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Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]

Basil Ducroquant-Gourmand
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MessageSujet: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Lun 8 Juil - 12:25

Un trinôme    qui marcheMood sonore : Loser - Beck

La pente de Sainte Monica était ardue à monter, bien différente des grandes rues pavées de Ravenwell. Il inspira à grandes goulées l’air frais d’Irmingarde. En immersion complète dans le duché de son enfance, Basil avait l’impression de revivre. Il n’était pas dans son château ni à Grousson, le village où il avait connu ses joies d’enfance, mais Irmingarde était près de la mer froide du Nord et n’était pas loin de Croquant.
Ses souvenirs, comme des vagues incontrôlables, le touchaient et l’immergeaient sous une chape d’émotions. La voix de son père, dure et presque méchante, qui affirmait à son frère et sa sœur qu’ils devaient rester compétitifs avec le nouveau Condé, Clair, les attentes de sa belle-mère qui avait suivi avec délectation et en temps réel sa plongée dans l’angoisse, les quelques jours où il leur avait rendu visite la dernière fois.
Alors qu’il grimpait la pente les menant au petit manoir d’Irmingarde, il se demanda ce qu’étaient devenus Georges Isaac et les hommes de Taraske, sous la gouvernance du faux Yvan. Eric, le jeune invocateur qui faisait des miracles avec les dragons, avait été emprisonné pendant un temps. Était-il mort ?
Il aurait pu s’évader avant, reconstruire un lien avec Georges mais même lui devait le croire coupable. Et puis, il ne devait pas penser à lui. Il chassa ces pensées inquiètes alors qu’ils passaient au milieu d’une plantation de lilas odorants. Un coq passa près d’eux. Il fit le même bruit que le dispositif magique des exercices incendies à la caserne et Vassil sursauta comme un enfant apeuré.
Basil passa une main compréhensive sur ses épaules et le regard que lui lança la fée le fit frémir. Ce garçon commençait à trop s’attacher à lui. Le cuisinier lui sourit. Lui même était terriblement troublé de retrouver sa patrie ainsi. La dernière fois, c’était pour amener le corps de son frère à la maison funéraire de Gourmand.
Il surveilla Miloslaw du coin de l’œil. Il était le plus vieux, il avait la responsabilité de ces pauvres gamins. Le destin ne laissa cependant pas le temps à Miloslaw de répondre parce que la silhouette très spéciale d’Yvan von Dast se découpa, une fois arrivé au sommet de la colline.
“Sainte Pera ... restez derrière moi.”
Le prince (ou bien le faux prince ?) était en train de fendre du bois. Non loin de lui, le prince Lucius (ou bien ... le faux prince Lucius ?) le regardait faire et parlait, les mains dans les poches. De bonnes odeurs pleines de vie se dégageaient du petit manoir. Quelqu’il était en train de faire griller du café.
Il sortit son arbalète de derrière son dos et la tendit en direction d’Yvan. Il avait les sourcils froncés. Il devait être dans un pire état encore que celui dans lequel il était quand Milo lui avait été amené. Il aurait donné n’importe quoi pour qu’Yvan lui fasse des reproches et le bouscule un peu.
Il aurait pu les éviter, aller trouver les véritables propriétaires du manoir, s’assurer en toute sécurité de leur identité. Il allait encore s’attirer des histoires ... Mais son tempérament de guerrier le poussait à agir en tant que tel.
Le prince Lucius se retourna. Un portait un grand manteau marron et un ensemble noir. N’était-il pas plus ... sculpté et grand ? Basil n’aurait su dire. Il ne l’avait pas vu depuis plus de deux mois. Le prince réagit comme s’il recevait une visite inattendue mais très plaisante. Basil se laissa presque ramollir par le sourire franc du jeune fils de son ami. Il était incapable de lui faire du mal. Il ferait semblant, néanmoins.
Le prince s’avança et Basil pointa son arbalète sur son front. Lucius recula.
Basil n’était pas un homme influent mais il était assez bien connu de la famille impériale. Ils savaient de quoi il était capable.
“Comment est-ce que je peux être sûr que vous êtes bien vous ?”
Quand Yvan se redressa en arrière plan, Basil espéra. Il pourrait faire d’une pierre deux coups en tirant bien mais il espérait ne pas avoir à le faire. S’ils lui donnaient des preuves concrètes et qu’ils se tenaient à carreaux, rien ne leur arriverait.
Une main inattendue baissa son arme, délicatement. Il se tourna pour découvrir Elijah, qui avait approché sans un bruit. Comme toujours, son ami savait le raisonner, le rassurer.
“Eli ... ?
- Bas’, que t’a-t-on fait ?”
Basil se jeta dans les bras d’Elijah, assez violemment pour l’entendre couiner.
“Je savais que vous n’étiez pas morts ! C’était impossible !”
Il se laissa aller en un soupir de soulagement. Il croisa le regard de Luscka un peu plus loin et ressentit un immense besoin de s’asseoir.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Ven 19 Juil - 20:31

Il était épuisé et s’il avait croisé un lit, il n’aurait pas résisté à la tentation de se jeter dans ses draps pour y piquer un somme de plusieurs jours. Ca lui aurait aussi permis d’oublier toutes les horreurs qu’il avait dans la tête. La destinée de ses compagnons de voyage, de son fiancé, de Lucius.
Le château de la famille Condé se rapprochait, pas lourd après pas lourd, sa silhouette se précisait. Un vrai palais de contes de fées, qui devait cacher un autre genre d’horreur, déguisée en merveille.
Devant lui, à trois ou quatre pas d’avance, Vassil et Basil marchaient côte à côte. Son frère s’amourachait du cuisinier comme il s’était amouraché de Konstantin. Il était incapable de faire preuve d’indépendance. Toujours celui à protéger, à couver. Un éternel enfant, avec un appétit sexuel d’adulte. ... Ouais, un adolescent. Pour toujours. S’il avait des enfants, plus tard, il espérait ne pas avoir à affronter ce type de personnalité. Mais ses enfants, s’il retrouvait Konstantin en... pleine forme... ne seraient pas des fées. Ils seraient des métamorphes, puissants, indomptables et sans doute un peu sauvage. Il se prit à imaginer, tandis qu’il fendait un océan de fleurs au parfum entêtant, leurs têtes, leurs allures, leurs noms improbables. Marzena, Kolya, Lescek, Tekla, Alexei, Dima... Et bien sûr...

« Lucius ?»

Le prince était apparut derrière les fleurs comme si Milo avait écarté les pans d’un rideau. Il resta derrière Basil, mais pas par souci d’obéissance. Il était juste trop soufflé par cette apparition, s’attendant à ce qu’elle disparaisse comme devait le faire proprement tout mirage qui se respectait. Pourtant, il eut beau cligner des yeux - la bouche grande ouverte - ou se pincer les cuisses, Lucius restait toujours là.
Miloslaw ignora complètement ce qui se passa alors, laissant le soin à la seule partie de son cerveau encore un tant soit peu terre à terre de prendre tout ça en note, pour l’analyser plus tard. Il y eut un câlin et Miloslaw se sentit libérer de lourdes entraves. Alors, il se précipita vers Lucius. Pour s’arrêter juste devant lui, ne sachant quoi faire. Serait-il vraiment correct de... Oh et puis zut ! Les larmes bordant ses grands yeux effarés, il se jeta dans les bras du prince, au point de les faire vaciller. Il remarqua quelques changements, qu’il classa dans la pile des choses à analyser plus tard. Ses bras avaient plus de mal à l’entourer et Lucius ne lui arrivait plus aussi bas qu’avant.
Il se recula de Lucius, mais sans le lâcher. Ses doigts fébriles étaient enfoncés dans les épaules du prince.

« Mon prince, tu es vivant ! Je... je croyais ne jamais te revoir. Est-ce que... Par chance... ?»

Il vit alors débarquer tour à tour Charlie et Alianora. Tout ne fut plus qu’embrassades et retrouvailles. Milo pensa s’être retrouvé au moins deux fois dans l’étreinte virile du prince consort, sans rien maîtriser. Il souriait et pleurait de joie. Mais il restait une ombre au tableau, qui ne fut pas éclairci. Ni Isobel, ni Konstantin, ne surgirent des ombres du manoir pour le réconforter.
Au moins, le maître des lieux était un hôte plus que convenable. Miloslaw eut le droit à une grande tasse de lait d’ânesse chaud (il aurait préféré du lait de chèvre mais s’en contenta très largement), un bout de fromage goûteux sur une petite tranche du plain le plus délicieux qu’il lui ait été donné de manger, le tout suivi d’un bain moussant dans une baignoire de porcelaine - il résista à grand peine au sommeil - puis à un grand lit moelleux. Miloslaw se lova sous les draps, qui lui donnaient l’impression d’être caressé par des nuages, enfonça la moitié gauche de son visage dans les oreillers qui achevèrent de le tirer dans le sommeil. Il était bercé par une musique de chambre lointaine. Il eut à peine le temps d’avoir une pensée pour Konstantin, qui aurait sûrement apprécié de faire l’amour ici, qu’il s’endormit très profondément.


La première pensée de Milo, lorsqu’il émergea brusquement du sommeil, se porta sur son estomac. Il avait terriblement faim et regrettait de n’avoir pu avaler une seule goutte de sang la veille. Cela le propulsa hors du lit bien trop confortable et il ouvrit en grand les portes de l’armoire. Il dénicha quelques vêtements à sa taille, qu’il eut honte de porter tant ils semblaient valoir cher. La tunique avait une coupe asymétrique et un tombé vaporeux qui lui allait à merveille, le pantalon avait été taillé dans un tissu à motifs tout à fait inédit et les bottines reluisaient comme si elles venaient d’être cirées. C’était bien le choix le plus modeste qu’il put faire, car les autres vêtements étaient brodés de pierres précieuses ou de fils d’or. Une fois habillé, Miloslaw se mira en plein pieds et faillit lâcher un cri. Ses cheveux étaient dans tous les sens et les oreillers avaient laissé une énorme marque sur sa joue gauche. Il essaya de lisser les premiers et de défroisser la deuxième, puis, à peu près satisfait du résultat, descendit au rez-de-chaussée.
Il vit d’abord Basil, puisque son instinct l’avait poussé dans la cuisine. Une délicieuse odeur s’échappait des fourneaux et Miloslaw croisa un majordome au visage crispé par la frustration.

« Bonjour, fit-il à l’intention du serviteur. Ce dernier lui jeta un regard surpris avant de s’incliner légèrement.
- Monsieur le Baron de Kotka. Si vous voulez bien me suivre jusqu’à la salle à manger... Le repas sera probablement bientôt servi...
- Oh, je vais assister Basil, si vous le permettez. Après mon repas frugal d’hier, j’aimerais bien... Quoi ?

Le majordome sembla d’autant plus fâché d’apprendre qu’un invité supplémentaire souhaitait investir la cuisine du manoir.
- Monsieur le Baron est resté au lit pendant deux jours entiers et une nuit.
- Oh... (L’idée fit lentement son chemin, sans déclencher d’affolement.) Pas étonnant que j’ai aussi faim alors !»

Il rejoignit Basil sans plus de cérémonie et attrapa un pichet de sang pour s’en enfiler une petite - bon, d’accord, une grosse - rasade. Il n’avait simplement pas pu résister.

« Que préparez-vous là ?»

Il espérait que le bacon était au menu.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Dim 21 Juil - 15:49

Un trinôme qui marche
Miloslaw était déjà devant lui et c’était une horreur de se dire que cet homme qu’il avait aimé avec autant de force était désormais presque un inconnu. Voilà plus de deux ans qu’il ne l’avait pas vu.
Les larmes lui piquèrent les yeux durement quand il se demanda s’il le reconnaîtrait. Lucius avait mûri, depuis son passage aux enfers, et il avait aussi changé physiquement. Il était plus adulte, plus Von Hochen. Il avait presque l’âge de Milo, maintenant. Ils auraient dû être plus proches encore qu’avant mais jamais son frère ne lui avait semblé aussi éloigné. Il se sentait presque ... hors d’atteinte.
Elijah tomba avec une grâce inattendue dans les bras de Basil et le jeune homme sentit son cœur s’emballer quand Miloslaw le regarda avec ces yeux noisette qu’il aimait tant. Milo était son frère, quoiqu’on en dise. Il était celui avec lequel il pouvait s’ouvrir comme avec personne, même pas avec Aleister. Surtout pas avec Aleister.
Lucius faillit fondre en larmes quand il s’approcha. Il ne se souvenait presque plus, en revenant sur cette surface de la terre, de ses boucles brunes, de ses yeux couleur de terre, de son expression adorable, de ses rondeurs ... C’était dur de les retrouver ainsi mais aussi un plaisir.
Ses bras se refermèrent sur la silhouette un peu amaigrie, semblait-il, du jeune homme. Son frère. La magie en lui se fit plus sauvage, plus marquée. Il sentit quelque chose émaner du corps de Milo et se souvint sans certitude d’une histoire de fée. Tout cela lui paraissait si étrange, si étranger même. Il retint sa magie facilement et elle retourna se tapir dans son estomac.
En des jours plus heureux, il aurait certainement proposé à manger à Milo, ils auraient bavardé autour d’un verre de vin, mais là, Lucius se contenta de pleurer en le tenant tout contre lui, tout en répétant son nom avec insistance. Il n’en revenait pas. Après ce que leur avait raconté Charlie, il ne pensait pas le trouver vivant.
Les mots de Milo le touchèrent en plein cœur. Lui aussi avait eu peur de ne jamais le retrouver. Il se sentait stupide et même un peu ridicule d’accorder autant d’importance à un homme qu’il n’avait connu que quelques mois et qui ne partageait aucun sang avec lui mais il aimait Milo et peu importe ce que disaient la logique et la génétique, il était son frère et son plus précieux ami. Il avait été seul trop longtemps. Il avait besoin de l’amour sans barrière que lui offrait Miloslaw.
Milo et lui partageaient la même vie, plus ou moins. Ils s’étaient trop longtemps forcés à être quelqu’un qu’ils n’étaient pas et ne seraient jamais. Il recula un peu pour le regarder. Les larmes troublaient sa vue mais, même ainsi il reconnaissait le pauvre garçon de compagnie qu’il avait un jour entraîné dans un combat avec un ver mécanique.
Alianora et Charlie lui volèrent alors les étreintes de Milo et il enlaça lui même étroitement Vassil, lui embrassant les tempes et le cou, l’attirant tout contre lui.
“Que t’ont-ils fait, mon pauvre petit lutin ?”

