La révolte gronde à Nox, le changement arrive et ça ne plait pas à tout le monde ! Choisissez votre camp et faites le vite, des têtes vont commencer à tomber.
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Sujet: Tapis rouge [Sheasmin] Mer 4 Mar - 15:18
Tapis rougeJasmin & Le jeune maître Blight ² Jasmin regarda son père et haussa un sourcil. Le dossier portait le sceau des Chasseurs accompagné de la signature de Vindos, ce qui voulait dire que ce dernier avait accepté de s’en occuper. Le dossier était cependant un peu chiffonné et il semblait avoir voyagé. Quand il l’ouvrit, quelque chose sauta tout de suite aux yeux de Jasmin. La personne qui avait fait appel à la Guilde était Thomas Blight, le père de Shea, rapport à une intrusion surnaturelle dans leur jardin. Quelque chose aurait saccagé leur maison de piscine. “Euh, je croyais que tu avais un dossier pour moi ? - C’est ça. Vindos est parti à l’autre bout du pays pour s’occuper d’un sumbarite qui menacerait un village entier. J’ai pensé que tu aimerais reprendre son travail.” Jasmin regarda le dossier. Monsieur Blight avait signalé la disparition d’un tapis fait en fibres de soie véritable et la destruction d’une collection inestimable d’anciennes pièces percées de Nox. C’était une monnaie pouvant être utilisée pour payer les démons autrefois mais si elles avaient été détruites, ce n’était probablement pas une bonne piste. La chose qui était venu s’était peut-être servi du tapis comme casse-dalle ... ou bien il avait en tête autre chose qu’un déjeuner. S’il pouvait raisonner. “Pourquoi je n’ai pas été assigné au sumbarite ? J’étais libre et ce n’est qu’un nocturne de niveau quatorze. - Parce que tu as manqué assez de jours d’école comme ça avec cette mission prioritaire à Nox et que les examens approchent, jeune homme. Ton père est d’accord avec moi !” Jasmin tourna la tête vers Slythe qui, lui, dégustait bel et bien un casse croûte. Son en-cas se composait d’un verre de sang - frais à en juger le bandage sur le creux du coude de Caleb - et d’un cookie tellement gras que le papier sur lequel il était posé était devenu presque transparent. Il retira sa paille de sa bouche et regarda Jasmin. Puis Caleb. Puis Jasmin de nouveau. Et enfin Caleb qui fronça les sourcils et posait les poings sur ses hanches. “Oui c’est vrai, on en a parlé. Tu dois d’abord réussir tes études et ensuite tu pourras courir le monde et tuer tout un tas de choses. Et puis tu connais le petit Blight, non ? Tu pourras peut-être lui tirer un extra.” Jasmin leva les yeux au ciel. On ne pouvait pas dire que Shea l’appréciait. Mais il haussa les épaules et accepta le dossier.
La radio diffusait “Baby” pour la troisième fois déjà depuis qu’ils étaient partis. Jasmin demanda au chauffeur de taxi de le laisser là et le paya. Il remonta la rue jusqu’à l’adresse indiquée dans le dossier et déglutit en arrivant devant le manoir des Blight. Il comprenait pourquoi les gens disaient que les riches, tapis dans leurs masures, n’avaient pas conscience du monde. Comment pouvait-on être connecté aux nouvelles dans une telle ... débauche de matériel ? Jasmin était rentré, quelques jours auparavant, chez ses parents. Il était revenu mince et déguenillé mais très heureux de ses expériences. Il avait mangé du poulet frit à s’en écœurer puis avait dormi quatorze heures de suite. Ensuite, il avait appris que les vacances de printemps avaient déjà commencé, que la rumeur s’était répandu qu’il était mort et qu’il ne reprendrait les cours qu’une semaine et demi plus tard. Une semaine, désormais. Il n’avait donc pas revu Shea depuis ce râteau de l’espace qu’il avait reçu. Il poussa l’imposante grille noire du manoir puis remonta l’allée. Aujourd’hui, il avait décidé que porter son uniforme de Chasseur ne servirait à rien. Il n’aurait sans doute pas besoin de combattre, il venait juste constater les dégâts et chercher des preuves. Il avait donc opté pour une chemise rouge en flanelle et un jean gris. Ses cheveux, qui avaient un peu poussés durant son mois d’absence, étaient remontés sommairement. Quand il frappa à la porte, une jeune femme vint lui ouvrir. Elle portait un uniforme de maid rouge foncé et un serre tête dans ses cheveux acajou. Elle était jolie et, même si elle était un peu trop pâle, elle était de toute évidence humaine. Elle lui offrit un grand sourire