Roman n’est pas vraiment ce que l’on pourrait attendre du fils d’Yvan von Dast. Si son père et sa sœur agissent la plupart du temps comme des barbares belliqueux, Roman sait rester calme en toute circonstance. Il est celui qui a plus hérité du côté stratège. Essayant d’écouter son instinct, il va généralement préférer une voie pacifiste et une ruse à un bon combat velu comme les aime Yvan.
Discret comme un spectre, il est souvent éclipsé par l’attitude très solaire de sa sœur et ça lui convient très bien. Il aime généralement se tenir en retrait le plus possible et compter son sa vision périphérique pour enregistrer chaque détail important. Généralement peu bavard, il est toutefois plus volubile quand il sait qu’il peut faire confiance à la personne en face de lui, principalement les membres de sa famille.
De son père, il a aussi hérité d’une âme d’aventurier. Avec son gros chat roux, son familier, il aime se faufiler dans des ruines interdites, dans des catacombes, dans la vieille prison de la forêt pour y explorer les cellules abandonnées. C’est un de ses passe-temps favoris.
Maître des poisons, il a appris très tôt à se méfier de ses connaissances dans ce sujet. En tant qu’élève de sa tante Lucie, il sait très bien qu’une mauvaise dose de n’importe quel mélange pourrait provoquer une réaction chimique capable de le tuer. Une fois, il est resté sonné par des effluves chimiques toute une semaine et Lucie s’est bien foutu de sa gueule. C’était une expérience très désagréable.
Roman est un prince généreux épris d’un grand idéal d’honneur et de justice, comme son père (en un peu moins sanglant) mais il reste un Von Dast et ni sa foi ni sa bonté ne l’empêcheront de vous éviscérer à mains nues si vous osez mettre en danger un membre de sa famille. D’ailleurs, comme le témoignent les tatouages de puissance sur ses bras, le combat à mains nues est sa spécialité. Il peut arracher très facilement des membres ou faire exploser des têtes d’une pression simple des mains.
Bien que doué d’une patience d’ange, il y a quelques sujets sur lesquels il ne faut pas le chercher. La tâche sur son visage premièrement, la malédiction qui va avec (il ne peut ni tuer, ni être tué, ce qui entraîne souvent des situations très particulières), la disparition de sa sœur jumelle et en général ses différences avec son père et sa sœur.
Pour finir sur son caractère, Roman est profondément cynique et dépressif. Il a un discours qui tourne souvent autour de la mort, de l’ironie de la vie et ne manque jamais, JAMAIS, de placer une bonne vanne bien glauque et très déplacée à laquelle généralement seuls Yvan et Isobel rient. Parfois Lucie, si elle est de bonne humeur.
Enfin, pour couvrir ses habilités spéciales, on pourra aussi noter qu’il a hérité d’on ne sait trop où (enfin lui le sait mais pas les autres) d’une magie étrange qui lui permet de voir le futur (ou plus étrangement, de se souvenir du futur) et de restaurer un état précédent concernant une personne ou un objet, soignant et réparant ainsi ce qui peut l’être.
 

L’histoire de Roman von Dast commence bien avant sa naissance. Elle commence par une nuit normale, un peu pluvieuse, durant laquelle une sorcière bouscula Yvan von Dast, le terrible Prince Noir. Le Prince l’invectiva mais il était bien loin de s’imaginer qu’elle avait récupérer assez de son sang pour accomplir un rituel ancien, qui lui donnerait deux enfants naturels.
Eh oui, Roman est le seul et unique fils biologique d’Yvan von Dast. Son seul héritier légitime. Pourtant, il ne donnerait rien au monde pour devenir Empereur ou même Généralissime. Lui et sa sœur jumelle, Myrtille, étaient le plus grand espoir du coven de Ravenwell jusqu’au jour où il fut découvert qu’ils n’avaient aucun pouvoir d’attaque. Myrtille était presque une fée et Roman était plus un soigneur qu’un combattant. Ils étaient bien loin des chiens de guerre que l’on avait espéré.