Konstantin et Isobel débarquèrent le lendemain, alors que Milo dormait. Le regard du kalini était chargé de fantômes et Lucius choisit de ne pas lui demander quoique ce soit, pour le moment. Le métamorphe resta longtemps auprès du corps endormi de Milo et, quand Luscka lui eut confirmé une centaine de fois qu’il avait juste besoin de repos, il se résigna à faire autre chose de sa vie.
Quand Miloslaw se leva, finalement, ce matin-là, Basil, Lucius et Konstantin s’affairaient en cuisine. Le cuisinier était dans son jour de congé et les trois invités s’étaient empressés de se proposer pour aider en cuisine. Basil était un très bon chef cuisinier, meilleur que le père de Lucius - et ce n’était pas peu dire - et Konstantin et Lucius étaient de très bons commis. Les plats étaient en bonne route quand un Miloslaw endormi débarqua dans la pièce.
Basil releva à peine la tête quand il lui posa une question, lui répondant par un nom de plat tellement sélénite, mais Konstantin, lui, lui accorda une attention toute particulière. Il retira sa crème du feu et se jeta presque sur Milo, l’emprisonnant dans une étreinte si serrée que Lucius crû entendre un os craquer. Konstantin émit un long soupir de soulagement et passa une main dans les cheveux de Milo. Quand il se pencha sur ses lèvres, Lucius reporta son regard sur son porc frit, par pudeur.
“Moye solntse, ty v poryadke, ya tak volnovalas ... ”
Lucius ne parlait pas le kalini mais il se doutait que ce qui se murmurait entre Konstantin et Miloslaw était de l’amour. Il se racla la gorge.
“Vous pouvez aller dans la salle à manger, le petit déjeuner est presque prêt. Et papa sera ravi de voir Milo en pleine forme.”
Et, en effet, Lucius entendit un peu plus tard des exclamations de joie et le bruit du corps massif de Luscka qui écrasait celui du pauvre Miloslaw Kotka.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Dim 21 Juil - 20:49

Oh. Bon sang. Les yeux de Miloslaw s’écarquillèrent en grands quand il réalisa ce qui se passait. Quand il comprit que Basil n’était pas seul en cuisine, que Lucius était présent mais, surtout, qu’il y avait Konstantin, la tête se mit à lui tourner. Cela avait peut-être aussi quelque chose à voir avec les mauvais traitements infligés dernièrement à son corps. Sa colonne vertébrale craqua en plusieurs endroits sous l’étau qu’était l’étreinte amoureuse de son fiancé, mais il s’en fichait pas mal. S’il avait pu le serrer plus fort, il aurait même apprécié. Milo se nourrit presque du baiser qu’ils échangèrent et il s’en fallut de peu qu’il se mette à poil sur le champ. Mais Konstantin était surtout d’humeur sentimentale et les mots qu’il lui murmura le firent légèrement rougir. Du bout des lèvres, il lui répondit quelque chose dans la même langue, une platitude quelconque. Il n’arrivait pas à trouver mieux. Mettre des mots sur ce qu’il ressentait était impossible.

Sur conseil de Lucius, les deux métamorphes rejoignirent la somptueuse salle à manger. Une nouvelle fois, Miloslaw eut le droit à un câlin brutal du Prince Consort. Il ne lâcha néanmoins pas la main de son fiancé, pas plus que lorsqu’ils se furent assis à table. Ce ne fut qu’au moment où il fut forcé d’utiliser couteau et fourchette qu’il se résigna à se séparer de la chaleur de Konstantin.

« Lucius... Tu as terriblement grandi... Et forcit, si je peux me permettre. Qu’est-ce qui s’est passé ? Où étais-tu ? Où étiez-vous tous ?»

Evidemment, comme tout le monde était au courant, tout le monde y alla de son explication plus ou moins claire. La pire fut la tentative de l’Empereur, qui essaya rapidement de se faire oublier. Finalement, Miloslaw réussi à réunir un morceau d’histoire à peu près cohérent, même si elle était complètement folle. Rester deux ans en Enfer, il fallait oser... Quoiqu’ils n’aient pas vraiment eu le choix.
Et puis, comme la conversation repartait dans tous les sens, comme elle devait le faire normalement, il se tourna vers Konstantin.

« Mais si tu es revenu, Isobel...»

Il avait baissé le ton, espérant que le prince Yvan n’allait pas l’entendre. Déjà qu’il ignorait ce qu’il était advenu de sa faux fétiche ! A leur arrivée à Irmingarde, impossible de la retrouver. Soit elle était restée à Ravenwell, soit elle avait tout bonnement été détruite par la magie. Terrible.
Il n’osa pas non plus avancer trop clairement l’hypothèse qu’elle soit morte pendant les affrontements sur l’île de Jem. De toute façon, il aurait bien sa réponse en lisant l’expression sur le visage de son fiancé...

Avant cela, cependant, la voix soudain très claire d’Aleister emplit la salle, flottant au-dessus des conversations comme si la puissance de toutes ses voix n’avaient aucun impact sur la sienne.

« Les ennuis débarquent.»

Puis, il croqua dans une tartine de pain. Et avant même que quelqu’un ait pu lui demander de quoi il retournait, plusieurs coups résonnèrent dans la résidence. Toutes les têtes se tournèrent en direction de la porte d’entrée. Un silence s’abattit sur la salle à manger. Quels ennuis allaient donc encore leur tomber dessus ?
On entendit en sourdine la voix du majordome, puis une autre, plus grave, dont les mots s’entendaient distinctement.

« Je cherche le lieutenant Ducroquant-Gourmand. Sur ordre de sa Majesté Impériale, Yvan von Dast, le Généralissime dont la lame luit rouge du sang de ses ennemis.

Le majordome répondit quelque chose.

- C’est un traître, je dois l’arrêter et le mettre aux fers. Il s’est enfui peu de temps avant son exécution.
- [...]
- Je me fiche de vos ordres, larbin ! Je sais parfaitement qu’il est ici ! Je veux parler au maître des lieux ! Et que ça saute ! On ne fait pas attendre l’ordre et la justice ! Foi de Fell, si vous ne m’organiser par une entrevue dans les dix minutes, je ne me gênerai pas pour faire retourner toute cette baraque par mes hommes !
- [...]
- QUI ? Mais enfin, il faut sortir un peu de votre conte de fées de temps en temps, retourner à la vie réelle ! Rah, les Condé ! Je suis le Commandant Georges Isaac Joe, descendant de l’illustre lignée des Fell. Mon grand-père porte ce nom !»

Des pas lourds succédèrent à ces éclats vocaux. On entendait l’acier des armes frotter contre celui d’une armure. Ils se rapprochèrent, puis s’éloignèrent. Le majordome avait dû l’emmener dans un salon de réception. Trente secondes plus tard, le majordome, qui avait l’air encore plus crispé qu’auparavant, vint se planter à côté de Taesch pour faire son rapport.

« Le commandant... Oh, je suppose que vous avez tous entendu, il faut être sourd pour avoir raté cela... Bref, il vous attend dans le petit salon rose. Six hommes attendent dehors. Tout ce petit monde est armé jusqu’aux dents.»

Miloslaw croisa le regard de Lucius. Evidemment, ils allaient espionner cette très intéressante conversation, d’une manière ou d’une autre. Evidemment, ils allaient sauver la peau de Basil. Et évidemment, ils allaient encore probablement se retrouver loin de tout le monde. Cela n’enchantait pas Milo, mais comme il savait qu’il s’y plierait de toute façon, il avala deux tasses de sang en prévision.
Lucius von Dast
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Lun 22 Juil - 15:38

Un trinôme qui marche
L.

Hah ... forci. Comme un petit porcelet. Lucius décida de ne pas le prendre mal mais rajouta des légumes dans son assiette. Il avait une masse musculaire à laquelle il n’était pas habitué et il se demandait bien comment faisait son père, au jour le jour ... Il n’avait pas envie de se retrouver avec un ventre grassouillet. Il fallait dire qu’il avait deux hommes à qui plaire, maintenant, il devait se conserver.
Il coupa sa viande dans un ‘slitch’ dégoûtant et se fit la réflexion que tout ici était trop gras, sans doute pour survivre aux rudes hivers. Enfin, sauf les membres de la famille Condé, bien sûr. Si Oncle Taesch avait des cuisses bien rondes, ce n’était que par un soucis esthétique. Lucius détourna le regard en voyant la main d’Yvan sur les bas en dentelle de Taesch. Il avait encore du mal à s’y faire.
Milo remarqua enfin l’absence d’Isobel, qui arborait désormais avec fierté une cicatrice sur le bras. Elle ne semblait plus jamais porter de manches longues depuis son retour de Jem. Lucius voulut lui expliquer qu’elle était allée chasser avec Charlie mais il fut interrompu par Taesch.
“Ecoutez-moi ... maintenant que tout le monde est réveillé et bien en forme, nous devrions commencer à réfléchir au retour à Ravenwell.”
Logiquement, après deux ans en enfer, pour la plupart d’entre eux, tous se languissaient de rentrer à la capitale, leur maison. Même Basil, qui faisait vraiment peur à voir en arrivant, avait eu tout le temps de se reposer et de vouloir retourner à Ravenwell. Il portait des vêtements de Rozen, parfaitement à sa taille, et ses cheveux étaient de nouveau soyeux. Laissés libres, ils retombaient dans le dos de son pourpoint bleu glacé avec élégance. Taesch le regardait souvent. Il semblait voir en lui quelque chose qui avait disparu de son frère.
Aleister réussit à casser cette conversation en une phrase. Lucius avait une chance de dingue de l’avoir à ses côtés. Un démon pouvait être un sacré atout. Et désormais qu’il était son invocateur, rien ne pourrait les séparer. Les signes durement tatoués dans sa main en étaient la preuve.
Non ... Pourquoi maintenant ? Pourquoi autant d’efforts pour être arrivés ici si c’était tout simplement pour se faire cueillir avant d’avoir pu établir un plan ? Mais qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Il connaissait de loin le chef du Taraske et c’était un homme fidèle, sans aucun appât du pouvoir. A moins que lui aussi ne soit ... une copie.
Il se sentait quelque peu nauséeux et assez mou mais il fit l’effort de se lever. Ils pouvaient encore aller au temple de Quano, plus loin dans la vallée, et s’y réfugier. A moins qu’Yvan et Luscka n’optent pour la bataille. Alors, il serait prêt à se battre. Encore ! Et autant de fois qu’il le faudrait. Il avala rapidement le contenu de son assiette sous le regard d’Aleister.
Les yeux verts brillants d’Aleister lui rappelèrent la nuit dernière et il frémit. Est-ce qu’il était prêt à le quitter pour les besoins de l’Empire ? Il ne voulait pas se séparer de lui.
Si près du but, ils n’avaient pas eu le temps ... Personne ne sembla s’affoler, cependant. Taesch éclata même de rire, en entendant les voix.
“Rouge du sang de ses ennemis ...”
Basil, l’Empereur, Oncle Yvan et Oncle Taesch se levèrent simultanément et se regardèrent en silence.
“Je suis le Seigneur de Condé, bon sang, on est chez moi, je vais y aller.
- Oui ... Mais je suis l’Empereur. C’est à moi qu’il a juré loyauté.
- Bon sang, ne soyez pas stupide, il pense agir en mon nom, c’est moi qui y vais !”

Basil leva les mains, comme pour les apaiser et secoua la tête. Lucius ne savait de quel côté se ranger.
“Messieurs. Vous êtes trop importants pour vous exposer ainsi. C’est moi qu’on a demandé, c’est moi qui irait.”

B.

Le petit salon rose était très sérieusement magnifique, parfaitement décoré dans la tradition la plus pure de Condé, mais il faisait pâle figure à côté du commandant Joe, dans son bel uniforme noir, doré et argenté. Basil se sentit rougir comme un enfant et se racla la gorge. Il avait confiance. ‘Ne vous en faites pas, j’ai une confiance aveugle en mon commandant’, avait-il dit aux autres. Les trois autres avaient tout de même tenu à se tenir derrière la porte en cas de grabuge. Ils devaient être entassés les uns sur les autres.
“Mons ... hmm ... Commandant Joe. Je suis là.”
Il aurait bien voulu que sa voix ne tremble pas autant mais il était ému. Il avait eu peur pour son commandant bien aimé pendant toute la saison et le voilà, en pleine forme, devant lui. Il ne put retenir les larmes qui coulèrent le long de ses joues, silencieusement, mais il les essuya vigoureusement quand Georges se retourna pour lui faire face.
“Commandant ...”
C’était bien lui. Sa voix n’était plus que trémolo et émotion désormais. Il s’était dit qu’il verrait bien, mais il était désormais désemparé devant tant de perfection.
“Tout ceci n’est qu’un horrible ... Une affreuse ... Oh commandant, vous devez me croire.”
Comment allait-il expliquer cela ?
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Dim 11 Aoû - 18:16

L’appréhension avait fini par le gagner en arrivant devant la porte du manoir des Condé. Il n’avait pas peur de se faire assassiner, ou d’échouer. Non, il avait peur de ce pouvait bien penser Basil de lui. Et s’il croyait que c’était lui-même qui avait fomenté son arrestation ? Ca n’avait pas vraiment de sens mais il en avait rêvé, il avait rêvé que le cuisinier l’accusait. Il l’accusait de son enfermement, puis de sa décapitation. Là, Georges s’était rendu compte qu’il conversait avec une tête sans corps. Et il s’était réveillé, frigorifié par le sentiment glacial qui lui étreignait la poitrine. Quelques heures plus tard, il avait appris la fuite de Basil et avait reçu l’ordre de le récupérer, coûte que coûte, mort ou vivant.
Plusieurs plans s’étaient dessinés dans la tête de G.I. S’en aller seul assez longtemps puis revenir avec un tas de cendres de cheminées. Se rebeller contre ce faux Empereur et prendre les armes. Ramener Basil et plaider sa cause. Buter le faux Empereur. ... Non, tout cela n’allait pas. Il ne pouvait pas abandonner Ravenwell, mais il ne pouvait pas non plus y revenir sans un plan. Et il était hors de question de mettre ses enfants en danger. Ils étaient si faibles.