ravi et il lui répondit de même. Il était peu commun de voir arriver un visiteur à cette heure là - il était bientôt quatorze heures et la bienséance aurait voulu qu’il attende au moins quinze heures - mais elle le laissa parler. Il sortit son insigne. “Bonjour, Jasmin Mah. J’ai été dépêché par la Guilde des Chasseurs pour - - Oh vous voilà enfin ! Nous commencions à croire que personne ne viendrait.” Elle fit une révérence très appliquée mais assez modeste et inclina la tête vers lui. “Ima, à votre service. La famille Blight mange encore mais vous souhaitez peut-être examiner les lieux ?” Il hocha la tête et elle le guida à travers les pièces richement décorés. Ils arrivèrent dans une pièce qui ressemblait à une salle de réception et la jeune Ima lui demanda d’attendre un petit moment pendant qu’elle allait chercher la clef de la maison de piscine. Il resta donc seul, à admirer le sol magnifique, le lustre imposant et la fresque incroyable qui recouvrait tout un mur. Il avait l’impression de reconnaître les Chutes du Tonnerre mais il avait sans doute tort. Il entendit un bruit derrière lui et se retourna, croyant voir Ima se diriger vers lui. Mais non, c’était bel et bien Shea qui se tenait dans l’encadrement de la porte. Fort heureusement, Ima arriva tout de suite après. “Oh, jeune maître Shea ! Ce monsieur a été envoyé par la Guilde des Chasseurs pour examiner la maison de piscine. Jasmin n’osait pas regarder Shea en face. Au lieu de ça, il regarda par les portes vitrées, et remarqua quelque chose d’étrange. La porte de la maison n’avait pas été forcée et il comprenait pourquoi désormais. Un immense trou prenait tout un mur de la petite bâtisse. Quoique soit la chose qui avait attaqué les Blight, ils avaient eu de la chance qu’elle ne rentre pas dans la maison. Beaucoup de chance. 2981 12289 0
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Sujet: Re: Tapis rouge [Sheasmin] Mer 4 Mar - 23:14
♦ Tapis rouge
Un monstre a attaqué le domaine des Blight. C'est Jasmin qui est en charge de l'enquête. Troublé, notre jeune Lord ne sait plus faire la différence entre la logique et les sentiments. Il a du mal à s'accrocher à sa nouvelle façon de voir les choses. Un programme informatique est-il capable d'avoir du cœur ?
« Feat. Jasmin Mah-Velvet»
Ces dernières semaines, Shea vivait une période très difficile. Huit jours après la désillusion provoquée par Jasmin, il avait finalement appris que le jeune Chasseur ne s'était probablement pas moqué de lui. Rongé par le doute, il avait fait des tests sur lui-même. Ses capacités physiques étaient toutes exceptionnelles par rapport à la moyenne humaine. Il avait néanmoins continué à rejeter la possibilité complètement folle qu'il n'était qu'une vulgaire machine. Après tout, il pourrait être un hybride qui s'ignorait. Mais alors, pourquoi n'arrivait-il pas à se faire saigner ? La pointe d'un couteau pouvait percer sa peau, rien. Il n'osait pas aller plus loin, il avait beaucoup trop peur de voir couler quelque chose d'un peu trop foncé... Quelque chose qui n'avait pas le goût ferreux que tout le monde décrivait. Quelque chose comme dans ce souvenir qui persistait malgré tous ses efforts pour l'oublier... Il avait surpris une dispute entre ces parents en rentrant un peu plus tôt du lycée un après-midi. Son père souhaitait apparemment arrêter la mascarade, il voulait «lui» dire qu'il n'était pas vivant. Shea avait débarqué en demandant de qui ils parlaient. Ses parents avaient été beaucoup trop troublés. Il avait fui dans sa chambre, d'un pas calme et en masquant son propre trouble. Une visite chez le médecin n'avait pas tardé. Shea avait dû se soumettre à de nombreux tests psychologiques. Puis, on l'avait endormi. Il ne se souvenait pas d'avoir respiré de l'éther. Ou d'avoir été hypnotisé. Quand il s'était réveillé, il avait immédiatement touché sa tempe. La cicatrice énorme avait disparu. Il était seul dans la salle d'examen, qui servait aussi de bureau au docteur. Un coup d'oeil dans ses dossiers avait suffi à le convaincre un peu plus : il était le seul patient. Tous les autres dossiers traitaient d'expériences, d'idées, des croquis. Ce n'était pas un praticien, mais un inventeur. Shea failli regarder ses fichiers, mais il entendit des pas. Il eut à peine le temps de se remettre dans son fauteuil de cuir pour feindre le réveil.
