait vraiment goût de pisse.On aurait dit du naphte à lampe. Il détestait le Cloaque. Le démon lui appris qu’il était ici depuis longtemps et Taesch haussa un sourcil. Un démon marchait dans les rues de SA ville depuis plus d’un siècle et les oracles ne l’avaient pas prévenu ? A quoi donc servait la paye généreuse qui leur graissait la patte depuis mille cinq cent ans pour qu’ils le préviennent lui avant l’Empereur ? Quelle bande de jean foutre. Il les secouerait en rentrant à la maison. Au fond, cela ne le surprenait pas. Il ne dépareillait pas dans les rues somptueuses et terribles de la capitale. Une arme vivante, comme tant d’autres. Il aurait dû se douter que les oracles ne pouvaient pas pister un démon puissant. Aleister lui expliqua avec ses mots - vulgaires, naturellement - la situation. Un maître impitoyable hein ? Il en avait entendu parler, de ces démonistes, loin d’être en herbe. Deux des amies de Lilith avaient été aspirées dans un complot à Ravenwell. Les malheureuses avaient été forcées d’agir contre l’Empereur. Taesch les avait tuées sans hésiter une seule seconde. Lilith lui avait fait la gueule. Aleister, lui, n’était pas forcément à plaindre puisque son maître ne semblait pas vouloir l’écharper mais le temps devait commencer à être long. Amsaar et sa soeur n’avaient été prisonnières que quinze ans avant qu’il ne les tue. Il lui exposa donc toute la situation, avant de lui demander une faveur, ou presque. Taesch fronça les sourcils. Oh voilà, il avait besoin d’aide ... Taesch était né dans un nid de serpent et il le savait mais il aurait apprécié une accolade sympathique et un verre de rosé en terrasse avant qu’il lui demande de buter un mec. Est-ce que Taesch lui demandait des trucs sur l’origine de ses cornes en plus depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus ? Bien sur que non. Il avait un minimum de savoir vivre. Mais Aleister occupait une place particulière dans le coeur de Taesch et il pouvait bien lui accorder ça. Ce sort d’invocation était une prison autour de lui, destinée à lui faire acomplir les pires méfaits possibles. Et puis, si tout cela avait à voir avec l’Empereur ... il pourrait l’arrêter. “Très bien, mais tu devras faire quelque chose pour moi, ensuite.” Une fois qu’il eut tiré les verres du nez d’Aleister, il avala d’un trait le reste de son verre et se dirigea d’un pas de conquérant vers le chasseur. Il n’était pas plus dégueulasse que ça et le draguer serait une partie de plaisir. Une minute et il serait dans ses bras. Une heure et il serait entre ses cuisses. Il n’était pas le fils de Lilith pour rien. En arrivant à la table de l’homme, il retourna une chaise et s’y installa à califourchon. Le visage posé sur ses bras, il sourit doucement. “Hel’Fayd ? J’ai besoin de votre aide.” Le chasseur leva les sourcils en signe de surprise et acquiesça. Il regardait ses cuisses. C’était dans la poche.
Sa maison était petite et carrée, coincée entre Varangas et Nessir, à la limite du Cloaque. Taesch avait argumenté sur une affaire. Sa cible était un mauvais sorcier, qui avait tué son mari sous ses yeux. Ils avaient parlé, bu et au bout d’une heure, comme prévu, ils était partis du bar ensemble. Pas très professionnel pour le chasseur. Ils venaient d’entrer dans la maison quand Taesch repéra Aleister qui rôdait près des fenêtres. Il se serait probablement fait dessus s’il n’avait pas su qui était la silhouette cornue près des vitres. “Où est ta chambre ?”
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Re: Hell in one shot Sam 2 Juin - 14:13
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé Love is dead ♫ DESPAIRSRAY
Aleister soupira lourdement avant d’avaler ce qui restait de son cocktail. Bien sûr, Taesch ne pouvait pas juste rendre service à quelqu’un qui avait pris soin de lui. Au moins un peu. En tout cas, c’était Aleister qui avait envoyé par magie de téléportation le Sablier de Sang Sacré dans un autre cercle des Enfers. Sans lui, Taesch aurait juste fini d’exister, dans le meilleur des cas. Et à cause de ça, toute une section du cercle de la Gourmandise avait implosé. La section des cupcakes. Aleister avait été puni pour ça. Moins durement que Lilith n’avait puni Azazel pour sa négligence, mais tout de même... Il faillit lui balancer ce détail à la tête alors qu’il le fixait d’un air mauvais, puis abandonna. Taesch n’avait probablement jamais su que c’était lui qui lui avait sauvé la mise, ou des conséquences qui en avaient résulté. Et s’il aimait être le centre d’attention d’une personne ou deux, il n’aimait pas se vanter. Encore moins passer pour le gentil oncle. Qui sait ce qu’il lui demanderait en apprenant ça ?! Du coup, il se contenta d’agiter ses poignets, où rutilaient des menottes en or, reliées entre elles par une chaîne qui s’ajustait en fonction des mouvements d’Aleister. L’important était surtout le lien quasi-invisible qui les reliait au piquet gravé de runes soigneusement caché dans les affaires de son invocateur. Il savait que Taesch, comme tout ceux disposant du Troisième œil (ou de la Double vue, peu importait comment on l’appelait), pouvait les distinguer. Et même entendre leur insupportable cliquetis, clair comme le son d’une clochette.
« Je suis déjà attaché comme une chèvre et tu veux encore plus profiter de moi ? Tu es détestable, bébé Taesch. Mais très bien, je n’ai pas de temps à perdre. J’espère que ce que tu as à me faire est au moins aussi amusant que ça.»
Il pointa discrètement son pouce en direction du chasseur. Puis, chuchotant encore plus bas, il lui délivra toutes les informations nécessaires à la réussite de sa tâche. Quel dommage qu’Aleister ne soit plus capable d’utiliser la télépathie, ça aurait été tellement plus simple !
Taesch ne mit guère de temps à convaincre Hel’Fayd le chasseur à le conduire chez lui. Il jouait très bien la victime éplorée qui avait grand besoin du réconfort des bras musculeux d’un homme puissant qui allait résoudre tous ses problèmes. Un homme puissant qui ne serait pas contre lui faire une ristourne s’il avait une petite compensation en nature. Nature écrit avec un S, deux E et un X. Il les espionna d’abord par sa fenêtre, forçant sur son ouïe pour les écouter. Le chasseur n’avait pas fait attention à lui, dans son corps d’humain. Il ne devait pas disposer de la Double vue. C’était ce que lui avait dit son invocateur mais il n’était jamais sûr de pouvoir totalement lui faire confiance. Après tout, il ne savait même pas pourquoi Hel’Fayd était la victime. Taesch demanda immédiatement à rejoindre la chambre et Aleister sourit. Parfait, il avait déjà repéré une fenêtre mal fermée. Dès que les deux autres eurent disparu du salon, il s’y faufila, repoussant la fenêtre avec facilité. L’oreille tendue pour suivre le déroulement de la séduction, il fouilla un peu la pièce, silencieusement. Il profitait des gémissements un peu plus forts de Taesch pour ouvrir un tiroir, déplacer un bibelot. Ce mec était un vrai bordélique. Il finit par tomber sur un ensemble de portraits, qui représentaient toutes le même homme, parfois en compagnie du chasseur en personne. Hel’Fayd, à cet époque, était moins musclé et il avait un tout autre style, plutôt du genre petite chemise à jabot de dentelle et cheveux sagement coiffés. Il avait même les dents très blanches et droites. Ce n’était plus le cas. Avec les photos, il découvrit ce qu’il cherchait. Une bague de fiançailles, la pierre était fendue en son centre. Pas de la très bonne qualité, donc, mais la symbolique était extraordinaire. Aleister fourra l’écrin dans sa poche. Il n’était pas difficile de comprendre quand et pourquoi Hel’Fayd était devenu ce type hargneux et bordélique, un tueur acharné et assoiffé de vengeance.