« Restez dehors. Dès que je serai entré, vous ceinturerez le périmètre. Je ne veux pas de fuite. Mais vous connaissez tous l’objectif. Pas de mort.»

Il toqua à la porte. Quelques secondes plus tard, elle s’ouvrit sans un bruit, révélant le faciès neutre d’un majordome. Ils étaient tous faits dans le même bois, ces serviteurs de luxe. Georges n’avait cependant pas le temps de jouer leur petit jeu. Il argumenta d’une voix forte et ferme, espérant que cela allait faire sortir Basil de son trou. Il ne pouvait tout de même pas être si lâche. De toute façon, s’il tentait de fuir, ses hommes finiraient par le rattraper. Viktor était un vampire extrêmement rapide. Vraiment. Il avait toujours besoin d’être recadré, mais il pouvait se montrer très utile.
Bien sûr, il y avait aussi la possibilité pour que ses estimations soient fausses et que Basil ne se soit pas du tout réfugié ici. Mais où d’autre ? Il détestait sa famille, il l’avait plusieurs fois entendu s’en plaindre. Une fois, il avait même cru le voir pleurer à propos de ça, mais il n’était pas vraiment resté pour vérifier. Par pudeur, et aussi parce que les drames personnels de son lieutenant ne l’intéressaient absolument pas.

C’étaient là ses pensées tandis qu’il tournait en rond dans un petit salon d’un rose écœurant. Comment pouvait-on mettre autant de couleur dans sa décoration d’intérieur sans rougir ? Il ne comprendrait décidément jamais le manque de sobriété de cette famille.
Alors qu’il tournait le dos à la porte, sans crainte grâce à son armure de plates en acier trempé d’une solidité à toute épreuve, cette dernière pivota. Cette fois, il y eut un petit chuintement quand le bas du panneau frotta contre la douce moquette pelucheuse. La voix tremblante de Basil résonna alors dans la pièce et Georges se retourna plus lentement qu’il ne l’avait d’abord voulu, perturbé. Quand il lui fit face, il comprit tout de suite que Basil venait de lâcher quelques larmes. Ses yeux étaient rouges et il semblait désespéré. Georges avait envie de partir, il ne voulait pas le voir comme ça.
Mais il vit aussi d’autres choses. Basil avait de toute évidence mal vécu l’emprisonnement. Il allait devoir préparer et manger pas mal de ce bœuf bourguignon pour s’en remettre. Et voilà qu’il bafouillait. Il n’était pas assez doué pour clamer correctement son innocence. Et il comptait vraiment sur cet énergumène pour soigner ses enfants ?!

Avec une inspiration, il cliqueta jusqu’à Basil, ses bottes recouvertes de plaques d’acier s’enfonçant dans la moquette en lui procurant une sensation dérangeante. Il préférait les sols bien plats et durs. Une fois assez proche du cuisinier, il tendit le bras et posa doucement sa paume gantée de cuir sur l’épaule de Basil.

« Reprenez-vous, lieutenant Ducroquant. Je sais. Je sais tout.»

«Tout», c’était peut-être un peu exagéré. Disons qu’il avait deviné l’essentiel. Il tapota un peu l’épaule de Basil puis se redressa, presque au garde à vous. Il dominait presque le lieutenant, qui restait toujours plus haut que lui.

« Je ne suis pas vraiment venu pour vous arrêter. Mais il fallait que je sache à qui je pouvais faire confiance ou non. Je suis venu pour que vous me rendiez un service. Un service difficile, mais qui devrait être à la portée d’un officier du Taraske.»

Georges attendit quelques secondes, laissant le temps à Basil de digérer ces informations. Puis, il se rapprocha et lui murmura juste devant son nez :

«Il faut que alliez chercher mes enfants à la caserne de Ravenwell, sans vous faire voir. Puis, vous les emmènerez dans le duché de Lumniel, à une adresse que Junior saura vous donner.»

Il le saisit par le col et le plaqua contre une bibliothèque, provoquant la chute de plusieurs volumes au sol.

«Est-ce que je peux vous faire confiance, lieutenant Ducroquant, ou est-ce que cette occasion de sauver vos fesses est encore trop difficile pour vous ? Est-ce que vous allez vous contenter de me pleurer dessus et de faire rouiller mon armure ? Ou est-ce qu’enfin vous allez vous rendre utile pendant que je serai en train de botter le cul du faux Empereur qui siège en ce moment même sur le trône usurpé d’Elijah IV ?»

Il maintint sa prise, essayant d’avoir l’air le plus furieux possible. Ce qui était difficile, car il était surtout heureux d’avoir retrouvé Basil sain et sauf. Mais il n’avait pas le temps de se laisser aller aux bons sentiments des retrouvailles. Il devait penser à sa famille tout d’abord. Tout ce qui lui importait pour l’instant, c’était de mettre Junior, Kirsten, Ambrosius et Basil à l’abri.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Lun 12 Aoû - 13:21

Un trinôme    qui marcheMood sonore : I am a Soldier - Alexandre Desplat

Basil essaya de se concentrer. Il n’aurait pas dû être aussi émotionnel, mais il était tellement heureux de voir que son commandant allait bien, que tout était pour le mieux. Il se souvenait encore de la première fois qu’il l’avait vu. Ce jour là, Basil était encore tout étriqué dans son costume turquoise frappé des oies de l’arrière garde. Il n’était pas encore membre du Taraske.
Akka lui avait confié la tâche d’aller remettre au courrier à l’autre bout de la caserne et il avait vu le généralissime avec un homme d’un grand charisme ... Le ‘jars’ comme on appelait les pouilleux de l’arrière garde, tâchait encore de déterminer où il voulait se faire muter. L’apparence puissante de Georges avait joué dans son joie, il ne pouvait pas le nier.
Mais là, devant lui, Georges criait presque l’inquiétude. Il n’était pas dans son état naturel et Basil pouvait le comprendre aisément. La ville avait été prise par un faux Empereur, un fils de pute de premier ordre.
Basil, lui aussi, était terrifié à l’idée que le faux Yvan puisse prendre encore plus de pouvoir depuis qu’ils avaient quitté la capitale. Basil avait une baronnie à son nom, il était chez lui en Condé mais rien n’évoquait plus son foyer que les bannières frappées du loup de Ravenwell et l’ambiance bruyante de la caserne.
Et puis, les gamins étaient toujours là bas, pensa-t-il. Georges devait vouloir finir cette mission au plus vite pour retrouver ses pauvres petits. Basil ne les avait jamais vu mais, malgré leurs âges, ils semblaient être toujours protégés et entretenus dans le giron de leur père. Naturellement, avec la perte de sa femme, Georges avait dû reporter toute son affection sur ses enfants, c’était un classique.
Basil déglutit. Il avait faim. Il n’avait pas encore consommé de sang aujourd’hui et s’il devait se battre, il ne savait pas s’il serait capable de tenir tête à son commandant. Le voudrait-il de toute façon ?
De toute façon, il ne pouvait pas fuir. Non ... Où trouverait-il refuge si ce n’était ici ? Son père et sa belle-mère seraient ravis de livrer sa tête sur une pique au faux Empereur dans les meilleurs délais, si on le leur demandait.
Et puis, le soulagement. Le commandant Joe savait tout. Basil sentit une vague chaude lui passer sur le corps et ses muscles se détendirent. Il avait envie de l’enlacer mais cela ne se faisait pas. Il se racla la gorge et hocha la tête. Bien sûr que Georges savait tout, il était bien trop intelligent pour se laisser leurrer ainsi.
Le soleil était encore loin et ils avaient du temps pour discuter de tout cela mais il faudrait bientôt se mettre en route. Yvan avait raison, ils devaient riposter maintenant.
Basil, les yeux mouillés de larmes s’aperçut aussi que la main de Georges était sur son épaule, et il crut se liquéfier immédiatement.
En essayant de se concentrer sur autre chose, il entendit Martin, un serviteur qui avait grandement constitué au bien-être de Basil ces derniers jours, dans le couloir, qui essayait d’éviter les quatre grands notables de l’Empire accroupis devant la porte entr’ouverte.
Mais le commandant n’avait pas fini avec ses révélations. Il embraya tout de suite sur quelque chose d’autre. Un service ? Basil devait lui rendre un service ?
Georges déballa tout son plan et Basil sentit son cœur se serrer. Georges lui faisait confiance et il allait devoir bafouer tous ses sentiments pour ne pas trahir sa propre conscience. Il ne pouvait pas faire tout ce que Georges lui demandait, même s’il en mourrait d’envie. S’en aller, protéger des enfants, c’était une tâche facile, en comparaison de ce qui les attendait.
Le gamin qu’il avait été se sentit tout flageolant quand Georges le plaqua contre la bibliothèque pour réclamer sa loyauté.
Le lieutenant tomba dans le regard complètement hypnotisant de son commandant et resta muet quelques secondes. Quelques secondes complètement magiques ... Puis il secoua la tête. Il se doutait du regard que devait lui lancer Georges, un regard qui disait “Ah ! C’est comme ça!”, aussi décida-t-il d’éviter son regard. Il se dégagea de sa prise et ramassa un livre tombé au sol, un recueil de poèmes de Brunetière.
“Je suis désolé, je dois rester auprès de mon Empereur.”
Basil allait expliquer qu’Elijah était là quand ce dernier rentra dans la pièce, visiblement furieux. Il était plus petit que Georges mais cela ne l’empêcha pas de poser un doigt énervé sur la cuirasse de plates du commandant.
“Dites donc commandant, c’est ainsi que vous traitez vos officiers ? Et les bibliothèques ?!”
Il avait mis une emphase particulière sur le dernier mit, comme si la bibliothèque était bien plus importante que Basil à ses yeux. Ce qui était probablement le cas. Le Prince Luscka suivait de près, comme une ombre imposante et Yvan et le Ser Taesch les observaient depuis le cadre de la porte. Le vieux Condé avait un sourire en coin. Dans le couloir, Martin se tordait le cou pour voir ce qui se passait et semblait raconter quelque chose à une servante.
Basil posa sa main sur le bras de l’Empereur et se pencha vers lui, doucement.
“Eli, calme toi, il ne faisait rien de mal ...”
Et puis, comme la situation restait tendue, il se racla la gorge et frappa un petit coup dans ses mains.
“Nous devrions discuter de tout cela autour d’un bon repas, ce qui tombe bien puisque nous étions à table. Venez, commandant, nous avons cuisiné assez pour une personne de plus et nous avons une excellente bière de Brison.”
Ser Taesch décolla gracieusement son dos de la porte et passa une main dans ses cheveux délicats. Ils retombèrent sur le côté avec une lenteur exagérée et bien trop poétique.
“Et vous devriez faire rentrer vos hommes, les pauvres ne vont pas tenir longtemps sur les côtes escarpées avec la tempête qui se lève.”
Il se retira ensuite, tournant le dos à tout ce beau monde et commença à retourner à la salle à manger. Basil ne comprenait toujours pas comment un simple Conseiller pouvait tourner le dos à toute la famille impériale et ne pas être inquiété.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Lun 12 Aoû - 20:50

Basil ne pleurnichait plus. En fait, il était calme, presque trop vu ce que lui faisait subir son commandant. Georges était troublé, si bien qu’il le laissa filer, comme l’anguille à qui il ressemblait. Du moins, s’il devait être comparé à un poisson, avec sa grande taille et sa démarche souple et élégante, gracieuse. Hypnotisant. Oui, voilà, Basil était hypnotisant.
Georges cligna plusieurs fois des yeux devant le refus tout net du lieutenant. Comment ? Son Empereur ? Mais son Empereur était... C’est alors que l’Empereur Elijah IV débarqua. Georges sentit chacune de ses cellules se dresser. Elijah von Dast, il était en vie ! Et aussi, le Prince consort... Et le généralissime ! Et ... Oh, et le conseiller Condé. Georges ne savait pas à qui adresser en premier ses respects. Il décida qu’il devait faire honneur au plus important et porta la main à son front pour le saluer.

«Je vous prie de me pardonner, Votre Altesse. Cela ne se reproduira plus.»

Il ne savait pas exactement pourquoi il s’excusait mais cela sembla contenter l’Empereur, qui se réfugia dans l’étreinte solide de son époux. C’était étrange de le voir ainsi, en habits du quotidien, peu hésitant à montrer son affection au Prince consort.
Puis, le commandant présenta ses respects au Généralissime, en essayant de ne pas se mettre à pleurer de joie. Mais comment avait-il pu douter ? En revoyant ainsi son supérieur, il lui apparaissait évident qu’il ne s’agissait pas du tout de la même personne qui avait pris possession de l’Empire ces derniers temps.
Avec tout cela, Georges était rassuré. Il avait fait le bon choix en venant ici. Et il n’était plus seul à prendre les décisions, loin de là. Le voilà revenu à cette place confortable d’exécuteur et conseiller militaire, avec quelques subordonnés à qui relayer les ordres venus d’en haut.
Basil, simple lieutenant qu’il était, avança néanmoins une invitation au dîner que Georges avait interrompu. Plus surprenant encore, personne ne le reprit. Est-ce que ces rumeurs sur son amitié avec l’Empereur étaient fondées ? Le commandant du Taraske n’arrivait pas à le concevoir. Il lui faudrait une preuve tangible pour changer d’avis.

