Quelques petits points issus de la fiche de prédéfini : • Fils aîné d'Aesmilien et Holly von Dast, il aurait dû régner mais a renoncé à son droit en devenant général des armées
• Déterminé et admiratif de Ludwig von Hochen - un peu trop d'ailleurs - il a décidé très tôt qu'il serait général et a travaillé dans ce sens
• Yvan est devenu général après une bataille historique et depuis essaye de conserver l'intégrité de l'armée en attendant une guerre que son frère s'efforce d'éviter
• Il a récemment créé le Taraske pour exploiter cette fabuleuse race qu'est celle des dragons de façon militaire. Avec ces chevaliers dragonniers, il est sûr de remporter de nombreuses batailles
• Rarement en désaccord avec ses enfants, il a préféré ne pas donner son opinion quant à la décision d'Isobel. Déjà parce qu'il compte garder son job encore un moment mais aussi parce qu'il craint de provoquer une fronde noble.
Le reste : YvanovNommé ainsi d’après nombre de ses ancêtres au destin prestigieux, le petit Yvanov naquit au son des cris de douleurs de sa mère, ponctués ici et là d’insultes bien nourries envers toute personne ayant le malheur de se trouver dans son champ de vision. Premier enfant de l’Impératrice Holly, elle souffrit d’autant plus qu’il faisait un grand soleil, le midi de sa naissance. Un grand soleil, en plein été, dans les plaines du duché de Dasten, alors que ses parents rentraient d’un repas aussi fastueux qu’inutile chez des nobles de la région.
Peut-être était-ce à cause d’une certaine rancœur que nourrissait sa mère à son égard pour cet accouchement catastrophique, ou bien juste par souci d’en faire rapidement un homme puissant, toujours est-il que les parents du petit Yvanov ne lui firent pas de cadeau concernant son éducation. Il apprit à trois ans à manier une épée d’acier, c’est-à-dire à la soulever, faire quelques moulinets et bien sûr, en prendre grand soin. Une habitude qu’il gardera jusqu’à la mort, comme celle de se débarbouiller au lever ou de jeter des billes d’encens dans le feu en l’honneur d’Amaterasu avant de se coucher.
Il ne fut pas seulement question de combat, mais aussi de toutes les autres matières pouvant concerner un prince. Aux yeux de la cour, il était évident que l’Empereur formait un héritier, aussi bien doué pour les armes que pour l’érudition ou la vie sociale. En dépit de son obéissance et de sa droiture acquises très tôt, le caractère d’Yvanov contra très vite les plans de son père.
Enfant d’une dizaine d’années, il fit la connaissance d’un garçon qui lui apprit à s’amuser et avec qui il fit très vite les quatre cents coups : Luscka von Hochen. Le fils de généralissime, âgé d’un an de plus, ne mit guère de temps à devenir son meilleur ami. Encore une chose qui ne changea pas.
YvanPréférant désormais se faire appeler « Prince Yvan », l’héritier de l’Empire devint un ami fidèle, mais se détourna totalement des arts de la société. Méprisant les danses, les Gaietés et les faux-semblants, on ne compte plus ses absences aux cours en rapport avec le milieu curial et ses intrigues.
Adolescent, il se vit confier au plus grand danseur de la Cour : Balthazar de Beaujoyeulx. Sa mère ne s’était pas trompée et Yvan redevint assidu à l’un des cours qu’il avait abandonnés. Toutefois, ce n’était pas pour les raisons qu’elle avait imaginé. Car si Yvan admirait Balthazar, ce n’était pas pour sa rigueur et ses prouesses, mais bien parce qu’il était entouré d’une aura charmante et pétillante, qui tapa dans l’œil du prince. Amouraché, il s’acharna à apprendre et maîtriser toutes les chorégraphies de ses cours. Mais ce n’était jamais assez bien, alors que tous ses maîtres d’armes ne cessaient de le féliciter pour ses prouesses.