Aleister se rapprocha de la chambre à pas feutrés, puis jeta un coup d’œil à l’intérieur. Merde, comment Taesch faisait ? Cette pièce était un vrai capharnaüm. Il y avait même des miettes de biscuits sur ce qui restait de visible du sol. En tout cas, le vampire n’était pas encore passé à la pénétration, bien qu’il lui suffirait de deux minutes tout au plus pour y arriver. Le chasseur, lui, montrait distinctement qu’il était en pleine forme, allongé nu sur son lit, le regard concupiscent. Et douloureux aussi. Bien sûr, il devait penser à son fiancé. Mais avec l’histoire que lui avait servie Taesch, il devait penser que ce n’était pas important, qu’ils étaient tous les deux dans le même cas. Que faire ? Taesch préférait-il en profiter ou bien au contraire ? Le type n’était pas spécialement laid après tout. Et puis, décidant qu’il voulait faire autre chose que regarder un coït, il ouvrit la porte et sauta sur le lit. Hel’Fayd hurla à Taesch de s’enfuir, en même temps que sa main plongeait entre le lit et la table de chevet. Un sabre ! Il donna un coup de pied dedans avant que les doigts du chasseur ne puissent se refermer dessus, puis lui donna un coup de la tranche de la main dans la trachée. Il avait l’air de n’être qu’un humain, mais Aleister disposait d’une force démoniaque. Un coup de boule supplémentaire étourdit le chasseur et Aleister plongea ses doigts dans son torse. Il déchira la peau, les vaisseaux, la chair, brisa les os, jusqu’à sentir le muscle, mou et chaud, palpitant. Il l’arracha, créant un geyser de sang. Pas de chance, l’aorte était ressortie et l’aspergeait généreusement. Hel’Fayd semblait ne pas en revenir. Il le fixa comme ça encore quelques secondes, puis mourut.
Le démon quitta le corps inerte du chasseur et admira son œuvre : le trou était dégueulasse. Il avait déjà fait du meilleur travail. Faisant sauter le cœur dégoulinant au creux de sa main, il se retourna vers Taesch. Évidemment, lui s’était tenu à l’écart de la douche de sang. Il lui jeta l’organe pour qu’il l’attrape.
« Je vais prendre un bain. Trouve une boîte où ranger ça en attendant, tu veux bien ? »
La salle de bain était petite mais bien équipée. Un chaudron d’eau bouillonnante glougloutait dans un petit âtre et la baignoire en cuivre était propre. Aleister plongea dans le liquide fumant dès qu’il l’eut versé et se frotta la peau, le visage, les cheveux. Il savait que le résultat ne serait pas parfait, mais il devait pouvoir se balader dans les rues sans se faire arrêter. Il comptait bien rester encore un peu à Cardinal, ce n’était pas le moment d’avoir sa tête placardée sur tous les murs de la ville avec la mention « Recherché pour meurtre, plutôt mort que vif.» Une fois qu’il eut terminé de se récurer sommairement, il ferma les yeux et plongea tout entier dans l’eau. Ca faisait un moment qu’il n’avait pas pu faire ça. Se concentrant sur l’idée de retrouver son petit frère, sur l’image de son corps de chaton, sur celle de cet œuf dans lequel il avait été enfermé, il laissa venir les pouvoirs de vision dont il avait hérité avec l’âge. Des images floues lui transpercèrent le crâne, Aloïs hurla dans sa tête, gratta les parois de son crâne, mais il tint bon. Jusqu’à ce que quelque chose se précise. Quand il le vit, son cœur s’accéléra. Un sourire narquois, des yeux transperçant, de drôles de cheveux blancs. Il ne savait pas qui c’était, mais il le voulait. En remontant à la surface, il s’aperçut qu’Aloïs était évanoui. Son corps avait manqué d’air, chassant l’esprit de son colocataire pour un temps. Tant mieux, il l’avait vraiment gavé à vomir mentalement ses tripes pendant qu’il arrachait le cœur du chasseur.
« Désolé Taesch. Je me suis noyé. Ca m’a pris du temps pour me remettre.»
Il était un peu bleu, mais son corps survivrait. Il n’était pas mort au moins. Sinon, ça aurait été vraiment ennuyeux. Il aurait dû se traîner un cadavre pourrissant jusqu’à Ravenwell et ensuite attendre que l’invocateur ne lui trouve un autre corps. Aleister avait revêtu des vêtements propres d’Hel’Fayd et dire qu’il nageait dedans aurait encore été très éloigné de la vérité. Il récupéra le cœur, puis prit la direction de la porte d’entrée.
« Alors ? Pourquoi est-ce que tu avais besoin de moi au juste ?»
Dans un coin de sa tête, Aloïs gémissait et pleurnichait. Le traitait de monstre. Il aurait dû avoir pris l’habitude, pourtant.
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Re: Hell in one shot Sam 9 Juin - 20:18
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé Starless sky ♫ LADYBABY
Taesch avait parfaitement rempli sa mission et Aleister casa la boîte sous son bras, pour pouvoir étudier de plus près ceux qu’il devait retrouver. La fille du vampire et le prince, rien que ça !
« Tu perds de ces... Choses...»
Ses doigts se crispèrent un peu autour du miroir de poche quand il croisa le regard bleu du garçon aux cheveux blancs. Il semblait plus jeune que dans sa vision, mais c’était bien lui. Le prince, donc. Avec un sourire insolent, il rendit son miroir à Taesch.
« Adorable à croquer, dis-moi. Et cette magie des miroirs, c’est nouveau ? Tu te débrouilles bien en dehors de l’Enfer.»
Mieux qu’Azazel et lui en tout cas. L’un était esclave d’un corps de chaton, l’autre esclave tout court. Aleister récupéra la bague de fiançailles restée dans la poche du pantalon qu’il portait avant le carnage, puis suivit Taesch à l’extérieur de l’habitat du chasseur. Ce dernier allait probablement attirer les autorités à cause de l’odeur. Il n’avait sans doute aucun ami pour s’inquiéter de sa disparition. C’était triste, songea Aleister, avant de se rendre compte que cela faisait maintenant plus d’un siècle qu’il était ici. Il pourrissait au milieu des mortels, exécutant les basses besognes d’un invocateur mystérieux qui n’avait probablement pas planifié de lui rendre un jour sa liberté. Quand son corps hôte menaçait de lâcher, il était simplement transféré dans un autre. A bien y réfléchir, le sort d’Hel Fayd et de tous ces esprits avec qui il avait cohabité étaient bien mieux lotis que lui. Son visage reprit une expression neutre, peut-être un peu joyeuse parce qu’il était en présence d’un ami, dès qu’il se retrouva aux côtés de Taesch. L’air sentait bon ici, pour l’instant.
« C’est bientôt la fête annuelle de Cardinal, si je ne m’abuse. Ils préparent les décorations végétales. Menthe et citron, donc, cette année. C’est vrai que le temps est clément par ici.»
Oh, il s’entendait parler et il se faisait honte. Voilà qu’il discutait comme un vieil habitué. Ce n’était pas bien du tout. A l’intérieur, Aloïs ressentait une certaine forme d’excitation mêlée d’impatience. Tous les ans, il adorait venir à la fête de Cardinal. Aleister soupçonnait son invocateur d’avoir un rituel lui aussi, mais bien plus sombre et moins innocent. Car depuis la première année, il s’était retrouvée en mission à la capitale du duché de Hochen à cette même période. Est-ce que le chasseur était mort juste pour créer une diversion ? Ce n’était pas très important, il aimait avoir une longe plus étendue et se changer les idées. Le climat de Ravenwell devenait vite oppressant quand on avait l’habitude des immenses étendues sauvages et infernales du monde du dessous.
« Je vais retrouver tes chers disparus. Même s’il y a un démon avec eux, je ne devrais pas avoir de mal à le mettre hors d’état de nuire. Le seul petit problème c’est...»
Il agita ses poignets, les menottes d’or lui brûlèrent la peau, ne laissant aucune marque visible.
« Ils pourraient se trouver hors de ma portée.»