Il accepta l’invitation des deux Condé. C’était le meilleur moyen de fomenter un plan contre le faux Yvan von Dast. Bien installés autour d’une table, leurs esprits pourraient déborder d’idées. Les têtes nourries étaient plus actives et efficaces.

« Laissez-moi simplement le temps de retirer mon armure.»

Il ordonna à ses hommes de se rassembler dans le manoir. Il était vrai que le vent soufflait de plus en plus fort. Laissant son groupe de confiance se faire guider par les serviteurs, il s’enferma dans le petit salon rose et retira une à une les pièces de son équipement. Il espérait que personne n’y toucherait pendant son absence. Il laissa aussi sa grande épée et ses épées courtes, ne conservant qu’une dague à la ceinture, du côté droit. Il n’était pas fou non plus, ils étaient tout de même dans la demeure des Condé.
Quand il débarqua dans la salle à manger, Georges avait changé d’apparence. Il ne cliquetait plus et ses vêtements lui collaient au corps, le rendant sans doute beaucoup moins impressionnant. Sa tunique aux lacets défaits épousait chacun de ses muscles, son pantalon de cuir ne protégeait rien et ses bottes de cuir étaient trop fines pour dévier un coup de lame. Quelques-uns de ses tatouages étaient apparents, comme l’extrémité de la langue de feu de son dragon, qui colorait de rouge sa nuque et le creux situé entre son cou et son épaule. Il s’assit lourdement et saisit son gobelet déjà rempli de vin. Quand il leva le verre, l’éclat de son alliance renvoya la lumière de l’âtre. C’était agréable de manger après toute cette route et il espérait que les chevaux étaient aussi bien traités qu’eux. Georges essuya quelques gouttes de vin accrochées à sa moustache et commença à découper la viande dans son assiette. Ce n’était pas assez cuit à son goût et il y avait trop de sauce, mais il s’en contenterait.

« Quel est le plan ? Vous avez un plan, n’est-ce pas ?»

Il scruta le visage d’Yvan von Dast, dans l’espoir qu’il lui répondrait positivement. Il n’y avait pas vraiment de temps à perdre. Mais le Généralissime eut la réaction la plus décevante possible : il pinça les lèvres et se tourna en direction de Taesch Condé.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Mar 13 Aoû - 13:51

Un trinôme    qui marcheMood sonore : Madness - Ruelle

Basil essayait de penser à quelque chose d’autre alors que son regard essayait désespérément de se poser sur le torse impressionnant et très bien mis en valeur de son commandant. Il essaya de penser à la cave du manoir où devaient se trouver d’excellentes bouteilles de vin. Et des souris.
Le lieutenant brûlait de nombreuses questions. Comment les choses allaient-elles là bas ? Comment allait la garde qu’il avait laissé pour morte en s’enfuyant avec Miloslaw ? Sa dragonne était-elle bien traitée ? Elle pouvait être tout feu tout flamme quand on ne savait pas la respecter. Il espérait vraiment que personne ne lui avait fait de mal parce qu’elle était indomptable. Non ... il l’aurait senti, il en était sûr.
Certes, les rats de la nouvelle garde impériale avaient autre chose à faire que de s’amuser à titiller Nougatine mais on ne savait jamais trop avec les gens comme eux. Il savait de source sûre que Glimmen et ses hommes détestaient tous ceux du Taraske ... Et Georges ne pouvait pas veiller au grain tout le temps.
L’eau fut passée devant lui et brisa sa concentration. De sombres instincts se réveillèrent en lui quand il vit Georges, face à lui, tellement attirant. Il ne l’avait pas vu depuis plus de deux mois et c’était la seule chose à laquelle il pouvait penser. Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller à ce genre d’instincts primaires ! Il était un Condé (ou presque) et il était au dessus de ces considérations charnelles.
Le regard de Basil se promena doucement sur les nombreux escarpements du visage marqué par la vie de Georges avant de se plonger dans l’abysse de ses yeux ...Puis il détourna le regard, préférant se concentrer sur le prince Lucius, qui s’évertuait à faire glisser par magie des cupcakes du grand plat à gâteau qui surmontait la table comme un promontoire rose poudré.
Il sourit doucement quand son jeune prince réussit à se renverser un cupcake sur la main. Visiblement, il avait encore du mal à s’habituer à ses pouvoirs hors de l’enfer. Il avait pas mal changé depuis qu’ils étaient partis, ses amis à lui, dans un quête dont Basil avait oublié le but. Lucius lança un regard furieux à son cupcake mais haussa les épaules et le mangea quand même, après s’être essuyé la main sur une serviette dorée, laissant une grande trace de crème au beurre rouge.
Georges demanda si quelqu’un avait un plan et Yvan regarda le Ser Taesch avec une sorte de demande silencieuse. Basil les observa comme s’ils s’étaient brusquement changés en gnome. Ne se détestaient-ils pas ? Le seigneur de Condé croqua dans une pomme, prit son temps pour mâcher et avaler et darda un regard hautain sur le commandant Joe.
“Le plan est simple. On retourne à la capitale, en chemin on rencontrera certainement l’armée, probablement dirigée par Kullen ou Sadlair, ces sales petits arrivistes. Après les avoir tué, on se rend à la capitale, je tue l’imposteur, on remet Elijah sur le trône et tout le monde reprendra sa petite vie.”
Tout le monde fit silence. Affronter une armée ? A eux tous, ils en étaient certainement capables. Elijah avait ses démons, Lucius sa magie et les autres étaient tous de très bons combattants, redoutables ... Mais Basil ne voulait pas retourner à la capitale dans un sillon de sang et de larmes. Et puis, tout le monde décida d’y aller de son plan plus fou que le précédent.Lorsque l’assemblée fut un peu calmée, il se racla la gorge.
“J’ai un autre plan. Le commandant Joe a été envoyé pour me chercher, je pense que nous pouvons nous en servir. Pénétrer la capitale de la plus simple des façons, comme s’il m’avait récupérer. Ca ferait une excellente diversion et -
- Il en est hors de question.”
Elijah avait parlé calmement mais ses yeux lançaient des éclairs. Il n’y avait pourtant pas d’autre solution sûre pour passer ces merveilleuses murailles qui protégeaient la cité de Ravenwell depuis des temps immémoriaux et les postes de garde qui avaient été mis en place par Yvan lui même.
“Elijah, je sais me protéger. Et quand l’attention de l’usurpateur sera sur moi, vous auriez tous le champ libre pour agir dans l’ombre. Nous avons trop d’otages potentiels à la capitale pour marcher dessus sans réfléchir.”
Ser Taesch soupira. De toute évidence, il était aveuglé par la colère, mais pas assez pour ne pas voir un bon plan. Le prince consort hocha la tête.
“Il a encore Lubalai ...”
L’ambiance fut glauque encore un moment jusqu’à ce que les portes ne s’ouvrent sur deux silhouettes féminines. Isobel et Charlie étaient rentrées de la chasse avec deux imposants sangliers, des ronces et des plantes encore accrochés dans leurs vêtements
“Ça alors, si c’est pas le commandant Joe ! Mais qu’est-ce que vous faites là?”

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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Dim 18 Aoû - 14:26

Yvan appréciait de plus en plus sa relation avec Taesch. Ils s’entendaient relativement bien depuis qu’ils étaient rentrés chez eux, au sens large. Il appréciait aussi que son amant soit nouvellement équipé de cornes démoniaques et il était très fier d’être le compagnon de quelqu’un à l’apparence aussi impressionnante. Ils se comprenaient de mieux en mieux, c’était son sentiment. Alors, quand Taesch exposa son plan et que celui-ci s’avéra dénué de toute subtilité ou lâcheté, il eut envie de lui proposer d’adopter une dizaine d’enfants. Un sourire féroce apparut sur son visage, qui dissimulait un sourire attendri.

« Parfait ! clama-t-il. Il va recevoir ce qu’il mérite.»

Au début, quand Yvan évoquait la mort du démon, il avait la délicatesse de prendre des gants en présence d’Aleister. Il s’agissait de son père après tout, salaud ou pas. Et puis il avait fini par comprendre que la seule personne qui comptait pour lui tout en partageant son sang était son frère. Il haïssait son père, apparemment il lui avait fait des choses pas très correctes dans un lointain passé.
Malheureusement pour le Généralissime, tout le monde ne l’entendait pas de cette oreille. Les idées et les protestations fusèrent autour de la table. Il s’y mêla sans hésiter, tapant du poing sur la table assez fort pour ébranler le contenu de son assiette et donna de la voix en tempêtant. Tout ça pour que finalement, ce soit le cuisiner qui ait le dernier mot. Elijah essaya bien de s’interposer entre le plan et son exécution, mais Basil insista. Le silence se fit pendant un instant dédié à la réflexion. Tout le monde était en train de comprendre qu’il s’agissait d’un bon plan. Luscka, lui, pensa à sa fille et Yvan ressentit alors une immense tristesse. Si ça avait été Isobel... De toute façon, il s’agissait de sa nièce, ça ne changeait pas grand chose. Lui aussi brûlait de la sauver, c’était comme une flamme très vive dans sa poitrine.

Là-dessus, deux jeunes femmes firent irruption. Charlie, puis Isobel. Elles étaient dans un sale état, ce qui ne dérangeait nullement Yvan. Elles étaient allées à la chasse après tout, ce n’était pas vraiment une activité sans risque de taches de boue. Il se leva aussitôt de sa chaise pour les rejoindre et les libérer de leurs trophées. Il y aurait de la viande à profusion pour leur prochain repas, ce qui ne manquerait pas de plaire à Luscka et son fils.

« Mademoiselle Isobel. Si je m’attendais à vous trouver ici... Ainsi.»

Le Commandant du Taraske saisit délicatement le bout des doigts gantés d’Isobel et se pencha pour administrer un baise-main à au moins dix centimètres de sa peau. Voilà quelque chose qu’on ne pouvait pas reprocher à l’officier Joe : la drague intempestive de toute forme de vie féminine. Yvan apprécia. En revanche, il apprécia beaucoup moins le ton et le regard pleins de jugement de son Commandant. Il n’avait jamais approuvé la façon dont Yvan poussait sa fille à devenir une guerrière, un soldat, une combattante. Pour lui, une femme devait sans doute se contenter de tâches sans risque, comme élever des enfants, tenir une maison et faire de la broderie. Quelle horreur !

« Le Commandant Joe est de notre côté, ainsi que ses hommes, commenta Yvan. Va te laver, maintenant, je ne veux pas que tu te blesses avec toutes ces épines. Ou que tu attrapes une de ces maladies contenues dans la terre.»

Luscka lui avait expliqué les risques encourus par les hybrides. Yvan n’y avait pas compris grand chose, mais il avait retenu que les coupures pouvaient permettre à des maladies d’entrer dans un corps qui n’était pas immunisé, comme ceux des vampires l’étaient.

« Ensuite on parlera du plan d’action. Bien sûr, tu resteras ici. Quelqu’un comme toi courait trop de risques. Laisse ce sanglier ! Tu pourrais te faire mal au dos. Je vais l’apporter en cuisine moi-même. Allez, file te laver. Et savonne-toi bien.»

Isobel roula des yeux et disparut dans le couloir en maugréant des qualificatifs peu flatteurs quant à l’âge de son père. Yvan savait qu’il abusait et que cela ne pourrait pas durer éternellement. Il risquait à tout moment une fugue, ou une rébellion de grande ampleur. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. A chaque fois qu’Isobel se mettait en danger, de près ou de loin, il n’avait en tête que cette maudite cicatrice. Il avait failli avoir une fille exactement comme lui : équipée d’une prothèse mécanique en guise de bras. Alors même pour une partie de chasse, il refusait qu’elle s’absente sans être accompagnée au minimum de Charlie.
Il soupira et demanda au majordome qui traînait là de s’occuper des sangliers morts. Puis, il retourna à sa place.

«Bon, très bien. Alors Basil sera l’appât.
- Je ne suis pas d’accord.»

Yvan se moquait de savoir pourquoi Georges n’était pas d’accord. Il se redressa contre le haut dossier sculpté de sa chaise et fit quelque chose dont il ne fut pas fier.

« Commandant Joe, c’est un ordre de votre Généralissime.»

L’officier baissa la tête, les yeux remplis de larmes. Des larmes de colère. Mais il ne protesta plus.

« Bien. Nous partons dans deux jours, le temps d’organiser les détails.»

Après quoi, il termina son verre de vin et entreprit de rejoindre la chambre des filles, occupée par Isobel, Charlie et Alianora. Il devait parler avec l’adolescente qui était la sienne. Il voulait être sûre qu’elle n’allait pas chercher à le berner d’une manière ou d’une autre.
Il frappa doucement, s’annonça. Comme aucune réponse ne lui vint, il supposa qu’Isobel était encore dans le bain. Elle s’était peut-être endormie. Ici, les baignoires étaient en porcelaine et avaient l’eau courante, ainsi qu’une quantité astronomique de liquide moussant, aux couleurs et senteurs variées. Il entra.
Aussitôt, l’horreur lui étreignit la poitrine. La fenêtre était ouverte, elle s’était construit une échelle de nœuds avec ses draps. Une note était coincée sous une boule à neige. Il l’en arracha d’un geste furieux.

« Papa,

J’ai fait la guerre. Je sais ce dont je suis capable. Arrête de douter de moi. Je vais te prouver ce que je vaux. Retrouve-moi à Ravenwell quand ton plan sera prêt. Je serai à l’auberge du Gobelin Rouge. Je vous attends. N’espère pas me faire un coup fourré pour me renvoyer ici !