Et puis, il y eut le dragon, lors d’une virée dans le duché de Hochen. Yvan fut gravement blessé, une punition lui dit sa mère, pour avoir osé défier une si formidable bête. Pendant des mois, il ne put plus pratiquer la danse et perdit tout ce qu’il avait eu tant de mal à apprendre. Là, il pensa que jamais il n’atteindrait le cœur de Balthazar. Alors, il abandonna une nouvelle fois la discipline et fuit son maître, qui finit par repartir chez lui, au duché de Condé.
Prince NoirAyant totalement dédaigné la danse, Yvan se consacra d’autant plus à l’armée. Il avait désormais pour objectif le rang de Généralissime, du moins jusqu’à ce qu’il soit temps de reprendre le trône de son père. Il gravit très rapidement les échelons. Grâce à son rang et aux recommandations de ses maîtres, on lui donna toutes les chances dont il avait besoin pour prouver sa valeur.
Il dépassa même Luscka et devint son supérieur hiérarchique, ce que le jeune Von Hochen ne prit pas très bien. S’ensuivirent des duels. De plus en plus interminables. Si au début Luscka gagnait par son âge et sa carrure, Yvan ne tarda pas à combler ses lacunes. La tendance finit par s’inverser, petit à petit.
Et puis, arriva la nuit fatidique. A peine adulte, Yvan battit tous les candidats au remplacement du Généralissime Ludwig, même Luscka, son fils et favori au titre.
Ce fut également la période où il fit connaissance de Taesch Condé. Bien qu’il ait tout ce que Yvan pouvait détester chez quelqu’un, les étincelles que provoqua leur rencontre alluma un feu de passion plutôt que de colère. Ils s’amourachèrent rapidement l’un de l’autre, dépassant tout ce qu’Yvan avait pu connaître jusque là dans une relation. Si bien que quelques mois à peine après leur premier baiser, il lui fit cette proposition :
« Avec toi, je m’apaise. Dans notre intimité, ma colère n’a plus lieu d’exister. En ta présence, je peux m’apaiser et baisser ma garde. J’aimerai que tu devienne officiellement le fourreau de mes emportements, pour que je puisse m’ouvrir totalement à toi et à toi seul, sans crainte. Si tu acceptes cette bague, je ne dégainerai plus la lame tranchante du Généralissime sans que tu ne le veuilles, car tu en seras le gardien. Juste là. »
La main sur le cœur de Taesch, il n’avait pas envisagé que ce dernier refuse. Pas une seconde. Et pourtant, c’est ce qu’il fit. Et Yvan perdit toute fois en l’amour romantique. En tout cas, avec des danseurs. Il fit également une croix définitive sur les bals, ne s’y présentant que sous la menace de sa mère, refusant toujours la moindre petite valse et s’enivrant avec ses amis jusqu’à ce qu’on les prie de partir.
Généralissime Ce comportement cessa après un demi-siècle. Yvan avait pleinement atteint la maturité et il était lassé de faire semblant. Taciturne aux réceptions, il ne se gênait plus pour s’en aller au bout milieu des présentations des invités. Il se plongea à corps perdu dans l’armée, l’améliorant, perfectionnement son recrutement, son équipement. Il avait à coeur la défense de Ravenwell, puis du duché de sa famille, et enfin de tout l’Empire. Il fit construire des murs à travers les terres d’Elijah après que celui-ci ait succédé à leur père. Il augmenta le nombre de casernes à travers le pays, permit le recrutement d’un plus grand nombre de volontaires, réclamant à son jeune frère la suppression des conditions de noblesse ou de richesse. Il ouvrit ici et là des centres d’entraînement pour ceux qui avaient la volonté mais manquaient de prédispositions physiques. Jamais l’armée de Nox n’avait été aussi puissante dans l’histoire de l’Empire.
Si Yvan regrette un peu les conséquences de cette sécurité extrême, car il annule presque les risques de se faire attaquer par Lumen, il est aussi fier et conscient du sentiment général des habitants de l’Empire. Qui ne serait pas reconnaissant de pouvoir parcourir les grandes routes sans se faire agresser par des brigands ?