Après quoi, il avait longuement hésité à tout révéler au monde entier, mais ayant accepté l'innacceptable, la solution lui avait sauté au visage, évidente. Il était une machine, il devait plus que jamais se laisser aller à son raisonnement logique. Il allait se révéler, mais au moment opportun, de la façon qui convenait. A cet instant, il aurait un objectif et ne ferait pas cela juste pour se rebeller.
Pourtant, il y avait une exception à son grand plan en construction. Cette exception avait justement posé le pied sur son territoire. Et plus précisément dans un endroit de son domaine qu'il avait toujours abhorré. La piscine. Logique. On avait implanté dans son esprit la peur des grands espaces aquatiques. Cela aurait certainement nui à ses circuits. Son revêtement était imperméable, il ne craignait donc pas la pluie, mais ses capacités avaient leurs limites. Quand il vit le dos de Jasmin devant lui, un sentiment... Non, une illusion de sentiment d'urgence le gagna. Il accéléra presque insensiblement son pas, d'une milli seconde et demi. Et puis, Jasmin se retourna et il se figea dans l'encadrement de la porte. Il se fichait pas mal du tapis et du trou dans le mur. Il pouvait enfin vérifier si, oui ou non, Jasmin avait essayé de lui faire du mal.
Oh, il lui avait manqué, curieusement. Bien entendu, rien à voir avec de vrais sentiments. Shea était simplement avide de savoir, de logique, de vérité. Il devait régler ses comptes avec le Chasseur. Son programme en avait besoin.
« Bonjour, Jasmin.»
Il avait essayé d'avoir le même ton froid et indifférent que la plupart du temps, mais n'avait pu retenir un léger tremblement. La domestique intervint à la fin de sa phrase, le coupant pour lui expliquer inutilement les choses.
« Je le sais Ima. Tu peux disposer et avertir mes parents que je m'occupe du Chasseur.»
La domestique ne l'aimait pas. C'était simple, à chaque fois qu'il lui donnait un ordre - toujours calmement et poliment pourtant - elle faisait une petite moue avant de s'en aller d'un pas irrité. Pourquoi ? Elle était là pour exécuter ses ordres, non ? Comme lui obéissait aux ordres décidés par son programmateur. Il s'avança d'un pas et décroisa ses bras, se donnant l'air plus détendu. Aujourd'hui, il portait un pull de laine fine et noire, au col roulé, et un pantalon à pinces assorti. Ses chaussures cirées reflétaient la lumière qui rebondissait sur l'eau de la piscine. Shea décrivit un léger arc de cercle pour s'éloigner du bassin et se planta à deux pas du Chasseur. Il était esthétiquement magnifique, avec la lumière du jour qui l'auréolait et la façon dont son corps emplissait ses vêtements. C'était... Poétique. Du moins, il pensait pouvoir associer son appréciation purement logique de la beauté à la définition de la poésie.
« Je n'ai rien vu, mais tu peux interroger mes parents. Fais attention, ce sont de parfaits menteurs. Quant au personnel du manoir, je ne les connais pas assez pour juger de leur personnalité.»
Voilà, il s'était débarrassé de l'enquête. Maintenant, il souhaitait aborder le sujet qui lui tenait, si l'on pouvait dire, à coeur.
« Je voulais aussi m'excuser. J'ai été injuste avec toi. Je n'ai pas voulu te croire, j'ai pensé que tu te moquais de moi. Après ce que j'ai appris ces derniers temps, je voulais te parler, mais tu n'étais pas là.»
Oh, non. Cela sonnait comme un reproche. Il devait se rattraper. Tout de suite. Comment ? ... Shea tenta d'esquisser un sourire. Un, deux, trois secondes. Voilà. Ce devrait suffir.
« En conclusion, tu avais raison sur toute la ligne. Je suis un androïde. Ou un robot. Ou je ne sais quel est le nom que l'on m'a affublé. Ce qui est certain, c'est que je ne suis pas vivant. Par conséquent, je ne peux pas avoir de sentiments. Ceux que j'éprouve ne sont que des illusions. Nous ne pouvons donc pas sortir ensemble. Bonne chance pour l'enquête, Chasseur Velvet-Mah.»