Aleister conduisit ensuite Taesch chez lui. La maison était minuscule, sale et tombait en miettes. Le démon avait réussi, en dépit du peu de temps qu’il avait passé ici, à l’encombrer d’objets divers et variés, certains achetés avec son salaire d’esclave, d’autre volés ou trouvés. Par les différentes ouvertures qui perçaient l’habitat, on entendait les bruits de la maison close, collée par la droite.
« Ne fais pas attention aux gémissements. Ou au désordre. Et aux cafards. Tu veux un café ?»
Il balança une pile de vieux journaux locaux sur un curieux appareil dont il n’avait jamais compris l’utilité, libérant un vieux fauteuil moisi. Aloïs se plaignait souvent qu’il risquait d’attraper une infection, mais Aleister l’ignorait. Il fallait bien mourir un jour. Tandis qu’il allumait un feu sous la bouilloire pleine d’eau vaseuse qu’il avait récoltée au puits du quartier, Aleister entretint son invité de l’idée qui l’avait travaillé pendant le trajet.
« Tu es un peu démon, encore, n’est-ce pas ? Je crois que tu pourrais m’aider pour cette histoire de lien d’invocateur. Mais ce sera épuisant, pour toi comme pour moi. On pourrait même tous les deux en mourir ! Excitant, non ?»
L’idée était que Taesch le dissocie momentanément d’Aloïs, en travaillant et épuisant presque totalement la puissance démoniaque d’Aleister. Ce serait un peu comme le frapper à répétition avec un maillet, jusqu’à ce qu’il se trouve si profondément dans l’esprit du corps qu’il occupait que sa présence n’aurait presque plus d’importance. Bien sûr, un coup de trop et il exploserait, ce serait signer sa destruction définitive. Et Taesch pouvait aussi y laisser la vie, après tout parvenir à effacer Aleister demandait d’énormes efforts.
« Bien sûr, il faudrait ensuite compter sur mon hôte, mais avec les pouvoirs de démon que j’ai octroyé à ce corps, ça devrait être possible. A supposer qu’ils restent vivace en dépit de ce processus. Je ne l’ai jamais vu à l’œuvre. Enfin, c’est ça ou rien. Sans moi, tu ne les retrouvera pas.»
Ce n’était pas vraiment un coup de poker. Aleister avait confiance en Taesch, il avait confiance en Aloïs qui aimait bien plus sa condition qu’il ne voulait l’admettre en surface, et lui-même... Non, il n’était pas très confiant envers lui-même en vérité et aurait aimé avoir les pouvoirs de Lilith. Mais il aurait aussi aimé ne pas se retrouver dans cette situation. Totalement injuste, au passage.
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Re: Hell in one shot Ven 15 Juin - 10:35
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé Blood of heroes ♫ TYR
La bouilloire commençait doucement à siffler, il fallait la laisser juste encore un peu. Et Aleister était complètement soufflé par la proposition de Taesch. Prendre sa place ? Même en admettant que cela soit possible, vu la puissance de son invocateur, il restait un risque pour que tous les deux se fassent expulser de l’existence au terme d’une énorme explosion magique. Et puis, si ça réussissait, ce serait tout bénéf’ pour Aleister, tandis que Taesch resterait coincé à Cardinal en attendant son possible retour. Il y avait mille raisons pour ça se finisse mal pour le vampire. Le démon pouvait mourir, mettre des années à retrouver ces enfants, ou encore simplement choisir de disparaître en l’abandonnant à son sort. Aleister pensait que Taesch savait tout cela et qu’il avait déjà calculé les risques, c’était une personne intelligente. Donc, il était complètement fou. Ou alors il avait une immense confiance en Aleister. La raison importait peu, finalement. Le démon n’allait pas parlementer avec lui.
« Très bien, on va essayer ta méthode. Un peu de vacances ne serait pas de refus.»
Il versa l’eau à travers le filtre et attendit que l’entonnoir fasse son œuvre. Ce serait un peu long. Ils avaient le temps de... S’amuser. Par réflexe, Aleister balaya d’un regard d’envie le corps de Taesch. Il n’avait pas son corps de démon, mais comme le vampire avait la Double vue, ce serait presque pareil. ... Et puis l’image d’un garçon aux cheveux blancs et yeux bleus le transperça. Non, pas ça. Le prochain qu’il voulait goûter était le prince perdu et personne d’autre. S’il se défoulait sur quelqu’un d’autre, ça ne ferait que le frustrer. Il laissa donc tomber cette option et retourna dans son salon, où l’odeur du café en préparation se mêlait à celle du moisi dispensée par les nombreux livres. Il avait probablement un plateau d’échecs quelque part, ou un jeu de tarot. Ah, que lui arrivait-il ?! Il était tellement habitué à la solitude et à l’enfermement qu’il avait perdu tout son fun. Non, son petit vampire méritait bien mieux que ça.
L’idée lui vint et Aloïs protesta vivement dans sa tête. Il avait raison, l’humain. Son corps était bien fatigué. Sauf que cette occasion, Cardinal plus Taesch, ne se représenterait sans doute jamais. Il lui était impossible de ne pas en profiter.
« Tu sais comment sont les gens ici. Toujours à se prouver qu’ils sont plus forts les uns que les autres. Et si on leur montrait qu’il ne faut pas être grand et bien musclé pour réussir à botter des culs ?»
Foutre la honte à des habitants de Hochen pure souche lui procurerait un malin plaisir, en particulier avant le festival. Après avoir bu leur café, qu’il jugeait potable mais que Taesch devait trouver absolument détestable, Aleister les conduisit jusqu’à la salle de combat la plus proche. Bien évidemment, pendant tout le trajet, Aloïs ne cessa de protester.
« On veut combattre. - Haha... Bon écoutez, il est tard, vous êtes sûrement plus beurrés que le Gros Ludwig là-bas, alors rentrez chez vous. - Non, je suis très sérieux. Je veux combattre, et mon copain aussi. Inscrivez-nous en doublettes. Pour commencer.»
L’arène était simple cercle délimité par des tonneaux de bière régulièrement vidés par les spectateurs, qui plongeaient sans aucune timidité leurs choppes directement à l’intérieur. Oui, il était certainement tard, mais pas assez pour cesser les réjouissances. Deux combattants firent leur entrée au centre de l’arène. Un homme et une femme, leurs corps épilés et huilés, presque nus. Ce serait donc de la lutte. La femme l’emporta haut la main et manifesta sa joie par un cri sauvage. Ensuite, le présentateur annonça les combats en couples.
« Nos favoris et grands gagnants de toute cette semaine pour le combat en duo, j’ai nommé Luverne Le Ténébreux et Lupo L’Explosif !»
Les gens autour devinrent hystériques, de vrais sauvages. Et puis, ce fut leur tour.
« Face à eux, deux nouveaux qui n’ont certainement pas supporté la bière traditionnelle de Cardinal pour oser venir se frotter à nos champions. Ayez pitié de... Aleister Le Vif Argent et Cry Baby !»
Oui, il avait choisi les noms. Mais Taesch n’avait pas le temps de protester, car Ludwig Le Ténébreux fonçait déjà sur lui avec l’ensemble de son impressionnante masse musculaire. Pas d’huile, pas de corps dénudé cette fois. Tous les coups étaient permis. Pendant une seconde, il regrettait de ne pas pouvoir utiliser la télépathie avec Taesch. Comme il l'avait expliqué plus tôt à ce dernier, tandis qu'ils sirotaient leur café frais mais mauvais, son invocateur avait pris soin de sélectionner une série de pouvoirs qu'il pourrait utiliser pendant ses missions. Sa faculté de communiquer par la pensée n'en faisait malheureusement pas partie. Avec elle, le spectacle aurait pourtant été bien plus impressionnant.