PapaIl y a dix-sept ans, Yvan découvrit devant sa porte un panier de fruits, qui comptait aussi deux bébés soigneusement emmitouflés. Des hybrides, probablement des jumeaux. Après un rapide tour du palais, il en conclut qu’on les avait abandonnés à dessein devant ses appartements. N’étant pas du genre à rechigner une responsabilité, il les adopta, sans même essayer de mener une enquête. Peu importait qui étaient leurs parents, puisqu’ils les avaient laissés tomber. C’était ses enfants maintenant ! Isobel et Roman étaient ses enfants.
Ils grandirent bien, dans des corps puissants et avec des caractères de merde. Yvan leur donna une éducation qui lui ressemblait bien et il obtint ce qu’il avait voulu : des enfants aptes à se débrouiller seuls, rapidement.
Le jour où Isobel annonça à l’assemblée des nobles, après une entrée fracassante, qu’elle serait la prochaine Généralissime, Yvan se sentit extrêmement fier. A ce moment, il fut le seul à sourire.
Malgré l’ambition qu’il nourrit chez ses enfants, Yvan peut se montrer sur-protecteur envers eux. S’ils ont bravé des dangers pour devenir plus forts, cela a toujours été sous l’étroite surveillance de leur « papa ». Hors de question qu’ils l’appellent autrement, d’ailleurs. Yvan ne supporterait pas d’entendre l’un d’eux le nommer « père », ou « Yvan ».
SaviorLucius parcourt la campagne en compagnie de son demi-frère, d’Isobel, Alianora Fell, Félix et Charly Condé. Taesch est parti à leur recherche, tout comme Ulrick. Mais que se passe-t-il à Ravenwell, pendant ce temps ? Une chose est sûre, le temps ne s’est pas arrêté.
Resté à la maison, Roman n’a pu s’empêcher de trouver une occupation bien à lui, forcément dangereuse. Affronter la Bête des sous-terrains. La bestiole, vivant dans des galeries autour de Ravenwell, est assez légendaire pour que personne, même pas Yvan, n’ait sérieusement cherché à la tuer. Et puis, si elle existe vraiment, elle n’a jamais attaquer qui que ce soit. On lui attribue juste des disparitions d’animaux de temps à autre, des tremblements de terre et quelques malédictions peu crédibles. Mais bien sûr, il fallut que Roman veuille se prouver une nouvelle fois que son inaptitude à tuer ne faisait pas de lui un être faible.
Non seulement la Bête des sous-terrains, une fois sévèrement titillée, se montra méchante, mais elle se mit à attaquer tous les villages et toutes les habitations isolées sur un périmètre de vingt kilomètres autour de la capitale. Comme il était impossible de savoir en avance où elle allait frapper, Yvan dut disperser ses troupes à travers toute la campagne environnante. Et bien qu’il avait puni Roman en le commandant de rester à l’abri, le jeune homme n’en fit qu’à sa tête et partit en chasse. Reconnaissant son odeur, ses vibrations ou quoi que la Bête des sous-terrains utilise pour se repérer, l’animal en colère lui tomba dessus. Ayant appris ce que son fils avait fait, Yvan se précipita sur Schwarzen Widder, son cheval le plus rapide qu’il avait heureusement pris ce jour-là. Il retrouva son fils en bien mauvaise posture, sur le point de se faire avaler par une sorte de salamandre géante aux écailles multicolores. Sur ses quatre pattes trop petites pour son long corps, la bestiole dépassait le toit d’une maison de ferme classique. Combattant avec Roman, Yvan se moquait bien, désormais, de conserver la légende des campagnes de Ravenwell. Il allait la tuer.
Son objectif fut atteint, mais pas sans conséquence. Si Roman s’en sortit plus ou moins indemne, son père perdit son bras gauche, arraché et mâché par la salamandre arc-en-ciel.
Une fois soigné par Luscka, il dut se rendre à l’évidence : s’il voulait rester Généralissime, il allait devoir trouver une solution, même si celle-ci venait d’un endroit détestable.
C’était la veille de ce jour. Un serviteur lui apporta un long paquet tamponné de nombreux timbres, en provenance de Lumen. C’était un bras en pièces détachées. Magnifique, aux rouages d’argent apparents, présentant une mécanique délicate en dépit de la solidité de l’alliage dont il était composé. Le soir, Luscka avait fini son œuvre : de nouveau, Yvan von Dast, prince noir, Généralissime, était entier.