Il lui tendit sa main droite, souhaitant terminer cet entretien sur une note d'amabilité et dans la réconciliation. Pour nourrir encore cette atmosphère, il souleva un coin de sa bouche dans un demi-sourire sympathique.
Jasmin Mah-VelvetCuddles Roll
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Sujet: Re: Tapis rouge [Sheasmin] Ven 6 Mar - 15:03
Tapis rougeJasmin & Le jeune maître Blight ² Jasmin n’avait pas vu d’abri couvert pour chevaux dans la Cour, il pensait donc que les Blight n’avaient pas de monture qui aurait été dehors au moment des faits. Donc pas d’autre victime. A moins que ... Non, pas de niche dans le jardin. Et vu la date, s’ils avaient eu un chat, ils l’auraient probablement laissé dormir à l’intérieur vu la tempête qui avait frappé les pavés des rues de Percellian à ce moment là. Aucune victime à analyser donc. La créature n’avait cependant attaqué que la maison de piscine. Cependant, s’il savait où trouver un abri, il se pourrait qu’il attaque bel et bien le manoir, lors de sa prochaine visite, s’il n’était pas d’aussi belle humeur que la dernière fois. Et vu la tronche qu’avait le mur latéral de la petite maison, il n’aurait aucun mal à se tailler un chemin à travers la vieille pierre de la demeure principale, Jasmin n’en doutait pas une seule seconde. Si habitué qu’il fut à raisonner comme un Chasseur, il avait du mal à ne pas se sentir pressé de mettre cette chose hors d’état de nuire. Ce n’était pas personnel. Il voulait juste se remettre à un cas pratique puisqu’il avait passé un mois à Nox sans rien se mettre sous la dent que des forains malfaisants, un complot national et un démon qu’il n’avait qu’à peine pu entrevoir. Oui, c’était ça, c’était sa conscience professionnelle qui parlait. Il ne pouvait cependant pas cesser de se demander pourquoi il avait gardé un souvenir si ému de sa dernière rencontre avec Shea. Ils ne se connaissaient qu’à peine et, si Jasmin avait tout de suite senti le courant passer entre eux, il ne pouvait toutefois pas dire qu’ils avaient été proches. Pourtant, quelques mots de Caleb restaient coincés dans sa tête. Lui non plus ne connaissait pas Slythe quand ils avaient passé une nuit piégés dans un bâtiment, pourchassés par des entités millénaires. ‘Il m’a donné un fils et je lui ai confié mes doutes. Nous ne nous sommes plus quittés. Tout ce en quoi je croyais a été transformé.’ Oh bon sang, son père était vraiment le pire des romantiques. Jasmin était plus comme son autre père, assez pragmatique. Assez ... loin de ces errances poétiques. Et pourtant ... Et pourtant, Shea. Ce ne fut pas de gaieté de cœur qu’il vit la servante partir. Elle lui accorda un regard désolé sous ses cils avant de partir et il lui offrit un dernier sourire. Shea était indifférent aux besoins de Jasmin de mener l’enquête et visiblement, il avait de quoi lui parler. Jasmin croisa les bras. C’était la seule façon dont il pouvait se défendre. ‘Tu es mon fils’, disait Caleb, ‘et c’est parce que j’ai écouté mon cœur.’ Pourquoi ce vieux discours lui revenait-il en tête au pire moment ? Shea se tenait devant lui et il devait l’écouter. Et puis il devait passer ce putain de dossier à la moulinette. Sa relation avec Shea était pure de tout mensonge pour le moment, il devait continuer dans cette veine. Il n’était pas venu pour lui, il était venu pour la chose qui avait arraché un mur à sa cabane de jardin géante. “Bonjour, Shea !” Selon un décret de la police de Percellian, il n’aurait pas du parler à Shea. Les Chasseurs s’adressaient uniquement au plaignant - monsieur Blight donc - et devaient limiter leurs interactions avec les gens ‘normaux’. Mais Jasmin était un camarade de classe de Shea, ils se seraient donc parlé à un moment où à un autre. La voix de Shea était froide mais jamais méchante, jamais cruelle. Moins que la plupart de ses camarades, en tout cas. Ils avaient un accent mielleux mais Jasmin savaient ce qu’ils pensaient de lui. Ils n’auraient pas regardé différemment un yokebe relâché en pleine nature. Ils le mettaient dans la corbeille de ceux qui étaient bons à les servir mais ne pouvaient pas espérer un regard compatissant. Shea