P.-S. Je vous apprécie beaucoup, Taesch et toi. Ne prends pas cette lettre comme une excuse pour rompre ! C’est un ordre !

Ta future Généralissime, Isobel.»

Yvan s’en trouva tout déconfit.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Mar 20 Aoû - 15:37

Un trinôme    qui marcheMood sonore : Natural - Imagine Dragons

B.

Il était plus simple, pour tout le monde, d’agir ainsi. Basil et Georges partiraient en premier pour s’emparer de toute l’attention du faux Yvan et les autres pourraient être plus larges dans leurs mouvements. Pourtant, Basilton Elysium Ducroquant-Gourmand, baron de Ducroquant, héritier présomptif au comté de Gourmandise, pair du duché de Condé et lieutenant du Taraske, était passablement terrifié.
A présent, il savait ce qu’était la peur de voir la mort en face - ç’avait été le cas quand il avait été face au faux Yvan, dans la chambre du prince Lucius - et, même s’il tenta à plusieurs reprises d’éloigner ces considérations de sa conscience, il n’était pas sûr d’être à la hauteur quand il serait en face de l’Imposteur. A la fin, épuisé et lassé d’avoir peur, il décida de se détendre. Ils n’y étaient pas encore.
Il avait envie de se lever, d’aller s’entraîner - il trouvait toujours une certaine paix spirituelle dans le fait de dégommer des cibles - mais Georges était là et il ne voulait pas le quitter du regard.
Pendant que tout le monde s’émerveillait du retour de Charlie et d’Isobel, chargées d’un lourd fardeau, Basil jeta un coup d’œil à Lucius.

L.

Il perdit sa concentration, pendant une seconde. Aussitôt, les deux oursons de glace fondirent et furent absorbés par la belle nappe dorée en soie précieuse. Maman Ourse ne tarda pas à fondre à son tour et il soupira doucement. Il prit une gorgée de vin et soupira doucement.
Il avait du mal à retrouver ses pouvoirs. En Enfer, il était tellement, TELLEMENT puissant, c’en était étrange. Il avait bâti des cités de glace, d’un souffle et, quand Aleister se tenait à ses côtés, il se sentait capable de prendre l’Enfer en entier sous sa coupe. D’ailleurs, il avait pensé un moment à rester en bas. Leur vie n’aurait pas été si terrible quand il aurait réussi à obtenir le trône. Aleister n’arrangeait pas les choses, serpent tentateur toujours perché sur son épaule.
Mais non, il était remonté, avec les autres, parce qu’il ne voulait pas abandonner l’Empire à son triste sort. Son Empire. Et ses amis. Pendant ces deux ans, Isobel, Charlie et Nora lui avaient terriblement manqué, mais pas plus que Milo. Il y avait entre eux une sorte de connexion électrique, une compréhension au delà des mots. Une véritable relation de frères.
Lucius regarda Georges embrasser en wi-fi - un truc génial qu’il avait découvert en Enfer, internet et sa connaissance illimitée lui manqueraient - les doigts gantés d’Isobel et sourit doucement.
Il aimait bien le commandant du Taraske. Il l’avait connu de près trois ans auparavant - l’année dernière seulement pour le commandant Joe - alors qu’il étudiait les dragons et leurs flammes. Il espérait pouvoir imiter leur magie, leur feu qui jamais ne s’éteignait sans aide extérieure. Il n’avait pas réussi mais c’était seulement une question de temps.
Isobel fut envoyée dans sa chambre quand vint l’heure des reproches - parce qu’Yvan était Yvan, naturellement - et Charlie la suivit comme une ombre. Personne à part lui ne remarqua que la discrète Alianora - habillée à la mode de ce printemps dans une robe serrée à la taille et ample au niveau de la jupe, avec tout un tas de froufrous au niveau de la poitrine et les épaules découvertes - se levait pour les rejoindre.
Lucius écouta son oncle réprimander Georges - parce qu’encore une fois, il était oncle Yvan - et ferma les yeux. Une fois que tout cela serait fini, il irait bien passer une semaine tranquille à Eksharad, avec Aleister et ... peut-être Vassil, même si, de toute évidence, il était bien plus intéressé par Basil maintenant. Lucius s’en fichait bien. Il aimait bien le lutin mais il comptait bien moins que le démon qui avait ravi son cœur. Son démon. Même s’il ne voulait pas encore lui montrer toute l’étendue de tous ses sentiments.
Yvan s’éclipsa et Basil se tourna vers Elijah. Ils parlaient des hommes postés à la frontière entre Condé et Dasten, le cuisinier avait peut-être une idée. Taesch lui couvait de son regard en sirotant son café glacé, du bout des lèvres. Lorsqu’Yvan redescendit, Taesch regarda le papier qu’il tenait dans la main.

T.


Taesch rit doucement et passa une main dans ses cheveux. Il étincelait à la lumière de la cheminée. Il n’avait jamais réussi à se débarrasser de toutes ces paillettes, pas plus que de ses cornes de démon. Il devait admettre qu’elles lui rajoutaient quelques centimètres et ne le dérangeaient plus autant mais tout de même, ce n’était pas très ... décent.
“Nous avons été parfaitement dupés par trois adolescentes. Quelle armée de pointe.”
Il vit Lucius sourire en coin alors que le jardinier venait leur rapporter la fuite des trois jeunes filles. Le Duc leva la main pour lui faire signe qu’il savait déjà et le renvoya dans ses rosiers. Taesch se leva. Il avait passé assez de temps à cette table.
“Eh bien, finissez de manger. J’ai des choses à faire.”
Il passa à côté du cuisinier et se pencha sur lui, posant une de ses longues mains fines sur son épaule. Ses lèvres tout près de son oreille, il lui murmura quelques mots.

B.

Basil se raidit quand les lèvres de Ser Taesch frôlèrent sa joue. Son haleine exhalait la pomme, la cannelle, mais aussi la cendre, ce qui indiquait qu’il avait embrassé le Généralissime peu de temps avant. Sa main sur son épaule était fine, délicate, mais parfaitement ferme.
“Assurez-vous de sa loyauté, lieutenant. A la manière des Condé.”
Basil hocha doucement la tête et Taesch se retira, comme une vague légère de la fin de l’été. Il savait parfaitement ce que voulait dire Ser Taesch. Il rougit très violemment. Le prince Lucius se leva à ce moment.
“Nous aussi. Milo, Konj, vous venez ?”
Konstantin Becjm, qui était un géant de la hauteur de Luscka von Hochen, hocha la tête.
“Da, bràt.
- Comment est-ce que tu viens de m’appeler?!”

Bien vite, leurs voix s’éloignèrent. L’Empereur et son mari étaient déjà loin avant que Basil ne s’en rende compte et Basil passa une main dans ses cheveux. Ils étaient redevenus plus ou moins soyeux. Il se leva et vint s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil du commandant, heureusement ses fesses n’étaient pas très larges. Il n’avait aucune intention d’obéir au Ser Taesch mais il voulait rassurer son supérieur.
“Ne vous en faites pas, commandant, je fais un très bon appât. Très voyant.”
Bien sûr, il n’aurait rien contre le fait que, d’un de ses bras puissants, le commandant le renverse sur ses genoux et l’embrassa passionnément, mais il en doutait. Il savait que le commandant n’était pas intéressé par les hommes.
“Est-ce que vous auriez ... par hasard ... des nouvelles de Nougatine ?”

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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Mer 18 Sep - 13:55

Georges n’était pas du genre à remettre en question les ordres de ses supérieurs, il ne l’avait jamais été. Et il respectait toujours le Généralissime Yvanov, tout autant, oui. Mais il ne pouvait s’empêcher de le détester aussi. Le Commandant força son instinct émotionnel à la fermer, à se terrer tout au fond de lui. Il devait prendre sur lui et c’est ce qu’il fit. Il lui suffit de compter jusqu’à dix pour retrouver son calme. Ses poings se décrispèrent et il posa ses mains à plat sur la table, de chaque côté de son assiette vide. Ses épaules se détendirent, son dos redevint droit, son visage impassible et ses yeux secs. Il n’aurait certainement pas éclaté en sanglots devant tout le monde, mais s’il s’était laissé aller, il aurait pu hurler sur le prince Yvan, lui postillonner dessus et inonder son visage de larmes salées. Mais il n’était pas comme ça. Alors il se tut et attendit patiemment que les autres décident pour lui. Il n’était pas question du Taraske, il n’avait pas son mot à dire. Et c’était peut-être le but du Généralissime quand il lui avait donné cet ordre immonde qui ne lui plaisait pas du tout. Enfin, il avait raison, Georges le savait bien. Ses trois enfants ne pouvaient passer avant la sécurité de Ravenwell et l’avenir de tout l’Empire. Tout le monde à cette table faisait ce même sacrifice. L’Empereur et le Prince Consort auraient sûrement préféré voler au secours de leur fille sans penser à personne d’autre.

Comme par magie, tout le monde ou presque disparut en même temps de la salle à manger. Le temps que Georges s’en aperçoive, il était seul avec le lieutenant Ducroquant. Celui-ci vint s’installer avec un charme désarmant sur l’accoudoir de son fauteuil. Oui, parce qu’ici, on ne dînait pas sur de simples chaises, mais bien des fauteuils. Une preuve supplémentaire, s’il y en avait besoin, que les Condé dépensaient à tort et à travers. Il se pencha sur l’accoudoir resté libre, son bras le plus proche de Basil prudemment disposé contre son torse, la main sur l’intérieur de son autre coude. Il aurait préféré être moins musclé, plus petit. Là, il ne pouvait empêcher son épaule et sa cuisse d’être trop proches du lieutenant.
Pourquoi cela le gênait-il ainsi ? Il n’en savait trop rien, finalement. Il était juste certain qu’il voulait éviter que le cuisinier interprète mal ses gestes. Ou que sa femme décédée l’interprète mal, de là où elle se trouvait. Basil était un tel tentateur, et il avait de si beaux cheveux blonds. Dans cette situation, avec le feu de cheminée qui crépitait doucement, comme dans une berceuse ; avec cette lumière tamisée, intime, dispensée par quelques bougies ; avec ce délicat parfum de nourriture... Il était facile de penser que les deux hommes s’apprêtaient à se livrer à des actes censurables.
Heureusement, si Basil avait le physique du tentateur, il n’en avait pas la conversation. Le sujet qu’il aborda était son dragon, bien que Georges mit quelques instants avant de le comprendre.

«Nougatine... ? De quoi parlez-vous ? Oh ! Attendez, je me souviens.»

C’était ainsi que Basil avait baptisé sa dragonne, le jour où elle avait surgi de son œuf. C’était une jolie créature qui méritait son nom, pour peu qu’on soit du genre à se baser sur la couleur d’un animal. Georges, lui, n’avait pas eu l’honneur de choisir pour Apocalypse. Sa monture était sans doute le dragon le plus indépendant du Taraske et contrairement à tous ses cadets, il avait choisi de s’enrôler. Il s’était présenté à Georges un matin, à l’aube, dans son jardin. L’énorme bête rouge et blanche avait partagé quelques pensées avec le Commandant, notamment son nom et son objectif. Il voulait changer les choses et pour lui, le Taraske était le meilleur endroit pour le faire.
Georges n’était pas un complet idiot, il savait qu’Apocalypse lui cachait bien des choses. Une créature avec autant de cicatrices ne pouvait qu’avait une histoire tragique et abondante de faits épiques. Mais il n’en saurait pas plus sans le laisser faire et puis, un tel monstre arriverait toujours à ses fins. Autant aviser le moment venu. En plus, il était fier qu’Apocalypse gagne tous les ans le concours de celui qui crache le feu le plus loin. Ceux qui dénigraient cette compétition étaient des jaloux.

« Elle va bien. Tous les dragons vont bien. Mais nous n’avons plus eu le droit de les monter depuis l’avènement du prince Yvan. Enfin... De l’usurpateur. Maintenant que je connais la vérité, je pense qu’il doit réfléchir à un moyen efficace de les utiliser.»

Il eut un léger sourire en coin, le regard fixé sur un tableau bucolique qu’il ne voyait pas vraiment, en pensant à ce qui se produirait si le faux Empereur tentait d’utiliser Apocalypse à ses propres fins. Et bien, ce serait sans doute la solution la plus rapide et efficace de se débarrasser de l’ennemi.

« Si l’occasion se présente, il serait sans doute judicieux de se servir des dragons. Mais nous nous en tiendrons au plan, qu’il me plaise ou pas.»

Il leva les yeux sur Basil, étudiant un instant son visage pris dans le halo de ses cheveux brillants.

«Je sais que vous serez un excellent appât, très voyant comme vous dites. Je sais que vous savez vous défendre. Mais... Soyez prudent. Je ne suis pas venu jusqu’ici pour que vous vous fassiez tuer aussi facilement. De plus,la réputation de notre unité est en jeu. Un lieutenant du Taraske ne peut pas échouer dans le rôle d’un vulgaire appât. Est-ce clair, lieutenant ?»