Messages : 52 Date d'inscription : 11/05/2018 Age : 23 Localisation : Lycée Sweet Amoris
Carnet de Bal Race : Vampire Emploi: Lycéen Rang : Chef de famille
Sujet: Re: Hell in one shot Jeu 21 Juin - 16:01
Hell in one shot Arc 02 - Mojito Don't Hide Yourself Cet endroit était un dépotoir mais il lui rappelait vaguement ses quelques années à Percellian, où il avait connu le voleur qui réclamait désormais ses dettes. Grim était, à l’époque, avec sa soeur Mina, un des voleurs les plus connus de la capitale. Ils surpassaient Taesch et Nyame dans tous leurs forfaits et ce dernier lui avait d’ailleurs dit de cesser d’essayer de les surpasser. Nyame était un jeune garçon raisonnable, Taesch ne l’était pas et c’était ce qui avait provoqué sa mort. C’était un homme de qualité de vingt et un ans à peine, un humain aussi souple et agile qu’un vampire. Taesch l’avait engagé cette année là pour l’aider à faire tomber la présidente du royaume humain. Elle ne s’entendait guère avec l’Empereur et songeait à attaquer Ravenwell très bientôt. Une grosse erreur, bien sûr, mais elle ne le comprenait pas. Benyamin Livingston, dit Nyame, s’était présenté pour le job avec une moustache bien cirée qui avait séduit Gladys, l’apprentie du moment de Taesch. Ils avaient convolé après seulement quinze mois de vie commune et Nyame était mort quelques semaines seulement après. C’était une sordide affaire, vraiment. Le capitaine Branson de la PPD était sur leurs traces à tous les quatre. Lors d’un vol, ils s’étaient retrouvés à se disputer un gros diamant. Ce qu’ils ne savaient pas, c’était que Mina les avait trahi. Ils s’étaient unis dans leur précipitation mais Nyame, dans sa fuite, s’était montré imprudent. Il avait prit une balle en plein coeur, il était mort sur le coup. Après cela, Gladys n’avait plus voulu être son apprentie. Ariel, la petite fille de Nyame et de Gladys était née quelques mois plus tard et Taesch avait perdu leurs traces quelque part près d’Angus. Il n’avait pas cherché à les retrouver, après cela. Cependant, dans l’histoire, Taesch devait toujours un diamant à Grim. Enfin, c’était ce qu’en avait retenu le voleur. Taesch se sentait toujours partagé avec Grim. Parfois, il voulait l’étrangler et parfois ... il l’aimait assez pour passer un contrat avec lui. Aleister finit par accepter sa proposition et lui suggéra une bonne manière de passer le temps. Cette journée serait interminable tellement il était impatient, c’était une bonne raison de la passer à faire quelque chose de captivant. Mais se battre ? Oh, oui, il adorait cela. Cette idée le ravissait plus que de raison. Il s’étira doucement et se demanda s’il avait le temps de passer à son hôtel. Certainement pas, son ami semblait pressé d’en découdre. Taesch aussi, à vrai dire. Il aimait se battre autant qu’il aimait baiser. Autant dire : beaucoup.
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Re: Hell in one shot Lun 25 Juin - 14:47
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé You can't stop this mother fucker ♫ TYLER BATES
Comme c’était parfaitement prévisible, ils remportèrent le combat haut la main. Bien sûr, ils avaient eu l’avantage parce que leurs adversaires les avaient sous-estimés. Tout le monde l’avait fait. Maintenant, on les regardait avec plus d’engouement et moins de moqueries. Les Hocheni n’étaient pas du genre à vous en vouloir pour avoir cassé la gueule d’un cousin. Plutôt celui de venir vous demander un bon combat, juste pour le plaisir engendré par un échange de coups de poings aux phalanges couvertes de sang. Aleister avala d’un trait la choppe de bière qu’on lui tendit, puis afficha clairement le plaisir que lui procurait la boisson. Cela ne fit qu’accentuer l’admiration que le public leur vouait. Pendant qu’on décidait de leurs prochains adversaires, ils se firent accoster par des gens tous plus bourrés les uns que les autres. Certains voulaient se battre, d’autres les engager pour des petits boulots, plus encore avaient très envie de coucher avec eux. Aleister ne comprendrait jamais quel mécanisme cérébral entraînait les Hocheni à lier la puissance musculaire et le sexe. Lui-même avait baisé avec des gens tout à fait frêles, incapables de retirer correctement une épée de son fourreau, et pourtant tout à fait bons au lit. Il se demanda de quel genre était Lucius. S’il était puceau, ça n’allait pas être la grande fête au début, il serait tout crispé quand le démon le pénétrerait. Et puis, il n’avait pas franchement l’air de briller au combat non plus. Tout serait à faire avec lui. Mais ce n’était pas grave, quand il avait envie de quelque chose, rien ne pouvait le dissuader.
On annonça enfin leur retour dans l’arène. Cette fois, ils durent vaincre Andjeille et Zbignief (c’est du moins ce qu’il crut entendre), deux frères bouchers de Wiaiche. Les noms du coin étaient plutôt rigolos dès qu’on frôlait du gros orteil les herbes hautes de la campagne. Ils ne purent plus compter sur l’effet de surprise et Aleister se fit complètement retourner le poignet. Aloïs s’évanouit dans sa tête - il n’avait jamais eut un hôte capable d’une telle prouesse avant lui. Il ne hurla pas, car il prit soin de déverser une bonne partie de son essence démoniaque dans son corps. L’impact ne se fit pas attendre. Il avait à peine attrapé la choppe de la victoire qu’il sentit une masse très importante de ses cellules mourir, aussitôt remplacées. Aloïs n’allait plus lui tenir très longtemps. Dommage, il l’aimait bien ce petit.
L’annonce du troisième duo de concurrents souleva un nuage de tension dans toute la pièce. Les spectateurs se firent silencieux alors que deux femmes pénétraient dans le cercle formé par des tonneaux de plus en plus vides. Elles étaient très grandes, très musclées et portaient des expressions diaboliques, Aleister n’avait pas peur de le penser. Il sut en les voyant que ça n’allait pas être de la tarte. Des tas de tatouages couvraient leurs membres, le genre de tatouages qui ne devraient pas être autorisés à un tel divertissement. C’était presque de la triche. Ne sachant si Taesch était rôdé sur le sujet, il lui murmura du bout des lèvres, regrettant plus que jamais de ne pas pouvoir lui parler par télépathie :
« Fais gaffe, elles sont presque nos égales. ... En fait, celle de droite doit avoir autant de puissance que moi.»
Dans ce corps, il était considérablement affaibli. En Enfer, sa victoire aurait été indiscutable, même à deux contre un. Les deux tatouées n’étaient pas du genre à créer un suspens inutile. Dès que le début du combat fut donné, elles s’élancèrent vers Taesch et lui, les poings serrés et les biscotos gonflés de puissance. Aleister esquiva le premier coup et s’élança entre les jambes de son adversaire auto-désignée. Au moment où il allait se retourner sur le dos pour lui asséner un méchant coup de pied entre les cuisses, deux mains fermes lui agrippèrent les chevilles et l’attirèrent en arrière. Dans un réflexe inutile, il planta ses ongles dans la terre maintes fois battue, traçant les sillons du désespoir. Il fut envoyé contre les tonneaux, au pied d’un desquels il se roula en boule le temps de reprendre ses esprits, qui vacillaient à la manière d’une chandelle torturée par une brise. Le temps de se mettre à quatre pattes, la tatouée avait agrippée le dos de sa chemise et le soulevait en l’air sans aucun effort. Il heurta une choppe de bière, qui se vida généreusement sur sa nuque. Et puis il traversa l’arène dans l’autre sens, percuta Taesch et finit avec lui contre la barrière improvisée, leurs membres emmêlés.
« Aussi intime et réjouissante que soit cette situation, que dirais-tu de leur botter le train ?»