lui annonça tout de suite qu’il n’avait rien vu. Jasmin fit la moue, ça ne sentait pas bon. Pas bon du tout. Il lui dit ensuite que ses parents étaient des menteurs ... Qui disait ça de ses parents ? Il repensa un instant à son propre père et à son art de manipulation. Un jour, alors qu’il cherchait des bougies pour les chandeliers du salon, il avait trouvé tout un tas de lettres que lui avait écrite son grand père. Alors même qu’il prétendait ne pas avoir de nouvelle de lui depuis des centaines d’années. Oui bon, lui aussi apparemment, pensait que son père était un menteur. Puis, Shea s’excusa. Le rouge monta aux joues de Jasmin immédiatement. Il n’en avait pas tant espéré ! Les flaques de rouge sur ses joues restèrent là où elles étaient jusqu’à ce que Shea ne parle de son envie de le revoir. Il se sentait aussi brûlant que dans une combinaison de ski alors que ses habits, en flanelle, en jean et en lin, étaient relativement aérés. Son esprit logique ne pouvait tout simplement pas comprendre ça. Quand Shea lui sourit, Jasmin essaya de se concentrer sur la clef dans ses mains, dont la peinture commençait un peu à s’écailler. C’était une très jolie clef qui avait des allures de baroque ancien, voir de l’antique Nox. Monsieur Blight aimait beaucoup l’ancienne Nox, apparemment. Quand Shea eut fini de parler, Jasmin se dirigea vers lui et lui prit les mains. Il ne pouvait pas lui laisser dire de telles bêtises ! C’était un non-sens total. “Ne sois pas stupide, ce n’est pas parce que tu es un robot que tu ne peux pas avoir de sentiment. Tu avais peur quand le vampire m’a mordu, tu étais content de trouver du thé dans mon placard. Et si tu veux bien être mon ami, je te prouverai que tu as tort sur toute la ligne.” Puis il lui lâcha les mains et désigna la maison de piscine. Par sainte Myriam, cette affaire semblait déjà bien trop compliqué. “Tu peux venir avec moi ? J’ai besoin de quelqu’un au cas où j’aurais des questions.” C’était exactement et uniquement pour cette raison qu’il voulait que Jasmin vienne avec lui. Il passa une main dans ses cheveux. Il se demanda si Shea avait remarqué qu’il les avait éclairci. Enfin qu’un sort de son pire ennemi les avait éclairci. Un frisson glacé remonta le long de sa colonne vertébrale. 2981 12289 0
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Sujet: Re: Tapis rouge [Sheasmin] Dim 8 Mar - 11:54
♦ Tapis rouge
Un monstre a attaqué le domaine des Blight. C'est Jasmin qui est en charge de l'enquête. Troublé, notre jeune Lord ne sait plus faire la différence entre la logique et les sentiments. Il a du mal à s'accrocher à sa nouvelle façon de voir les choses. Un programme informatique est-il capable d'avoir du cœur ?
« Feat. Jasmin Mah-Velvet»
Jasmin était un gourmand. Plutôt que de lui serrer poliment la main, comme tout bon étudiant de leur école savait le faire, il lui saisit les deux mains et se tint beaucoup trop proche de lui. Shea hésita à faire un pas en arrière, mais ça aurait été admettre l'existence de sentiments qui n'étaient que le produit d'un programme bien élaboré. Les mots qui sortirent ensuite de la bouche du Chasseur le laissèrent perplexe. Lui, stupide ? Cela, c'était un non-sens total ! Un robot ne pouvait pas être stupide. Et tous les exemples de Jasmin, ils ne tenaient pas debout ! Mais à quoi bon essayer de le raisonner encore une fois ? Il n'était qu'un humain, qui pensait avec son coeur plutôt qu'avec la logique. Jasmin était un homme d'action, comme son corps athlétique le prouvait. Il vivait d'adrénaline, sans trop se poser de questions. ... Il vivait, tout simplement. Shea l'enviait tellement.
En réponse à sa demande qui n'en était peut-être pas vraiment une, Shea haussa légèrement les épaules et renouvela son demi-sourire.
« Nous verrons bien. Même si toutes les lois de la logique sont contre toi. Je vais essayer de me comporter en ami.»
Il savait faire, il avait longuement observé les élèves de son école. Sa première mission en tant que tel était de l'accompagner dans son enquête. Il ne pouvait pas refuser, alors il hocha la tête d'un air grave, en balayant la scène de crime d'un regard.