Il planta ses yeux bleus dans ceux de Basil. Sa poitrine le chauffait, le brûlait même. Il ressentit un désir inavouable et incompréhensible de plaque sa bouche contre celle du cuisinier. C’était sans doute à cause de cette atmosphère. Un véritable piège. Il resta immobile jusqu’à entendre la réponse de Basil. Ensuite, il battrait en retraite à l’étage. Là-haut, il trouverait bien un domestique pour lui indiquer une chambre. Sinon, il irait dormir avec ses hommes, dans les parties réservées aux serviteurs.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Ven 20 Sep - 10:15

Un trinôme    qui marcheMood sonore : I Found - Amber Run

En se tenant aussi près de son commandant, il ne pouvait qu’imaginer ses mains calleuses se glisser sous sa chemise, ses lèvres gercées contre les siennes ... Il s’imaginait ce qu’il pourrait faire au commandant, s’il osait l’approcher. Pourtant, il n’avait jamais osé lui demander d’aller boire un verre. Il était si désespérément sûr de l’hétérosexualité de son grand amour que rien ne pouvait le convaincre de lui demander quoique ce soit.
En réalité, Elijah avait même proposé de tenir lieu de médiateur entre eux. Il affirmait que, parfois, il fallait se lancer à corps perdu dans quelque chose pour obtenir une récompense. Et Basil aurait bien aimé se lancer à corps perdu sur Georges mais il ne pouvait s’y résoudre. C’était bien trop dur de s’imaginer le rejet et ce qui suivrait. La distance infranchissable qui s’établirait entre Georges et lui.
Georges qui le plaquait contre son bureau en l’appelant un mauvais lieutenant.
Le commandant semblait un peu mal à l’aise de sa proximité avec son lieutenant et Basil songea à se lever et à s’en aller. Mais il avait besoin de savoir ce qui était arrivé à Nougatine. Il avait besoin de savoir que son pressentiment était correct, que personne n’avait touché à sa dragonne. De toute façon, elle ne se serait jamais laissée faire ... Elle était impitoyable et très fière.
Le commandant passerait ses mains sur ses cuisses avant de lui arracher son pantalon.
Le jeune homme sourit doucement en penchant la tête sur le côté. Il était dur pour lui de résister à cet air renfrogné que son commandant arborait avec une telle sévérité. Il était dur, mais dans un registre différent d’Yvan. Le généralissime aimait semer la peur et le respect dans ses troupes alors que Georges ... il gagnait l’estime de ses hommes. Il était un homme respectable et Basil ne pouvait s’empêcher de penser à toutes les façons possibles de le dépraver. Quelle honte !
C’était facile pourtant, il n’avait qu’à aller contre toutes ses envies, tous ses principes. Il n’avait qu’à tomber amoureux d’un autre homme. Chaque année, les cadets qui entraient dans le Taraske finissaient inexorablement par se pâmer devant lui et flatter sa chevelure, sa démarche, son talent au tir. Il n’avait qu’à en choisir un.
Basil se cambrerait et Georges passerait ses mains rugueuses dans les cheveux de son lieutenant avant de les empoigner.
Georges sembla reconnaître le nom de Nougatine et, tandis qu’il réfléchissait, Basil regarda son visage. Il rêvait d’embrasser chaque petite ride, de se réveiller chaque nuit pour voir ce visage contre l’oreiller voisin. Il s’interdit de réfléchir plus avant à ce genre de choses et soupira doucement. A part la mort de sa femme, qu’est-ce qui pouvait avoir provoqué ce genre de vieillissement ... ?
Le lieutenant grifferait le bois du bureau quand Georges s’enfoncerait en lui d’un seul coup de reins.
Nougatine allait bien et cela soulagea grandement Basil. Il avait eu peur qu’on ne bannisse son dragon après sa condamnation mais en vérité, les dragons étaient bien trop précieux pour qu’on les perde ainsi. Les dragons ne cessaient jamais de grandir et ils finissaient pas être trop impressionnants pour qu’on puisse les monter. A la fin, ils devenaient tous trop lourds pour voler. Ils se nichaient dans une région propice et s’endormaient profondément, devenant des montagnes comme les autres.
“Tu aimes quand je te prends comme ça ? Tu aimes ça ?” “Oui, oui Daddy, encore!”  
Basil hocha la tête. Georges n’aimait toujours pas le plan mais le lieutenant était convaincu que cela marcherait. Il savait que ce n’était pas une bonne idée de s’engager dans un combat qu’un des participants jugeait futile mais ils devaient faire ce qu’il fallait, parce que ce plan était le meilleur, tactiquement parlant. C’était forcément le cas, sinon le quatuor impérial ne l’aurait jamais accepté.
Le commandant lui donna un petit sermon et Basil hocha la tête. Il savait que Georges était inquiet uniquement parce qu’il était un membre de son unité mais il ne put empêcher son cœur de se réchauffer. C’était comme si le destin lui montrait ce qu’il devait faire pour obtenir ce qu’il désirait depuis des années. Il déglutit doucement. Ses mains se crispèrent.
Les cuisses de Georges contre les siennes. Ses doigts dans ses cheveux. Sa main tenant sa hanche.  
“Oui très clair, mon commandant.”
Et puis, quelque chose céda en lui. Comme si le barrage qui retenait tous ses sentiments avait trop de failles et avait fini par se briser. Il se pencha vers Georges, ses doigts délicats se posèrent sur sa mâchoire et sa bouche contre celle de son commandant. C’était un baiser de Condé. Un baiser plein de langues, de salive, de passion. Un baiser qu’il regretterait aussitôt que ses lèvres auraient quitté celles de Georges.
Quelque chose en verre se brisa et Basil rompit le baiser. Il recula, à vitesse vampirique, et son dos se cogna contre le manteau de la cheminée, à l’autre bout de la pièce, comme s’il avait été poussé. Dans l’entrée de la pièce, Vassil le regardait. Il avait les pieds dans une mare de sang qui s’écoulait d’un pichet brisé. Ah ... Bon, il devait sortir d’ici avant que son commandant ne décide le tuer.
“Je suis désolé, commandant.”
Et puis, en un éclair, il fut dehors. Il commençait à pleuvoir mais peu importe. Il avait besoin d’air. Il avait fait une très, très grosse connerie.

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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Ven 20 Sep - 17:06

Georges ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Il pensa d’abord s’imaginer les choses, ce baiser. Mais il était trop réel, c’était évidemment qu’il avait véritablement lieu. L’odeur de Basil, l’humidité, la douceur de ses lèvres... Il n’aurait jamais pu imaginer ça. Et qui avait commencé ? Lui, sans qu’il s’en aperçoive ? Non... C’était le cuisinier. Sa langue avait un goût d’herbes aromatiques.
Georges se rencogna dans son fauteuil et poussa des pieds sur le parquet. Bien sûr, quand le fauteuil glissa et recula, Basil le suivit. Il le suivit et même se retrouva un peu plus près de lui. Georges saisit son bras, ne sachant s’il allait le repousser ou l’attirer. Et puis, un bruit de verre brisé les interrompit. Un jeune homme tout en finesse se tenait dans l’encadrement de la porte, un pichet de sang gâché à ses pieds.
Basil s’enfuit, près de la cheminée d’abord, puis en dehors de la salle à manger. Georges n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, voir de penser quoi que ce soit d’ordonné. Il se leva de son fauteuil et rejoignit le serviteur malhabile en quelques pas lourds.

« Tu ne dois pas travailler ici depuis longtemps. Fais attention, Taesch Condé n’est pas quelqu’un de tendre.»

Le serviteur lui renvoya un regard mauvais avant de lui présenter un majeur à la manucure brillante.

« Je suis pas un putain de servant ! J’étais avec le prince Lucius à Ravenwell ! Et merde ! C’est moi qui devrait porter le titre de Baron au lieu de faire des ronds de jambe à tout va pour obtenir la moindre poignée de cacahuètes !»

Là-dessus, il s’en fut, de toute évidence vexé. Georges ne savait pas ce qu’il s’était passé dans la vie de ce jeune homme, ou si ce qu’il venait de lui révéler était vrai, mais il était certain d’une chose : il n’arriverait jamais à rien avec une attitude pareille.
Il prit le temps d’éponger le sang avec des serviettes qu’il essorait dans un saladier dans lequel il ne restait plus qu’un fond de vinaigrette, puis laissa le soin aux véritables serviteurs du manoir de s’occuper des détails. Cela lui permit de réfléchir à ce qu’il venait de se passer avec Basil. Contrairement à ce qu’il pensait, il ne ressentait pas d’écrasante culpabilité. Et il avait vraiment apprécié ce baiser. Ca lui avait donné envie de plus, beaucoup plus. Basil... L’avait excité.... Les Condé !

Il se dirigea vers la porte d’entrée, qu’il avait entendue s’ouvrir. Une fois dehors, il essaya de repérer la haute silhouette du lieutenant en dépit du rideau de pluie qui recouvrait le paysage. Une odeur d’herbe et de terre envahissaient son nez, l’empêchant de pister le délicat parfum du cuisinier. Georges arpenta le domaine à grandes enjambées, se moquant que ses vêtements collent à sa peau ou que ses talons soulèvent de la boue qui maculait ses chevilles. Enfin, il le retrouva. Pas très loin du bâtiment où dormaient ses hommes. Il les entendait chanter des poèmes paillards.
Basil avait l’air d’un chaton perdu, ainsi trempé jusqu’aux os. Georges fit un crochet par l’écurie avant de le rejoindre.

« Lieutenant...»

Il déposa sur les épaules de Basil la lourde cape de laine bleue qu’il avait dénichée et rabattit le capuchon sur sa tête. Ca ne servait plus à grand chose, mais il espérait qu’ainsi, la situation présente serait un peu plus confortable pour son lieutenant.

« Vous ne voulez pas rentrer vous abriter ? Nous serions mieux dans votre chambre pour discuter. Vous avez besoin de vous déshabiller, de prendre un bon bain chaud, puis de vous sécher devant le feu. Je peux m’occuper de tout si vous voulez.»

Il glissa sa main sur la joue de Basil, sous la laine bleue. Sa peau était étonnamment douce. Il fondit sur ses lèvres pour l’embrasser. Ce ne fut pas aussi fougueux que dans la salle à manger, parce qu’il se retenait. Sa langue glissa presque avec délicatesse sur celle du lieutenant, ses dents vinrent pincer doucement sa lèvre inférieure, son pouce glissa lentement sur sa tempe. S’il allait plus loin, il le prendrait ici-même, sous la pluie, dehors, à proximité d’une bande de soldats habitués à se montrer curieux et efficaces.

Georges reprit ses distances après ce baiser, mais il garda sa main contre le visage de Basil. L’autre était posée sur la hanche du cuisinier, son pouce glissé sous sa ceinture. Comme s’il allait l’attirer contre lui dans une seconde.

« On peut y passer du temps aujourd’hui, mais demain il faudra oublier ça. Demain, il faudra se concentrer sur ce que nous avons à faire de plus important. Et on ne peut pas laisser des sentiments entraver la bonne exécution du plan. Quand tout sera rentré dans l’ordre... Et bien, ça dépendra de qui sera mort et qui sera encore en vie.»

C’était sans doute peu optimiste, mais tout à fait réaliste. Georges ne pouvait promettre monts et merveilles à Basil alors qu’il allait peut-être mourir dans quelques jours. Et si l’un de ses enfants perdait la vie, il refuserait probablement de s’encombrer d’une relation amoureuse. Tellement d’autres choses pouvaient aussi arriver, des choses auxquelles il ne pensait pas, dont il n’avait pas idée.

« Est-ce que... Tu veux passer du temps avec moi ? Maintenant ?»

Son ton était chaud et ne laissait aucune place au doute. Le temps qu’il passerait avec Basil ne serait pas de tout repos. Il serait rempli de gémissements et de caresses, de baisers et de grincements de lit. Et ce serait sans doute un soulagement avant ce qu’ils s’apprêtaient à accomplir.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Sam 21 Sep - 13:41

Un trinôme    qui marcheMood sonore : for him. - troye sivan

Le lieutenant trouva un certain apaisement dans la pluie. Il aurait aimé que Georges le retienne, lui ordonne de ne pas partir mais de toute évidence, c’était un espoir vain. Le commandant Joe était un homme de sens, un homme parfaitement conscient que c’était une mauvaise idée de se laisser aller à ces baisers avec un de ses hommes.
Il essuya ses joues un moment puis abandonna. Il ne savait pas si c’était des larmes ou de la pluie et à vrai dire, il s’en fichait un peu. Il rabattit ses cheveux en arrière mais ils retombèrent mollement devant ses yeux. A bien y regarder, ils n’avaient plus aucune beauté. Ils étaient emmêlés et trempés, et ils ne s’étaient pas encore remis du traitement qu’ils avaient subi en prison.
Au loin, il entendait les meilleurs hommes de Taraske fêter la réussite complète de leur plan, même s’ils n’y avaient pas beaucoup participé. Les membres du Taraske avaient le plus souvent les missions les plus risquées. Certains de leurs membres avaient même acquis une ou deux cicatrices en entraînant leurs dragons. Les reptiles étaient des créatures fières et il ne fallait pas les froisser.
‘Je l’aime’, pensait-il, ‘et maintenant il me déteste, forcément.’ Il aurait dû considérer son commandant comme un frère, un véritable frère d’armes, mais ce n’était pas le cas. Probablement parce qu’il avait toujours rêvé de connaître un homme comme lui. Bien cachés sous son lit se trouvaient tous ses romans érotiques remplis d’hommes musclés aux cheveux grisonnants. Des hommes droits, attentionnés mais rigoureux.
Basil était stupide. Il ne savait pas pourquoi il avait embrassé son commandant. Il croyait peut-être que tout serait plus facile une fois qu’il se serait déclaré. C’était faux. Ce n’était pas plus facile, tout au contraire.
Il serait plus intelligent à l’avenir. Il ne se laisserait plus l’approcher de trop près quand ils seraient seuls. C’était une bonne idée, de se laisser du temps. Il se hurlerait de s’en aller quand il le verrait torse nu dans la salle d’entraînement et il ne serait jamais assez stupide pour s’asseoir sur l’accoudoir de son fauteuil de nouveau. Il disparaîtrait de la vue de son commandant quand il le pourrait.
Basil vit Vassil passer, visiblement excédé par quelque chose. Il ne cessait de répéter des choses comme ‘Il m’pompes le vieux, je vais aller à Kotka et récupérer ma ferme’ mais quand il croisa Lucius, il sembla se calmer. Le prince lui glissa quelques mots à l’oreille puis l’entraîna à l’intérieur. Basil sourit doucement. Au moins, le jeune lutin semblait avoir obtenu ce qu’il voulait.
La voix du commandant le fit sursauter comme un lapin prit dans un champ de salades. Un coup de vent assourdissant passa près d’eux dans un ‘zzooohh’ impressionnant et Basil regarda les cheveux de Georges se soulever dans une jolie nuée blanche. Il aurait aimé passer ses doigts dedans. Il n’était pas certain que c’était une façon d’arranger sa situation, néanmoins.
“Ah ... Commandant.”
Il ne savait pas quoi dire de plus, même s’il se sentait passablement débile de ne pas pouvoir formuler des excuses à haute voix. Ce n’était pas le genre de choses dont on pouvait se vanter en soirée mondaine - bon, Basil n’y foutait jamais les pieds mais quand même. Seigneurs ... Il était figé, noyé dans le regard bleuté de l’homme qu’il avait embrassé.
Basil se retrouva bientôt enroulé dans une cape de laine et sentit ses os trempés se réchauffer un peu. Et puis il se sentit brûler de l’intérieur quand Georges parla. Il lui proposait d’aller dans sa chambre. Il lui proposait de prendre soin de lui, comme on aurait prit soin d’un amant.
“Ma ... chambre .. ?”
Et puis, Georges l’embrassa. Sans passion mais avec beaucoup de tendresse. ‘Avec cinq minutes et les mains libres, je parviendrais à réveiller sa passion’ se dit-il, puis il se trouva trop exigeant. Il était déjà heureux de ce baiser à la limite de l’indécence. Vraiment, que pourrait-il demander de plus ? Il n’aurait pas dit non à la proposition de Georges s’il avait pu répondre.
Au loin, il entendit Larsson chanter plus fort et il se recula doucement, en même temps que son commandant. Georges garda ses mains sur lui, comme par possessivité. Basil se sentit encore rougir. Il aurait aimé que ce soit cela. Mais il en doutait. Et puis, Georges parla de nouveau et, à ces mots, le cuisinier hocha doucement la tête.
Demain, il faudrait oublier cela. C’était une jolie façon de dire qu’ils ne reparleraient plus jamais de leur temps passé ensemble quand leur vie serait revenue à la normale. Basil regard un moment le plan vert des bords des bassins à carpes qui s’étendait non loin de là et hocha de nouveau la tête. Il était prêt à donner sans recevoir, il était prêt à n’importe quoi pour Georges.
“Allons y.”