Il retira sa main de l’entrecuisse de Taesch, ce qui n’avait rien de sexy. Il avait plusieurs os brisés, dont des côtes, et dénombrait au moins cinq hémorragies interne. Du sang coulait de tous ses orifices, il cracha quelques dents. Mais il se releva, remit son coude droit en place, fit craquer ses doigts. En face de lui, les deux combattantes les attendaient. Très bien, s’il fallait la jouer comme ça... Il s’élança et se laissa attraper par son adversaire, avant de s’extirper comme un poisson de sa poigne peu méfiante. Juchée sur les épaules de la grande dame, il enroula les chaînes de ses menottes autour de sa gorge et l’obligea à garder la tête penchée en arrière. Elle se débattit, essayant d’attraper ce qui l’étranglait, mais ses mains ne ramassèrent que du vide. Personne ne devait comprendre ce qui se passait, ou alors ils devaient supposer qu’il avait lui aussi des aptitudes spéciales. Peut-être qu’il était courant dans le coin de suivre des quêtes mystiques dans le but d’acquérir des pouvoirs extraordinaires.
« C’est elle que tu veux battre, n’est-ce pas ? Ne me dis pas que tu éprouve la moindre fierté à terrasser des minus comme moi. Tu es tellement forte. Qu’est-ce que tu as sacrifié pour ses tatouages, hein ?»
Une lueur dans l’œil gauche de la femme lui indiqua qu’il était sur la bonne voie. En dépit de sa situation handicapante, elle l’entendait. Aleister espérait que Taesch arriverait à occuper assez longtemps l’autre.
« Ah oui, tu as tellement donné, et elle aussi. Et vous voilà, au lieu de vous battre contre des gens dignes de votre puissance, vous vous défoulez pour quelques pintes et un peu de fric dans une taverne de merde. C’est elle qui ne veut pas, c’est ça ? Mais prouve lui qu’elle a tort, que tu mérites... Oui, tu mérites... Au moins l’armée du Généralissime. Quel serait ton grade ? Capitaine ? Pour commencer, bien sûr.»
Il utilisait sans vergogne ses pouvoirs de démon de l’Envie, et alors ? Il ne connaissait pas l’honneur. Cette notion lui était devenue totalement étrangère avec les millénaires. Un concept débile, qui ne vous apporterait comme récompense qu’un autre concept débile. Qui avait vraiment besoin de reconnaissance ? Ce n’était même pas palpable.
Il relâcha la pression et la réaction de son adversaire ne se fit pas attendre. Elle le saisit par la gorge, serra et le projeta par-dessus les tonneaux. Il s’effondra dans la foule. Sans faire attention à ses nouvelles blessures, Aleister se hissa sur la barrière, il avait hâte de voir les résultats de ses murmures. Il ne fut pas déçu : elle venait de se jeter sur son amie - ou sa sœur, il n’avait pas vraiment écouté l’annonce - pour la bourrer de coups de poings. Et Taesch était près de lui. Il essaya d’attirer son attention. Maintenant qu’il avait fait son petit tour de magie, il était temps d’établir une stratégie pour se débarrasser d’elles.
Messages : 52 Date d'inscription : 11/05/2018 Age : 23 Localisation : Lycée Sweet Amoris
Carnet de Bal Race : Vampire Emploi: Lycéen Rang : Chef de famille
Sujet: Re: Hell in one shot Sam 30 Juin - 15:29
Hell in one shot Arc 02 - Mojito This is fuckin' awesoooome Il devrait être ici, s’était-il dit quand il avait vu les grands toits de Cardinal. Luscka aurait été ici sur son terrain de jeu. Il connaissait tout le monde et tout le monde le connaissait dans le coin. Il aurait été facile pour lui de commander des recherches ou ce genre de choses. Mais désormais, il se disait que c’était heureux qu’il soit parti à sa place. Bien sûr, il n’aurait pas connu Aleister et n’aurait jamais engagé le démon. Sauf que, Luscka n’aurait pas été non plus bien entraîné par Aleister dans ce combat. Et, si le premier avait été facile, le deuxième leur en mettait plein la tronche. Taesch n’avait pas dormi depuis un moment et toute sa force reposait sur ses esquives et ses parades. Ces filles avaient les même tatouages qu’Yvan et, il fallait le dire, cela le perturbait. Il se voyait, ici, en état de faiblesse. Yvan lui manquait et cela le déconcentrait. Récemment, Yvan avait été peint dans son nouvel uniforme de généralissime. Cela avait étonné tout le monde mais le général avait estimé que l’uniforme instauré par son prédécesseur était moins pratique. Par conséquence, on avait supprimé la cape et la moitié des manches. Ce qui, rendu par le pinceau d’un honnête homme, le rendait beaucoup trop sexy. Taesch avait fait reproduire la toile et l’avait fait encadrer dans sa chambre du manoir. Il évita un coup en cherchant une parade possible à ces coups trop importants. Ah, bon sang, il était impossible de trouver quelque chose aussi rapidement quand son regard ne faisait que se fixer sur ces bras musclés. Elle n’était pas son genre de femme, qu’il préférait plus voluptueuse mais ces bras ... Taesch évita un nouveau coup qui s’enfonça dans le sol, ce qui lui laissa tout le loisir d’imaginer combien son visage aurait été déformé par le poing de la fille. Sa violence était clairement outrancière et absolument magique mais ces tatouages ne faisaient pas tout. Elle avait une technique sans faille et ne laissait aucune ouverture à son adversaire. Elle lui rappelait une combattante d’un autre temps que l’on appelait La Veuve. Il ne l’avait jamais combattue, il ne s’y était pas risquée, mais elle avait pour principe de gagner, à tout prix, même si elle tuait son adversaire. Ces filles avaient les même principes et il ne ferait pas long feu s’il se fatiguait. Comment arrêter le combat ? Elles ne semblaient pas corruptibles. S’il avait fallu, par la richesse, les convaincre, il l’aurait vu dans leurs regards. Mais elles n’était pas là pour cela, pas vraiment. Si l’on considérait donc leur envie de gloire et de sang, Aleister était le mieux placé pour les entamer. Les retourner l’une contre l’autre ? Aleister avait déjà entamé le processus avant même que Taesch ne puisse lui suggérer. L’enfer avait vraiment perdu un démon exceptionnel quand il avait été invoqué, cet adorable petit puits de lave et de cornes. Taesch fut soufflé par le choc quand l’adversaire d’Aleister faucha la sienne au passage et s’écrasa contre un tonneau avec un fracas certain. Génial. Maintenant il puait la bière. Il grommela. Ce serait son dernier combat, qu’ils gagnent ou pas. A se laisser prendre au jeu de la victoire, on pouvait y perdre des membres dans ce genre de salle de combat. Lui-même avait déjà perdu un bras dans une confrontation. Sa mère lui avait remplacé avec une facilité toute naturelle mais des yeux de démons, plus perçants que ceux des vampires, pouvaient constater que la peau de ce bras là était légèrement plus claire. Alors qu’il se rapprochait d’Aleister pour mettre au point un plan, il aperçut des yeux dorés terriblement pailletés dans le public. Il les connaissait puisqu’ils l’avaient dévisagé de nombreuses fois dans son bain ou à la réunion de famille des Von Hochen. Mais que faisait-il ici ? Il aurait dû rester à Ravenwell puisqu’il faisait partie de la garde personnelle d’Yvan, dorénavant. Était-il arrivé un malheur ? Le Bathory disparut dans l’ombre et Taesch regarda Aleister. Il devait survivre avant de penser à poser des questions. Avant qu’il n’ait pu voir où en étaient les filles dans leur combat, il entendit la foule scander des mots en hocheni. On les traitait de lâches. Ah ouais ? Bah qu’ils viennent, eux, battre des putains de monstres recouverts de tatouages magiques ! Même Yvan aurait eu du mal à leur botter les fesses, comme disait Aleister. Il détestait le public saoul de ce genre d’événements. Et puis, l’illumination. Ce combat était douteux. Si les filles étaient aussi violentes et ne jouaient pas dans les règles, eux non plus n’en avaient pas l’obligation. Il était doué avec les lames, notamment les couteaux. Il n’en avait pas sur lui, puisqu’ils avaient été confisqués à l’entrée, mais il se débrouillerait bien. Il fonça sur un tonneau et arracha l’encerclement en métal avant de le couper d’un coup net au milieu. Il avait désormais deux couteaux tranchants qui, s’ils lui tranchaient la peau des mains, pouvaient notamment donner une bonne leçon à leurs adversaires. Il sauta sur la première, ses couteaux rabattus contre ses poignets, et frappa à une quinzaine d’endroits bien précis. De fines entailles, à peine plus profondes qu’une égratignure. Il recommença l’opération sur la deuxième et se retrancha plus en arrière quand il eut fini. Il essuya rapidement le sang qui maculait son front, afin qu’il ne tombe pas dans ses yeux. C’était bon, ils avaient gagné. Elles rirent, se moquèrent, puis il rit à son tour. Il s’avança sans peur mais, quand elle le frappa, il ne cilla pas. “Les tatouages ne marchent que s’ils sont intacts, n’est-ce pas ?” La peau avait guéri, laissant quelques traces blanches au milieu des arabesques et des runes. Il resserra sa prise sur les couteaux et se lécha les lèvres après un ricanement des plus glacials. Puis il se jeta sur elles.