« Bien sûr. Qu'est-ce qu'on doit faire ? Analyser les preuves ? Etudier le terrain ? J'ai lu des livres sur le sujet, j'ai même regardé une émission holographique sur vos méthodes de terrain.»
Il commença à marcher autour de la piscine, en s'y tenant aussi près que le lui permettait son programme d'auto-conservation. Il y avait bien un mètre maximum entre lui et l'eau paisible. Ses pas étaient lents et il scrutait le carrelage étincelant, à la recherche d'un élément inhabituel. Il parcouru la moitié de la maison de piscine avant de le trouver. Empreint d'une certaine fierté, il s'accroupit et extirpa un mouchoir de sa poche. Les lettres SB y étaient piquées au fil noir. Comme il avait bel et bien des empreintes digitales, il saisit la touffe de poils bleu-gris à l'aide du tissu et se redressa.
« Il y a quelque chose là. On dirait... De la fourrure de chat.»
Il se retourna et faillit percuter Jasmin. Comme c'était embarrassant, d'après les critères de la bonne société. Mais Shea n'avait aucune envie de reculer, puisqu'il n'y voyait aucune raison. Il ne ressentait aucun malaise à être aussi près du Chasseur.
« Regarde, mon ami.»
Vu l'épaisseur de la touffe de poils, elle avait pu tomber des vêtements de quelqu'un comme de l'animal en lui-même. Il laissa le mouchoir à Jasmin, puis réfléchit.
« J'ai du matériel grossissant dans mon atelier. Des loupes pour le travail de précision. Ca devrait te suffire à faire un examen préliminaire.»
Il s'arrêta, frappé soudainement par quelque chose qu'il n'avait curieusement pas remarqué jusque là. La chose était pourtant flagrante. Si ses parents le voyaient, ils feraient sûrement la moue. Ne parlons même pas des professeurs du lycée privé de Charles Hubert de la Monchoyotte. Jasmin se ferait probablement virer sur le champ s'il continuait à afficher ce cuivré saisissant.
« Tes cheveux... Ils sont...»
Un grondement l'interrompit. Suivit immédiatement de l'érection d'une gigantesque colonne d'eau depuis le centre de la piscine. Le geyser s'écrasa contre la coupole de verre, qui se fissura avec un craquement sinistre. Une pluie glaciale les écrasa et lorsque l'écume libéra l'espace, un immense ver blanc armé de beaucoup trop de dents, en particulier pour un annélide. Et puis, il n'avait jamais entendu rugir un annélide. Il ignorait également que certains d'entre eux pouvaient baver à ce point. Bien entendu, s'agissant d'une créature marine invertébrée, il pouvait rentrer dans la case des «choses dégueulasses» sans aucun problème d'objectivité.
« Par la Science, d'où sort cette chose ?»
Le ver les remarqua alors et se rua sur Jasmin. Shea réagit de la façon la plus logique qu'il soit. Il s'interposa et brandit son avant-bras devant son visage. Un jet gluant s'étala sur son visage alors que l'attaque du ver était stoppée nette. Les dents serrées, il essaya de résister alors que son pull était déchiqueté par les multiples dents pointues et que ces dernières se frayaient un chemin entre ses os de métal. La chose n'allait pas tarder à le faire «saigner» s'ils ne trouvaient pas une issue rapide. Pour s'épargner, Shea mit un peu moins de résistance dans son bras. Ses pieds glissèrent alors en arrière et son dos heurta Jasmin. Il éleva la voix pour se faire entendre par-dessus le bouillon d'eau créé par la créature et ses grondements sourds.
« Tu dois nous sortir de là !»
Quelque chose céda sous les crocs et un éclair remonta jusqu'au cerveau de l'annélide. le coup de jus le fit sursauter et se redresser. Il se cogna la tête sur le dôme, qui se répandit sur lui en centaines de petits éclats de verre. Après s'être ébroué, il se réhaussa. Maintenant, il dépassait de la maison de piscine. Mais qu'allaient penser les voisins ? Dire que ses parents avaient déjà honte de sa passion et l'obligeaient à l'exercer dans le secret de son petit atelier, à la cave.