De la fenêtre de sa chambre, on voyait les villages charmants qui s’étalaient sous la colline d’Irmingarde. Les rideaux de pluie s’étaient un peu délayés et il pouvait voir quelques lanternes encore allumées. Pas beaucoup. Basil laissa les doigts puissants de Georges le déshabiller et il le laissa l’entraîner dans la salle de bain. Il y avait du nouveau là dedans. Le commandant avait réussi à trouver du bain moussant.
Ils se plongèrent tous les deux dans l’eau brûlante et le lieutenant monta à califourchon sur le corps de son commandant.
La modernisation du manoir leur permettait de profiter d’une baignoire en émail parfaitement étanche mais cela ne l’empêcha pas d’en mettre partout en bougeant, frottant ses fesses contre le sexe de son commandant. Il en profita pour explorer son corps, embrassant son front, son cou, mordant le lobe de son oreille. Quand le désir se faisait trop présent, il laissait échapper un peu de vapeur en gémissant tout près de l’oreille de Georges. Il espérait le pousser assez à bout pour qu’il lui fasse du mal. Peut-être.

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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Sam 21 Sep - 14:33

La réponse de Basil ne plut pas beaucoup à Georges, même s’il n’en fit pas la remarque. Tout le temps où il le raccompagna à l’intérieur du manoir, une main légère posée dans le bas du dos du lieutenant, il se demanda si l’officier était vraiment d’accord. Il n’avait pas semblé très heureux, plutôt résigné, comme s’il s’agissait d’un devoir. Mais Basil avait de toute façon besoin de rentrer se baigner, alors il alla jusqu’à le déshabiller, le caressant à peine. Le lieutenant se montrant néanmoins aguicheur au moment de rentrer dans la baignoire fumante, il se mit nu et s’y glissa en faisant considérablement remonter le niveau de l’eau. L’ajout de Basil entama l’inondation de la salle de bain.
Les doutes du Commandant s’effacèrent un peu quand son lieutenant le chevaucha avec beaucoup d’enthousiasme. Penché en arrière, les bras sur le rebord de la baignoire, Georges appréciait le traitement les yeux fermés. Il se laissa embrasser et caresser, il laissa son sexe se durcir paresseusement contre les fesses demandeuses de Basil. Les gémissements qui emplissaient son oreille de temps à autre rendaient plus difficile la tâche de rester immobile. Il laissa la tension monter, jusqu’à ne plus pouvoir se contenir. Si Basil ne voulait pas de lui, il n’y serait pas parvenu avec un tel succès.

Georges saisit le pavé de savon (rose) à sa portée et s’en enduit les doigts. D’une main, il maintint fermement son amant contre lui. De l’autre, il alla fureter entre les cuisses de Basil et introduisit en lui index et majeur. Il libéra ensuite sa hanche et attira son visage plus près du sien en empoignant sa nuque. L’enfermement l’avait rendu bien moins beau, mais le Commandant le trouvait tout de même magnifique. Basil était pour lui ce qu’une flamme représentait pour un papillon. Comme l’insecte, il devenait complètement idiot et se précipitait sur lui, faisant fi des conséquences. Il l’embrassa délicatement, avant de lui demander :

« Est-ce que ça te plaît ?»

Ses doigts bougeaient en Basil, lentement, l’écartant avec précaution. Il craignait de lui faire du mal ou de l’effrayer. Il ignorait tout de l’expérience du lieutenant avec les hommes. Peut-être bien qu’il n’était pas tant que cela un Condé.


Après le bain, Georges s’appliqua devant le feu de cheminée de la chambre. Il avait étalé quelques fourrures sur le sol, puis Basil à plat ventre sur elles. Il le prit, toujours avec précaution d’abord. Et puis il se laissa emporter. De toute évidence, le lieutenant pouvait encaisser. Largement.
Quand ils le firent pour la troisième fois, enfin dans le lit, Georges crut qu’ils allaient finir par casser quelque chose. Il empoignait la tignasse emmêlée de Basil tandis qu’il allait et venait avec sauvagerie en lui. Leurs gémissements emplissaient largement la chambre. Cela faisait combien de temps qu’il ne s’était pas laissé aller de cette façon ? Bien trop longtemps. La dernière fois, ça avait été avec sa femme. Les autres, rares, qui avaient suivi, avaient été si fades et sa relation avec eux si vide de sens...
Quand il s’en aperçut, il se figea tout au fond de Basil. Cette révélation était un peu terrifiante. Certes, le lieutenant lui plaisait, mais à ce point ? Ne voulant pas que son amant d’un soir ne soupçonne quoi que ce soit sur ses pensées, il reprit ses assauts à un rythme effréné et s’efforça de ne plus réfléchir. Il se concentra sur les gémissements de Basil et son moment d’égarement passa rapidement.


Le soleil était déjà en train de redescendre lorsqu’ils s’arrêtèrent. Georges était allé chercher les limites de son corps et il n’aspirait plus qu’à dormir. Il ne voulait pas non plus réfléchir et attira Basil tout contre lui, le nez contre sa nuque. Sa main glissa un peu sur le ventre du lieutenant, caressant sa peau moite et légèrement collante. Un bain s’imposait de nouveau...

« A demain... Il faudra que je te parle. D’un truc.»

Il poussa un long soupir avant de s’endormir, plus paisible qu’il n’aurait pu l’espérer avant une grande bataille décisive.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Lun 23 Sep - 14:17

Un trinôme    qui marcheMood sonore : even if it hurts (acoustic) - sam tinniez

Basil était à bout. Chaque sensation surmontait la précédente, rendant encore plus incroyable cette expérience sexuelle. Mais ce n’était pas que ça, pas que du sexe. Ils étaient tous les deux si parfaitement assortis que le jeune vampire avait du mal à croire qu’ils ne se soient pas sauté dessus avant. Il gémit, cria, pria Moemai et tous les dieux qui lui venaient en tête que ce moment ne s’arrête jamais.
Le lieutenant laissa son commandant embrasser ses tâches de rousseur, il laissa les mains de Georges aller où elles le souhaitaient. Il le laissa faire ce qu’il voulait de lui mais il prit aussi sa part de plaisir. Il prit ce qu’il voulait. Il griffa le dos de Georges avec la férocité d’un ours et fit de son mieux pour se coller à lui, si proche que jamais la peau de son commandant ne cessait de le toucher, ne serait-ce qu’un frôlement.
Il profita des muscles de Georges, de sa peau délicieuse. Il caressa ses cicatrices, dont une aussi grosse que le premier volume des Chroniques de la Belle Époque. Tout lui semblait si incroyable qu’il se crut un moment dans un songe. Devenait-il fou ? Il en doutait honnêtement mais à voir ce qui se présentait à lui, il commençait à le croire. Georges était bon, attentionné et aimant avec lui.
“Oui, oui, commandant. Tout ce que vous faites me plaît.”
Et ce n’était pas un mensonge. Par Dansl, rien de ce qu’il pouvait penser ne pouvait être camouflé avec un mensonge grossier. Il avait toujours été un menteur pitoyable de toute façon et il n’était pas foutu de penser à quelque ruse que ce soit maintenant. A vrai dire, c’était un putain de miracle que Basil ait pu cacher ses sentiments aux yeux de son commandant pendant si longtemps. C’était probablement parce que Georges ne faisait pas attention.
Basil savait que Freckles, un de ses marmitons, avait écrit de nombreuses histoires érotiques sur la relation d’un commandant anonyme et de son lieutenant dévoué mais, même en les lisant, même en s’en inspirant pour ses propres fantaisies, il n’avait jamais imaginé que ce serait aussi parfait. Georges était aussi brillant et aussi brûlant qu’un astre. Basil ne pouvait que s’abîmer dans sa contemplation.
En vérité, avant de sentir les lèvres mouillées de Georges contre les siennes, il avait été incapable de se figurer quel brasier son attention allumerait en lui. Et depuis, il ne cessait de brûler. Même dans l’eau du bain, il flambait tel un feu de forêt en expansion. Et devant la cheminée, le feu en lui ne put que s’éteindre. Ses flammes léchaient tout ce qu’elles pouvaient atteindre, cherchant à consumer tout son être.
Si Basil lui racontait, Freckles en ferait certainement toute une bande dessinée. Il consacrerait certainement seize pages en noir et blanc, encrée à la main, rien qu’au baiser sous la pluie.

Lorsque le soleil fut complètement couché, ce fut bien peu reposé que Basil se présenta habillé et lavé dans les cuisines pour y manger un bout. Il avait beau avoir bien mangé la veille, rien ne pouvait le préparer à ce que Georges lui avait fait endurer. Il bailla largement en se coupant un morceau de pain.
“Et balance cette peluche horrible, tant que tu y es! Hors de question que ma résidence secondaire soit peuplée de ce genre de trucs.”
Son regard se tourna vers Yvan et Taesch qui se disputaient légèrement dans la salle à manger dont les portes étaient grandes ouvertes. Ils ne semblaient pas franchement anxieux mais ils aimaient se battre, prendre des vies et être couverts de sang alors c’était sans doute très naturel tout ça pour eux. Basil étala du fromage sur son pain et bailla de nouveau.
“Qu’est-ce que tu racontes ? C’est un cerf empaillé, pas une peluche, Yvan.
- C’est affreux !

- C’est traditionnel ! Rustique !”
Il les abandonna à leur dispute de couple pour rejoindre les autres dans le petit salon. Basil avait résisté à l’envie de réveiller Georges pour lui demander ce qu’il devait lui dire mais son commandant avait besoin de repos. Et puis, bon, ils n’étaient pas ensemble alors il ne pouvait pas exactement le réveiller en lui soufflant des mots doux au creux de l’oreille. Même s’il l’aurait voulu.

LUCIUS

Il avait toujours été exclusif, comme ses parents. Mais ... plus maintenant. Avec Aleister, il se sentait plus libre, plus à même d’explorer le reste de l’univers, sans se sentir coupable de baiser avec quelqu’un d’autre de temps en temps. Surtout si c’était avec Aleister. Madame Tarte lui apporta une nouvelle fournée de tartine beurrée et il accepta avec joie. Il était parfaitement affamé. Et il aurait besoin de forces.
Tout le monde était prêt. Ou presque. Le jeune prince finit de petit déjeuner puis se rendit dans le petit salon où ses parents étudiaient le plan. Il saisit la main de Milo et vit Konstantin sortit à moitié une arme blanche de sous son aisselle avant de la ranger, s’efforçant sans doute au calme. Il ignora Elijah qui se questionnait sur la sûreté d’une halte à Agloval pour se concentrer sur son frère.
“Alors ? Tu vas venir ? Rester ici ? Ou bien retourner à ta ferme ?”
Lucius avait terriblement envie que Milo vienne avec lui mais il se doutait qu’il avait trop connu d’aventure pour venir. Cela ne l’empêchait pas d’espérer.

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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Dim 3 Nov - 11:57

Sans jeu de mots volontaire, Miloslaw entra à pas de loup dans la cuisine du manoir. Il laissait derrière lui un peu de boue et d”herbe humide. Le temps que ses yeux s”habituent à la faible luminosité présente à l”intérieur, Konstantin l”avait rejoint. Il sentait sa présence et son odeur musquée. La porte claqua dans son dos et Miloslaw tressaillit avant de se retourner, l”index sur les lèvres.

«Shhh !»