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Re: Hell in one shot Sam 30 Juin - 16:43
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé Highway to Hell ♫ AC/DC
Après son petit stratagème démoniaque, la victoire ne fut plus longue à obtenir. Taesch n’était pas un maître-espion-assassin-de-huit-mille-ans pour rien. Le temps que lui offrit Aleister suffit à trouver un moyen de remédier à l’avantage des demoiselles. Ensuite, ce fut une partie de plaisir. Le démon prit sa revanche sans hésiter. Il évita néanmoins de les tuer, jugeant que c’était trop horrible pour elles de crever dans des circonstances aussi stupides. Il suivit ensuite Taesch en dehors du ring et sous les acclamations de la foule. Les bras levés pour saluer tous ces accros à l’adrénaline, Aleister se concentrait sur la guérison de son corps. Il avait vraiment trop forcé et Aloïs était aux portes de la date limite de péremption. Quand il rentrerait à Ravenwell, ils devraient se dire adieu. Il s’avéra que Taesch connaissait deux ou trois personnes à Cardinal. Lui aussi, après toutes ces années à assister au festival. Malheureusement, personne d’utile. Qui pouvait vraiment servir à un démon ?
« Salut,» se contenta-t-il de dire devant le prince Ulrick et Charles-Henry.
Et bien, Bébé Taesch ne s’entourait-il que de beautés soigneusement triées sur le volet ? A eux quatre, en tout cas, ils suscitèrent beaucoup d’intérêt. Et Aleister lui-même ne manqua pas de remarquer qu’il suscitait l’intérêt de monsieur Charles-Henry. Alors qu’ils faisaient route vers le palais pour se rincer le gosier dans les règles de l’art, d’après Taesch Condé, il glissa à son prétendant :
« Jolie moustache.»
Si Charles-Henry y voyait une promesse quelconque, tant pis pour lui. Aleister avait juste envie de le titiller un peu. Ha, la route jusqu’au prince héritier serait longue et semée de branlettes. Mmm... Il devrait probablement s’abstenir d’évoquer ce détail devant ses compagnons du moment. Taesch en serait probablement outré, le prince Ulrick étant l’oncle de Lucius ne réagirait probablement pas mieux et Charles-Henry... Il n’en savait rien, mais les chances pour que la discussion se déroule bien étaient bien minces.
« Et ce prince héritier, après lequel vous courez tous, là... Il est célibataire j’espère ? Je m’en voudrais de devoir forcer le passage jusqu’à son petit cul.»
Allongé sous la table, Aleister vida une bouteille de rhum. On s’amusait bien au palais, même si Aloïs était infoutu de tenir l’alcool, même aidé de ses capacités démoniaques. Très bien, le fait qu’il ait vidé son énergie à se régénérer toute la journée n’aidait pas. Mais était-ce vraiment une raison pour finir torché au bout de trois bouteilles d’alcool ?
Un coup d’œil par la fenêtre lui apprit que le soleil s’était bel et bien couché. Avec une roulade, il s’extirpa de dessous la table et fit craquer sa colonne vertébrale en s’étirant. Pour finir, il posa lourdement la bouteille vide sur le bois verni.
« C’est l’heure d’aller voir ton copain, non ? Pour ce truc. Tu sais ? Pour retrouver Lucius.»
Il faillit faire un mauvais jeu de mots, mais se retint à temps. Il était vraiment trop mauvais. Et puis, Aleister se dit que Taesch n’aurait peut-être pas voulu qu’il mentionne leur plan. En fait, il ne savait plus que ce que Bébé Taesch avait révélé aux autres ou pas. En dehors de ce petit mensonge éhonté au sujet de son père. D’abord indigné d’être insulté de la sorte, Aleister avait choisi de jouer le jeu et de prétendre être réellement le père de Taesch. Il leur inventa tout un passé, bourré d’anecdotes stupides censées rendre son «fils» mortifié par la honte. Il avait répondu sans une once d’hésitation à toute question qu’on avait pu lui poser et n’avait certainement pas fermé sa gueule. Même si cette excursion à Cardinal était un échec, il se serait bien amusé.
Grim LaPluie, c’était le nom du contact de Taesch. Aleister prit les devant et frappa à la porte. Quand elle s’ouvrit, il prit un air un peu sévère, qui devait certainement être gâché par l’abus d’alcool de la fin de la journée, puis dit :
« Grimmm LaPli ? Je m’appelle Aleister. Tu da connaître mo filsss. C’est li, là.»
Il s’écarta un peu pour dévoiler ses deux jumeaux. Et s’écroula, épuisé, sur le paillasson, sur lequel était inscrit, en langue commune, un message d’accueil des plus charmants. NO MONEY ? GET OUT.
Messages : 52 Date d'inscription : 11/05/2018 Age : 23 Localisation : Lycée Sweet Amoris
Carnet de Bal Race : Vampire Emploi: Lycéen Rang : Chef de famille
Sujet: Re: Hell in one shot Sam 30 Juin - 18:02
Hell in one shot Arc 03 - Bloody Caesar Fake it, if you don't belong Un mouvement sur sa droite lui coupa le souffle. La chose géante abattit ses sabots à quelques centimètres de son corps et, soufflé par l’impact, il s’écrasa contre le mur du théâtre abandonné. Il voulut se relever mais il fallait que son cœur se calme avant tout. Il battait dans sa poitrine comme jamais et Taesch sentit tout d’un coup à quel point il était mortel dans cet univers plein de dangers. Grim s’était mis hors jeu depuis le début en ouvrant le portail. Il devait le maintenir parfaitement opaque jusqu’à ce que Taesch revienne. Il avait espéré l’appui d’Aleister mais celui-ci s’était enivré au palais et ne pouvait donc plus l’aider de quelque façon que ce soit. Taesch devrait ramener seul les menottes du Centaure. Il n’avait juste pas imaginé qu’il serait aussi gros et imposant. Le centaure sembla satisfait, du haut de ses quinze mètres de haut, de toutes cette gloire qu’il acquerrait si jamais il arrivait à tuer le fils unique de Lilith. Son seul fils de sang, du moins, puisque sa mère était aussi appelée la Matriarche de Nombreux Enfants. L’orgueil du centaure le perdrait, Taesch le savait, il devait seulement trouver une ouverture dans sa défense. L’éclat dans les yeux du centaure ne laissait aucun doute sur sa certitude de vaincre. Quelle erreur. Taesch bondit au dessus d’un toit et commença à courir. Le centaure s’imaginait certainement qu’il souhaitait le fuir et se ruerait sur la sortie de la ville. Cela laisserait le temps à Taesch d’atteindre une autre relique du démon. Il sauta de toit en toit dans la ville abandonnée et atterrit sur un espèce d’entrepot. Le toit en tôle était moins stable qu’il ne l’avait espéré mais il ne tomba pas et poursuivit sa route vers la droite tandis que le centaure gigantesque s’engageait à gauche, persuadé de lui couper la gauche. Quelle farce n’est-ce pas ? Il pensait réellement pouvoir battre Taesch, malgré sa réputation, juste parce que sa mère n’était pas là ? Il n’y avait pas vingt façons de voler les menottes au Centaure. Il devait le tuer et les prendre à son cadavre. Il les voyait briller sur les sabots du monstre mais elles s’adaptaient certainement à la taille de leur utilisateur. Il se glissa dans une fente et pénétra dans le bâtiment immense qui devait être la garçonnière du démon. Cet endroit était celui où on l’avait banni et pourtant, il semblait être plutôt cosy. Sur sa peau, Taesch pouvait sentir la fraîcheur de l’enfer et il frissonna légèrement. D’habitude, sa mère lui donnait du sang de succube vierge pour lui donner un corps de démon, temporairement, quand il allait en enfer. Il ressemblait alors à un songe, ses cheveux tels un rideaux de soie noire, ses yeux invitant au désir, ses lèvres si rouges qu’elles en paraîtraient terribles à un vampire. Là, il devait se débrouiller avec son corps habituel, avec ses forces et ses faiblesses. Mais au moins, celui-là, il le connaissait sur le bout des doigts. “Tu es un étrange petit homme, Prince de Samaël. Mais je vais te tuer.” Prince Samaël. Voilà de nombreuses années que personne ne l’avait appelé comme cela. Prince était son prénom démoniaque, aussi pompeux qu’un prénom pouvait l’être. Samaël était le nom de son père, mort au moment de sa naissance, mais généralement, les gens préféraient lui donner le nom de Lilith. Le fait que le Centaure l’appelle ainsi désignait bien combien il tenait sa mère en basse estime. Connard sexiste, certainement. “Ma cousine te trouve mignon. C’est dommage, je vais devoir lui annoncer que j’ai piétiné ton beau visage.” Il ne savait pas à quoi ressemblait la cousine du Centaure mais quelque chose lui disait qu’il ne voulait pas la rencontrer. Il s’activa, fouilla dans les placards et la trouva, là, étincelante. Mjölnir. L’arme avec laquelle Thor avait envoyé son frère en Enfer, celle avec laquelle Thrud avait rendu la pareille à son père. Le marteau le plus puissant de la création. Il se concentra et le soupesa. Clairement pas aussi lourd que ce que l’on attendait de lui, mais cela ferait le travail. Quand le centaure entra dans son bâtiment privé, Taesch leva le marteau et le temps se fit orageux. La stupeur dans les yeux du Centaure ne dura pas longtemps parce que Taesch s’élança vers lui. Il allait en faire de la chair à pâtée.