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Sujet: Re: Tapis rouge [Sheasmin] Lun 9 Mar - 15:18
Tapis rougeJasmin & Le jeune maître Blight ² La maison de piscine était ... eh bien derrière la piscine. Plusieurs torches mécaniques étaient disposées de ci et de là mais elles devaient être éteintes au moment de l’arrivée du monstre. La maison de piscine était assez grande pour masquer le ciel et, si les tonnelles étaient dépliées, il aurait fallu qu’il soit nyctalope pour se repérer. Probablement un nocturne donc. Peut-être même juste un vampire perdu ... Non, il aurait fallu qu’il soit très fort pour atomiser un mur comme ça. Jasmin acquiesça dans son coin. Quoique soit la chose qui avait été là, elle était dangereuse. Mais ils étaient en pleine après-midi et ils ne risquaient donc pas grand chose. Irrémédiablement, des souvenirs lui revirent, de son séjour à Nox. ‘Tu es un courageux garçon, pas c’est tout ce que tu es.’ Le prince Lucius était plutôt culotté. Il ne devait pas avoir plus de deux ans en plus de lui. Et quand ils s’étaient battus, Jasmin aurait gagné si seulement le prince n’avait pas utilisé une telle débauche de magie. Lucius von Dast l’avait battu parce qu’il avait utilisé une magie du sang particulièrement vicieuse. Et son démon de compagnie. Ce que son père n’avait visiblement pas apprécié. L’Empereur lui même les avait séparé, alors que la vie quittait progressivement le corps de Jasmin. Elle lui avait été restituée sur le champ, quand le lien avait été brisée, mais différente. Il ne savait pas comment mais il n’y avait pas eu que le changement de sa couleur de cheveux. Il y avait autre chose. Quelque chose de plus vicieux, de plus viscéral. Le prince n’avait agi que parce qu’il pensait que Jasmin voulait du mal à son frère et Jasmin avait tiré son épée au clair pour récupérer le cœur de son père. Et ceux qui étaient restés en dehors du cercle de magie sauvage qu’avait invoqué le démon n’avaient rien pu faire pour les arrêter. Seul Elijah, au prix de beaucoup d’énergie, avait réussi à arrêter son taré de fils. Jasmin avait perdu conscience et c’était la dernière fois qu’il avait vu son Empereur et cet homme qui avait fait tant de mal à Slythe. Quand il s’était réveillé, il était sur un cheval. Yvan von Dast l’avait raccompagné à la frontière. ‘Une vie pour une vie.’ avait-il dit. Il se doutait que le père de Slythe avait aussi demandé à ce qu’on l’épargne. Il ne s’attendait pas, cependant, à ce que que le généralissime lui offre une position dans l’armée, après ce qu’il avait fait. Une position dans la Guilde des Chasseurs de Nox, à une position très avantageuse. Il lui avait promis de réfléchir. Il sortit de ses pensées quand le jeune homme lui parla. Voir Shea était comme un retour à la réalité. Ces dernières semaines lui avaient paru être un rêve. Jasmin n’aurait pas parié une couronne sur ses chances de survies s’il recroisait le Prince mais, de toute façon, Slythe et Caleb avaient l’air de vouloir faire en sorte que cela n’arrive pas. Ils avaient un comportement étrange depuis son retour. Comme si, soudain, ils avaient réalisé qu’il était capable de mourir. “Je vais recueillir des preuves et toi tu répondras juste à mes questions. Ce ne devrait être qu’une inspection de routine.” Il n’aurait qu’à envoyer ensuite les quelques résidus de présence à Edmund au laboratoire. Eddie Gordon était le Chasseur le plus incroyable de sa génération avait de se faire avaler les jambes par un noctule. La bête qui avait autrefois été un vampire sain et normal, à cause du mange de nourriture, faisait plus de quatre mètres de haut et avait une gueule grande comme une commode. C’était ce qu’avait dit Caleb, en tout cas, quand il était revenu avec une plaie au torse et le corps meurtrie d’Eddie. Jasmin entendit Shea parler de poils de chat mais ne lui accorda que peu d’importance. Il avait trouvé quelque chose, lui aussi. Du sang séché sur les dalles. Aucune trace de projection cependant. Ces quelques gouttes semblaient être tombées, verticalement. Il releva aussitôt la tête vers les tonnelles tendues mais, non, rien. Il sortit son appareil photo et cadra le sujet avant d’appuyer sur le bouton. Un nuage de fumée s’échappa de l’appareil argentique et une petite photo carrée, dentelée sur les côtés et en noir et blanc, sortit de la petite fente prévue à cet effet. Il la rangea dans la poche de sa veste. Quand il se retourna