Ils étaient les seules personnes éveillées au manoir, tout était calme et éteint. Et il comptait sur le fait que les choses restent comme ça jusqu”à ce qu”il se soit débarrassé des brindilles emmêlées dans ses cheveux et de la terre qui maculait sa peau. Konstantin n”en avait visiblement rien à faire des apparences, lui, puisqu”il prit le temps de souligner sa joue d”une caresse de son large pouce. Avant de lui faire remarquer que son visage était sale. Le sourire niais de Miloslaw s”évanouit. Il devait prendre un bain !

«Arrête, montons avant que quelqu”un nous surprenne et ne comprenne...»

La porte de la cuisine s”ouvrit. Allen le serviteur apparut, une lanterne à la main. Même ce simple objet était une véritable œuvre d”art, comme tout ce qu”on pouvait trouver dans cette maison. Milo le fixa avec de grands yeux écarquillés. Mais à part un léger sourire en coin, Allen ne fit aucune remarque.

«Bonsoir, messieurs !» lança-t-il dans une imitation involontaire du professeur de manières de Milo à l”école des majordomes. Elle était néanmoins imparfaite, car on sentait trop l”enthousiasme et la moquerie à peine voilée. Cela lui aurait valu un zéro pointé en évaluation.

Miloslaw ne dit rien, tandis que Konstantin s”affalait à la table de la cuisine et commençait à arracher un morceau de pain de la miche de la veille. Il faisait encore assez frais pour laisser le beurre sur la table et le petit capuchon de porcelaine blanche ne tarda pas à disparaître au profit de son trésor lacté. Miloslaw se demanda s”il n”allait pas s”évanouir en remarquant les poils châtaigne qu”il avait laissé sur l”épaule de son fiancé. Il les lui enleva d”un geste rapide et les fourra dans sa poche. Puis, il s”affaire à préparer le café et le jus de fruits frais. Les produits de saison ne manquaient pas à Condé, les serviteurs allaient tous les jours au marché depuis le retour des beaux jours. C”était en tout cas ce qu”il avait appris de la bouche d”Allen. Ce dernier était un majordome comme on n”en faisait pas à l”université des majordomes. Milo l”aimait bien.

« Tien... Tenez, monsieur le baron.
- Tu peux me tutoyer, répondit aimablement Miloslaw en saisissant la bassine d”eau tiède savonneuse que venait de lui préparer le majordome. Je suis pas vraiment à l”aise avec tous ces ronds de jambes et ces titres qu”on me décerne.»

Il appréciait aussi de parler avec Allen parce que ce dernier conversait aussi bien en langue commune qu”en dialecte condéen.
Il s”appliqua, à un bout de la table de la cuisine, à nettoyer les parties visibles de son corps. Heureusement, ses vêtements n”avaient pas roulés dans la terre de forêt et il pouvait paraître décent. Armé d”un torchon, il s”occupa ensuite de Konstantin, qui soupira en mâchant son bout de pain beurré. Il trouvait sans doute ridicule les efforts que produisait Miloslaw pour cacher au plus de monde possible qu”ils avaient passé la journée dans la forêt domaniale du Duc. Bien sûr, il ne comprenait sans doute pas que tout ça représentait un cap énorme pour Milo et qu”il avait d”abord besoin de l”analyser et de l”accepter avant de devoir le partager.


Quand Lucius se leva, Miloslaw était au salon et écoutait l”empereur, le prince consort et les deux généraux débattre des détails de leur plan d”action. Il essayait de s”intéresser réellement et de trouver des idées, mais rien ne lui venait. Il n”était pas un homme de guerre. Konstantin devait être plus à l”aise, même s”il ne disait rien non plus. Milo, lui, ne pensait réellement qu”à une chose : il aurait aimé que son fiancé le touche, même un petit peu, au lieu de rester les bras croisés. Mais il n”osait pas faire un geste dans sa direction. Il ne voulait pas que tout le monde sache qu”il n”en avait rien à faire de la tactique et qu”il se contenterait, comme d”habitude, de suivre le mouvement.
Quelque chose se glissa alors dans sa main et Miloslaw tourna la tête. Il s”attendait à voir les doigts de Konj, mais s”était trompé. Lucius se tenait à côté de lui, quelques miettes de pain autour de la bouche. Son fiancé eut une réaction légèrement agressive, mais se reprit. Après la journée qu”ils venaient de passer, il n”avait vraiment aucune raison de se montrer jaloux.
A la question de son presque frère, Miloslaw leva instinctivement les yeux sur Konstantin. Bien sûr, celui-ci pensait sans doute qu”il valait mieux que le baron reste à l”abri dans sa ferme. Mais il savait aussi que Milo prendrait sa décision seul, au final. Il avait juste des doutes sur un point, mais s”ils étaient confirmés, Konj aurait réagit. Il en était sûr. Il se serait opposé à l”idée très fermement.

«Je viens. Je ne te promets pas de me mettre en danger, mais si je peux aider...»

Il avait le sort de toute une espèce sur les épaules, il ne pouvait pas se permettre, même s”il en avait eu l”envie, de se lancer à corps perdu dans une bataille en agitant l”épée dans tous les sens, espérant trancher une gorge par le plus grand des hasards.
Il attira ensuite Lucius et Konstantin dans la pièce attenante la plus proche, un minuscule salon agréablement aménagé, avec un petit meuble de bibliothèque, ainsi qu”un bureau charmant. Milo jeta un coup d”œil sur les feuillets empilés dessus. On y lisait le début d”un roman nommé Ruthless Ravenwell. Il se demanda qui avait une âme d”artiste. Taesch ? Rozen ? L”un des serviteurs ?

« Lucius, soit honnête. Est-ce qu”on va suivre le plan de ton père ? Où est-ce que tu as autre chose en tête ? Comme retrouver en premier les filles ? T”infiltrer dans le château et empoisonner le père d”Aleister ? ... Oui, je sais. J”ai suivi une formation de majordome, tu te souviens ?»


G.I. Joe


La session tactique s”acheva avec un long bâillement de l”empereur, pour lequel il s”excusa platement avant de disparaître dans la bibliothèque. Georges s”étira et salua le Généralissime d”un signe de tête bref, réitéra avec le général Condé, puis entraîna Basil dehors, sa main sur la nuque de son lieutenant. La nuit était douce, l”air tiède et odorant des fleurs nocturnes. Une fois à l”abri des regards, il se mit face à Basil et l”embrassa délicatement, se laissant happer par sa façon de jouer avec leurs langues. Ses doigts glissèrent sur sa joue, son oreille, dans ses cheveux... Il les agrippa légèrement, repensant à la façon de réagir de son amant la veille...
Avec un profond soupir, il se recula. Il devait parler de choses sérieuses avec Basil.

« J”ai un service à te demander. J”aimerai que dès que possible, tu te penches sur un remède à une malédiction.»

Il lui expliqua le mal dont souffraient ses enfants depuis des années, la façon dont ils avaient été empoisonnés. Il lui fit part de ses recherches, ses visites à des invocateurs, des sorciers, des rebouteuses, des diseuses de bonne aventures, des malfrats spécialisés dans les malédictions... Il avait retourné tous les rayons occultes de la bibliothèque municipale, de celle du château impérial... Avant de venir petit-déjeuner, il avait même fouillé un peu dans les possessions des Condé. Toujours sans rien trouver. Personne ne savait comment une telle chose avait pu arriver. Georges était donc arrivé à une conclusion : le coupable avait inventé une nouvelle forme de magie. Les arts culinaires occultes. Ou la magie noire culinaire. Il ne savait pas encore quel titre donner à sa découverte hypothétique.

L”air un peu agressif à cause de l”importance et du stress engendré par la question, Georges termina son exposé sur la question la plus importante de sa nuit :

« Vas-tu tenter de les aider ?»

Il s”était promis de ne pas se laisser influencer par la réponse du lieutenant. Mais il savait bien qu”un refus entraînerait irrémédiablement une bouderie. Et il serait profondément attristé.
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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7Mar 5 Nov - 13:32

Un trinôme    qui marcheMood sonore : Hamilton (Broadway Recording)

L.

Le vent assassin sifflait au dehors. Le printemps arrivait tout juste et Condé n’était pas réputé pour ses nuits chaudes et agréables. Lucius, quand il se retrouvait sous la pluie du nord, avait la sensation que ses os fondaient progressivement. S’il voulait vraiment se montrer mauvais, il aurait même dit que le printemps à Condé bénéficiait d’un temps de chiottes. Mais il n’allait pas se montrer ingrat.
Ils étaient dans une jolie pièce qui devait servir de débarras. Les meubles étaient recouverts de draps blancs et en vrac, sur le lit, se trouvaient des capes, des voiles et des masques de bal. Quelques jupons étaient disséminés de ci de là. Un cadre, dans un coin, disait “Pour madame Pourpre”. Ce devait être un surnom familial.
Les Condé étaient des diables du déguisement. Il ne se souvenait plus du nombre de fois qu’il avait vu Taesch dans un accoutrement de théâtre parfaitement convainquant. Noble inconnu, mendiant, membre de la garde, Chasseur ... aucun rôle n’avait de secret pour son parrain. Lucius aurait aimé se replonger dans ses jeunes années pour goûter à leur simplicité, quand il s’émerveillait de chaque apparence de son oncle Yvan ou du meilleur ami de son père.
Milo était très mignon. Il avait quelque chose de changé dans le regard. De rassurant. Ou bien Lucius était-il tellement désespéré qu’il en était à rechercher le réconfort dans celui qu’il considérait comme son grand frère. Peut-être même qu’il essayait de se gagner du temps ? Même s’il faisait le fier, il n’en restait pas moins terriblement effrayé. Que se passerait-il s’ils échouaient ? Yvan, Elijah, Luscka et Taesch étaient de redoutables combattants mais ils n’étaient pas de dieux.
Konstantin, lui, était toujours le même. Toujours la même statue pleine d’assurance, ses bras croisés contre son torse impressionnant. Lucius les détestait mais il avait quand même été inquiété par son état la dernière fois qu’ils étaient vus. Il semblait avoir guéri pourtant, et pas qu’un peu. Quand on jouait avec le marché du surnaturel, il était rare qu’on s’en sorte. Konstantin avait été maudit par sa propre mère, la puissante Morgane et semblait briller comme un sou neuf.
Lucius, qui aimait toujours spéculer sur les variables de la vie, ne lui aurait pourtant pas donné plus de douze jours à vivre. Quand il leur avait ouvert un portail pour Jem, Konstantin ressemblait au Lutin Gris des histoires à faire peur aux enfants. Et voilà que maintenant il sentait le tabac de bonne qualité et la santé. Vraiment, quelle surprise. Lucius était surpris d’en être content ... Plus pour Miloslaw et Vassil que pour le métamorphe lui même.
La pluie nocturne sur les pavés le sortit de ses réflexions quand Milo finit par parler. Le jeune homme sourit doucement et pencha la tête sur le côté, comme si désobéir à ses parents ne lui était même pas passé par la tête.
En le fixant de ses grands yeux étonnés, il eut même le culot de hausser un sourcil de surprise - une expression enseignée par son oncle Ulrick.
“Quoi ? Non. Non, Milo, je compte bien suivre le plan à la lettre.”
C’était un mensonge éhonté. Tout ce qu’il y avait de plus normal quand on s’appelait Von Dast. Lucius avait bel et bien un plan qui impliquait Aleister et lui. Le rôle qu’on lui avait donné ne lui convenait pas. Rester en arrière et observer. N’agir qu’en cas de danger. Il aurait sans doute prit la même précaution s’il avait eu des enfants.
Il ne pouvait, cependant, se permettre d’impliquer Milo dans cette histoire. Il le voulait en sécurité. Pendant deux ans, il avait été mort d’inquiétude, persuadé qu’il ne reverrait aucun membre de la ferme des Kotka. Il ne voulait pas que Miloslaw se mettre en danger ou ne perde son bébé. C’était ainsi chez les Condé. On ne laissait pas les nôtres à la merci de la mort. Il avait peut-être pris de mauvaises décisions par le passé mais c’était le passé.
Bientôt, quand tout ceci serait rentré dans l’ordre, il retournerait à Condé. Il profiterait de sa quiétude, du murmure du vent dans les champs, des dernières notes du printemps qui laissait sa place à l’été ... mais ce moment n’était pas venu.

B.

Basil mit douze minutes à réaliser à quel point la présence de Georges lui était insupportable. Il avait l’impression que dix silos de grain lui écrasaient la poitrine. Après avoir goûté à ses baisers, à ses mains sur sa peau ... comment pouvait-il ? Il n’était pas vraiment en mesure d’étouffer ses sentiments de nouveau, maintenant qu’ils avaient été exprimés aussi clairement et librement.
Même s’il ne pouvait nier la nuit qui s’était passée, Georges aurait certainement dû se tenir loin de Basil. Ne pas lui donner plus d’espoir. Le commandant décida cependant de l’attirer ) l’abri des regards pour abuser de son corps dans des proportions qui ne pouvaient que faire gémir le jeune lieutenant. Quand il passa sa main dans ses cheveux et les tira un peu, Basil se sentit fondre.
Et puis, Georges lui expliqua son problème. Son grand problème. Techniquement, ce n’était sans doute pas faux que le poison ou la malédiction avait pu être glissés dans la nourriture mais en vérité ... Basil n’y comprenait rien.
“Vous réalisez bien que je suis cuisinier, commandant, n’est-ce pas ? Juste cuisinier”, demanda Basil en s’éloignant de deux pas.
Il se sentait coupable de ne pas pouvoir résoudre les problèmes de Georges et un claquement de doigt.
“Je ne peux pas mon cher, tout simplement. Mais je peux en parler à Eli, il est sacrément doué avec ... ça. Je vous promets d’essayer de résoudre cela.”
Il lui prit la main et main et l’embrassa. Il lui devait bien ça.

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MessageSujet: Re: Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]  Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil] 281ber7

Un trinôme qui marche [Basiloslaw + Vassil]

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