Carnet de Bal Race : Démon Emploi: Esclave Rang : Démon de l'Envie
Sujet: Re: Hell in one shot Sam 30 Juin - 21:54
Hell in one shot
Feat : Taesch Condé Call me devil ♫ FRIENDS IN TOKYO
Il venait de s’affaler sur un paillasson malpoli et voilà qu’il se faisait violemment sortir de l’inconscience par une odeur forte et désagréable. Fortement désagréable. Une odeur de chaussures ? Il s’était évanoui sur un paillasson après tout. Mais en émergeant totalement, les muscles tendus et le torse à moitié redressé, il comprit qu’il se trouvait allongé sur un canapé. Des coussins étaient disposés sous sa nuque et ses fesses reposaient confortablement dans un creux moelleux. Aloïs appréciait grandement.
« P... Taesch.»
Il avait un mal de crâne à fendre les pierres basaltiques des tréfonds de la planète, aussi, tout en s’asseyant, ce fut avec une grande reconnaissance qu’il agrippa l’anse de la tasse qu’on lui tendait. Une odeur de café bon marché en émanant, mais il se fichait bien de la qualité du breuvage. Il l’avala d’un coup.
« Haaaa ! C’est fou ce que ça requinque la caféine.»
Il se sentait mieux, beaucoup mieux. Rien de tel qu’un sommeil forcé pour remettre un démon d’aplomb. Il était complètement guéri, sa force vitale infernale imprégnait chaque cellule vieillissante de son corps et même Aloïs pétait le feu. Il le sentait dans un coin de son crâne, incapable de contenir son excitation. Il ne comprenait pas cette dernière, mais Aloïs l’avait déjà surpris par ses facultés d’esprit.
« Mais qu’est-ce que t’as à la fin bordel ? - Taesch, il a ramené de quoi nous libérer. - T’es beaucoup trop coopératif, gamin.»
Bien sûr, comme il n’avait pas le don de télépathie, personne ne pouvait entendre Aloïs et les deux autres ne percevaient qu’un monologue incompréhensible. Aloïs ne se faisait néanmoins pas d’illusion. Taesch avait bel et bien rapporté de quoi échanger leurs places. Il enfila sans hésiter les menottes de mimétisme, un artefact de bas étage qu’il espérait être assez efficace pour tromper l’invocateur. Une petite formule de la part de Grim et le tour était joué. Aleister était libre de vagabonder à sa guise dans tout l’Empire, et même au-delà. Il pourrait se barrer, laisser le fils de Lilith dans la panade. Mais il ne le ferait pas. Il avait bien trop d’intérêts à remplir sa part du marché. Il se laissait toutefois une petite fenêtre de possibilités. Au moment de reprendre sa juste place, il allait peut-être se dégonfler. Pourquoi pas après tout ? Qu’est-ce qu’il lui devait, à Taesch ? Est-ce que ce ne serait pas une bonne leçon pour lui ? ... Lilith n’en serait certainement pas enchantée, mais...
« Avant qu’on parte, j’aimerai t’acheter quelque chose, Grim LaPluie.»
Ca l’avait frappé pendant que le petit blond se préparait. Sa baraque regorgeait de trésors. Des artefacts magiques pour la plupart, sinon des objets mystérieux. Et quelques-uns lui avaient tapé dans l’oeil.
« Combien pour ça ?»
Il désigna une petite clef dont l’embout avait une forme de chat gracieux.
«Hinhin... Trop pour toi.»
Aleister leva un sourcil. Puis s’emballa.
« Ah, c’est la clef vers un trésor inestimable, c’est ça ? - J’en sais rien du tout, mais libre à toi de le penser, répondit Grim avec un petit haussement d’épaules. - Dis donc le nain, tu pourrais me traiter avec plus de respect, je suis quand même Aleister, un démon de l’Envie de plus de... - Blablabla ! Et alors ? Qu’est-ce que tu me proposes en échange de cette clef ? - Mmm... Que dirais-tu d’une fiole de mon sang ? Mon sang de démon, bien sûr. Je suis sûr que tu pourras en tirer un excellent prix sur le marché magique. Invocateurs, mages, maléficiens, collectionneurs, prêtres et j’en passe... Tu n’auras aucun mal à le refourguer.»
Quel démon de l’Envie aurait-il fait s’il n’avait pas su taper dans le mille avec quelqu’un d’aussi évident que Grim LaPluie. Ses yeux brillaient comme deux tas de pièces d’or et il s’empressa de lui fournir aiguille et flacon, comme s’il avait attendu l’opportunité de récolter du sang de démon toute sa vie. Sans les menottes, ce fut presque un jeu d’enfant de se concentrer assez pour remplacer le sang d’Aloïs par le sien. Il piqua la grosse de son biceps gonflé, la peau olivâtre avait viré au gris à cet endroit. Un fluide épais et aussi noir que du charbon s’écoula dans la seringue. Quelques minutes plus tard, il tendit sa fiole à Grim. Mais ce dernier secoua la tête.
« L’autre bras, maintenant. Je veux le sang de l’humain que tu possèdes aussi. Ca vaudra plus cher.»
Quel petit malin. Aleister n’avait vraiment pas besoin de se forcer pour le convaincre. Une fois l’opération réitéré, dans le creux de son bras gauche, Grim lui remit la petite clef et ils purent partir. Après avoir fait quelques pas dehors, Aleister s’étira, ravi d’avoir recouvré en partie sa liberté.
« C’est là qu’on se sépare, Bébé Taesch. Normalement je devrais être de retour avec ton petit prince héritier et ta fille chérie avant que mon invocateur ne t’ai rappelé à lui. En attendant, faits gaffe. On a déjà essayé de me voler avec ces menottes. Jusque là, tous ceux qui ont essayé de transférer le lien à eux ont explosé mais on sait jamais. Il suffit d’une fois.»