vers Shea, ils étaient très proches l’un de l’autre. Jasmin rougit un peu mais se concentra sur ce que contenait le mouchoir de Shea. C’étaient de longs poils de chat. Aucune racine n’y était apparemment attachée et ils n’avaient donc pas été arrachés. Il n’y avait pas non plus de sang. C’était peut-être quelque chose qui s’était attaché à un pelage ou un vêtement. Il hocha la tête en souriant. Jasmin se saisit du mouchoir et fit tomber les quelques poils dans une petite poche en latex qu’il referma d’un sceau. Il amènerait ça à Eddie plus tard. La créature avait peut-être croisé ce chat - auquel cas ils pourraient retracer un itinéraire et une zone d’action - ou bien elle vivait peut-être avec le dit chat. Il releva la tête pour dire à Shea que ce n’était pas la peine d’aller dans son laboratoire quand le jeune androïde remarqua ses cheveux. Puis, quelque chose d’autre l’empêcha de répondre. Une énorme créature d’un seul tenant sortait de la piscine, de dix pieds environ. Il invoqua son épée en l’espace d’un instant et essaya d’analyser la créature le plus rapidement possible. C’était un ver, probablement un ver d’eau. Avant même qu’il ait pu dire à Shea de se mettre derrière lui, le ver fonça sur lui. Jasmin se mit en garde, il était parfaitement prêt à se défendre contre cette horreur. Il savait comment les tuer. Bon, il n’avait aucune de ses bombes sur lui mais il pouvait improviser facilement. Il l’espérait en tout cas. Cependant, Shea n’était pas prudent. Il s’interposa entre lui et le ver. Puis lui tomba dessus. Jasmin le rattrapa comme il put. “Shea non !” Toutefois, l’intervention de Shea eut du bon puisqu’elle eut le mérite de lui rappeler ses cours. L’électricité. Il projeta Shea sans ménagement sur une chaise longue, avec sa veste pour garder les preuves intactes, et lui cria de ne pas bouger alors que les éclats de verre du plafond lui éraflaient les joues, les bras et déchiraient sa chemise. Le bruit avait attiré une petite foule de serviteurs et les parents de Shea. La mère de Shea, tout particulièrement, semblait effrayée dans sa belle robe chocolat. Elle se couvrait la bouche de ses mains gantées de dentelle couleur crème. Ils ne devaient pas entrer. Il attrapa un parasol et le glissa dans les poignées de la porte fenêtre avant de le courber afin qu’on ne puisse l’en chasser. Le père de Shea hurla quelque chose en secouant le battant mais Jasmin était déjà parti. Si, du point de vue des spectateurs et de Shea, on eut pu croire qu’il fuyait le ver par la coupole cassée, il ne l’escaladait pas pour s’en aller mais bel et bien pour atteindre un point plus élevé, jusqu’au panneau de contrôle. Il joua l’équilibriste sur ce qui restait de la structure de la coupole et se demanda comment il pourrait bidouiller le panneau à boutons mécanique qui contrôlait les volets pour lui faire produire une décharge électrique, même infime, avant de le jeter dans l’eau, le ver se jeta sur Shea. Jamais il ne serait assez rapide. Il tendit la main vers le ver et son ami, même s’il savait qu’il était trop loin pour agir. Ce qui se passa ensuite, Jasmin ne le comprit pas. Le ciel devint noir, noir comme la nuit, et il entendit le tonnerre gronder juste avant qu’un éclair ne quitte les nuages. Il s’abattit sur le ver d’un coup sec, produisant une chaleur affreuse et un flash de lumière aveuglant. Quand Jasmin rouvrit les yeux, le ver avait été calciné, laissant une traînée noire sur le carrelage, et Shea était intact. Intact. Vidé, Jasmin bascula et tomba dans la piscine. Il sentit l’air quitter ses poumons et, alors qu’il croyait se noyer, il réalisa que des tentacules lui tenaient les bras et les jambes. Il tenta de se débattre mais les membres à ventouses le ramenèrent sur le carrelage avant de disparaître en fumée. Et c’est là que le père de Shea réussit finalement à briser le verre de la porte fenêtre et se jeter sur son fils, sa femme sur ses talons. Et Jasmin se releva péniblement. A cause du verre, il avait l’impression que chaque centimètres carré de sa peau saignait. Mais il parvint quand même jusqu’à Shea. “Tu vas bien?” C’était la seule chose qui comptait, à ce moment. Il se préoccuperait plus tard de savoir depuis quand il pouvait diriger les éclairs et invoquer des poulpes géants. 2981 12289 0
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Tapis rouge [Sheasmin]
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