Il lui colla un baiser sur les lèvres sans lui laisser le temps de l’esquiver, puis lui tapota l’épaule.
« Autre chose à ajouter ?»
Il plongea la main dans la poche de son pantalon, vérifiant la présence du bracelet. La clef était là aussi, il caressa le chat modelé dessus. Il se demandait quelle serrure, dans le monde, attendait d’être ouverte.
Messages : 52 Date d'inscription : 11/05/2018 Age : 23 Localisation : Lycée Sweet Amoris
Carnet de Bal Race : Vampire Emploi: Lycéen Rang : Chef de famille
Sujet: Re: Hell in one shot Lun 2 Juil - 15:14
Hell in one shot Arc 03 - Bloody Caesar This is a wild game of survival Dès que les menottes furent plus serrées sur ses poignées, il sentit quelque chose tirailler sur son cœur. Il était désormais relié avec une certaine précision au maître d’Aleister. Il se retrouvait bloqué avec la même chaîne, les mêmes mauvaises ondes. A chaque seconde, le regard sur sa nuque se faisait plus pesant. Il savait qu’il était observé. Désormais, il devrait agir comme Aleister. L’invocateur le sentait probablement bouger et s’agiter. Il ne pouvait pas se griller en faisant n’importe quoi. Ces menottes, il pouvait les retirer quand il le souhaitait, à l’aide d’un sort simple. Mais alors, Aleister serait rappelé violemment à son maître et cette nuit n’aurait servi à rien. Bien sûr, cela permettrait à Taesch de lâcher prise mais ce n’était pas leur accord. Tant qu’Aleister respectait sa part du marché, il ferait de même. Après la récente guerre aux Enfers, Aleister était celui qui avait pansé les plaies de Lilith. On pouvait compter sur lui. Bien sûr, il y avait mille façons pour Aleister de le doubler. Il pouvait, premièrement, l’éviter. Taesch serait limité dans ses mouvements à cause de son invocateur et Aleister aurait toutes les possibilités de fuir joyeusement et de trouver quelqu’un pour le renvoyer en Enfer. Taesch avait besoin qu’Aleister s’unisse à lui d’un baiser pour qu’il reprenne ses menottes, de son plein gré. Dans la magie, les conditions étaient plus drastiques que dans un contrat habituelles. On ne pouvait pas échapper aux conséquences de ses actes. Taesch sentait désormais un lien particulier avec Aleister le démon. Il captait certaines parties de son être qui lui seraient utiles dans son comportement, si jamais son invocateur essayait de le percer à jour. C’était comme lire les mémoires d’un Diable, partielles et brouillon par endroits. A travers les yeux du démon auquel il était lié, il voyait Azazel et tout l’amour qu’il lui portait. Taesch aurait aimé que son frère l’aime autant. Dans ce salmigondis d’idées et de souvenirs, Taesch laissait échapper de nombreuses informations. Il ne savait pas quel était cet endroit, cette couche accueillante qui était le plus ancien souvenir d’Aleister. Il comprenait, par contre, que Taesch ne comptait pas énormément pour lui, et c’était blessant. Mais il n’en fit aucune remarque. Les esprits démoniaques n’étaient pas vraiment du genre sensible. Taesch savait bien qu’il n’aimerait pas cette version de lui qui aurait grandi aux côtés de Lilith. Ces vies, multiples, qu’il avait mené sur terre étaient intenses, douloureuses mais enrichissante comme aucune vie démoniaque ne le serait jamais. Lorsque Taesch quittait la lande de feu de sa mère, il se trouvait heureux de retrouver un monde moins cruel et plus ... vivant. Il se demanda un instant si Aleister avait déjà espéré ne pas avoir été transformé en démon. Question stupide. Aleister était un démon depuis si longtemps qu’il devait avoir oublié cette vie humaine et fragile qu’il menait avant de croiser le chemin de Lilith. Et puis, Aleister était plein d’envie, terriblement envieux de tout et tout le monde. Il avait un jour volé une libellule à une roussette, sous prétexte qu’il ne souhaitait pas la voir l’avoir à sa place. Taesch en jouait, parfois. Sa mère disait souvent qu’il était si persuasif qu’il aurait pu vendre une cage à Lucifer mais avec Aleister, c’était trop facile. Il n’avait qu’à prononcer une phrase, qui marchait à chaque coup. ‘Tu le veux, n’est-ce pas ?’. Tout en massant ses poignets lourds de magie, il regarda les deux étrangers opérer une transaction on ne pouvait plus intéressante. Aleister savait-il ce que cette porte ouvrait ? Si c’était le cas, il ne l’aurait certainement pas acheté. Taesch sourit doucement et haussa les épaules. Rien ne lui obligeait à lui dire, si ? Il se craqua le cou et marcha vers la sortie. De toute façon, Aleister n’utiliserait pas cette clef avant longtemps. Dehors, l’air était bon. Il recommença à se masser les poignets et se dit qu’il s’y habituerait bien à un moment. C’était la bonne chose, le bon choix qu’il avait fait. Une Dame passa à côté de lui et il haussa un sourcil. C’était une femme saisissante, parfaitement proportionnée. Son corps était si parfait, si attirant et son parfum si enivrant qu’il était tenté de l’embrasser sur le champ, comme une pulsion incontrôlable. Il se serait peut-être laissé avoir par le charme qui s’enroulait autour de lui comme un manteau de fourrure rassurant s’il n’avait pas reconnu ces yeux, brillants comme du verre. Il s’avança pour saisir sa main et la baisa avec douceur. “Maman. Que fais-tu ici ?” Lilith avait de nombreux admirateurs. Trouver un corps volontaire à posséder n’était pas franchement un challenge pour elle, mais elle montait rarement au rez-de-chaussée. Le parfum capiteux de son corsage embaumait l’air. “Comment va Aleister ?” La question avait le mérite d’être claire. Il lui rendit tout de même son sourire et elle caressa sa joue. “Bien. Comment as-tu su ?” Elle éclata de rire, doucement et laissa le boa qu’elle portait sur ses épaules s’enrouler autour de sa gorge parfaite. “J’ai senti son énergie se libérer. Je le ramènerai bien mais ce serait moins intéressant comme cela.” Une pause, puis elle posa un baiser au coin des lèvres de son fils. “Fais en sorte qu’il ne s’éprenne pas de mon autre fils, veux-tu ? J’ai senti quelque chose fluctuer dans son cœur. Je m’en voudrais d’avoir à déchirer l’âme de mon propre enfant.” Lorsqu’Aleister ouvrit la porte, elle s’évapora en un millier de poussières dans l’air et il se tendit. Son autre fils ... elle parlait de Lucius, bien sûr. Elle avait été sa mère, même si ce n’était que pour une courte période. Aleister avait bel et bien parlé du prince mais ... au point de tomber amoureux ? Il devait protéger Lucius de cette menace ... la prévenir, à tout le moins. Et puis, Aleister l’embrassa. Taesch voulu le prévenir mais rien ne changea. Les menottes étaient là, fermées, et elles pesaient toujours aussi lourd. Que s’était-il passé ? Était-ce un problème de l’artefact ? Le baiser devait-il être plus profond ou bien ... Sa mère avait-elle lancé un charme sur lui ? Que préparait-elle ? C’est donc le cœur lourd de questions et de noirceur qu’il salua enfin Aleister. Il sourit doucement, retira son bracelet et le lui mit en main, la serrant plus que de raison. “Montre cela à ma fille, elle saura que tu viens de ma part.” Puis, il lâcha le démon et fit quelques pas en direction de la maison du démon. Il devait suivre les habitudes d’Aleister s’il ne voulait pas éviter les suspicions. S’arrêtant, il regarda en arrière. “Aleister ?” Le démon n’était plus là et il soupira doucement. Il avait besoin d’un bon bain et d’une journée de sommeil. “Bonne chance ...”