Les deux enfants furent donc envoyés dans un orphelinat de Ravenwell, loin du coven qui les avait vu naître. Ils y passèrent deux ans et furent rachetés tous les deux par une maison de passe médiocre. En attendant qu’ils soient “consommables” on les envoya dans les cuisines en tant que main d’œuvre. C’est là bas qu’ils planifièrent leur fuite, entre deux épluchures de pommes de terre.
Une journée, alors que tout le monde dormaient, ils tentèrent une sortie par une entrée secondaire condamnée. Mais ils n’avaient que sept ans et ils étaient vraiment peu agiles. Roman fit tomber quelques pots de peinture qui résonnèrent dans le couloir, prévenant les gérants que quelque chose se tramait. Myrtille réussit à s’enfuir, pas Roman. Le garçon fut rattrapé, attaché et puni. Une sorcière qui travaillait régulièrement pour les gérants de la maison de passe le maudit : jamais il ne pourrait tuer ou être tué. Ainsi, il ne pourrait jamais abréger sa peine ou devenir dingue et tuer ses propriétaires. La malédiction dérapa quelque part puisqu’elle le marqua d’une énorme trace d’encre noire, endommageant ainsi son joli minois.
Entre temps, cependant, Yvan avait appris qu’on lui avait deux enfants dans le dos. Il retrouva la trace de ses enfants peu après la tentative de fuite de Roman. Le jeune garçon ne comprit pas tout de suite qu’il était en train d’être adopté par son père et cru un moment à un pervers qui aurait un penchant pour les petits garçons mais Yvan avait déjà une fille adoptive qui le rassura sur les intentions d’Yvan.
Après cela, la vie fut plus douce. Roman était terriblement bien dans ce nouvel univers. Sa tante le prit sous son aile lors de son temps libre et elle lui appris des tonnes de secrets sur les herbes, les poisons, la noblesse et même sa propre famille.
Quand il eut treize ans, il put enfin sortir du château. Et commencer à chercher sa sœur. Toutes les pistes d’Yvan - qui avait même fait l’effort de demander à Taesch Condé - avaient fini par tomber à l’eau mais Roman ne souhaitait pas se laisser décourager ainsi. Il traîna dans les bas fonds, rendit des services dans l’espoir d’avoir plus d’informations et finit par devenir lui même courtier en informations et autres faveurs. Très vite, la moitié de la capitale, noble comme misérable, lui dût quelque chose. Obligé de cacher son visage, il se faisait appeler par de nombreux faux noms.
Peu après ses seize ans, il trouva une piste presque concluante qui le conduisit dans les sous-sols d’un manoir abandonné. Malheureusement pour lui, une manticore très sauvage l’y attendait. Et Roman n’était toujours pas un bon élément de combat. Heureusement, son père veillait au grain et vint le sauver. Yvan en perdit un bras et Roman dû tout lui avouer de ses activités secrètes. Yvan lui assura qu’ils en reparleraient après son séjour à Fell.
La semaine suivante, Roman partit avec sa tante dans le duché d’Illium pour la fête du printemps - un événement de la plus haute importance selon la princesse Lucie - et, quand il revint, trois semaines plus tard, tout avait changé. Toute la famille impériale avait été apparemment décimée par les Condé, sa sœur était absente, son père était sur le trône et ... il avait ses deux bras. Comprenant tout de suite que quelque chose clochait, Roman décida de jouer les ados stupides. Sans qu’il ait besoin d’en parler avec elle, Lucie se mit à agir comme la dernière des greluches. Ils avaient besoin de rester hors du radar de l’imposteur qui avait tué Yvan, Roman en était sûr.
Et nous voilà, deux mois plus tard. Roman, Lucie et quelques officiers de l’armée ont réuni un petit groupe prêt à découvrir la vérité avant de virer l’usurpateur du trône. Mais les choses semblent se compliquer alors qu’un petit groupe a été repéré à Condé. Un petit groupe contenant apparemment un autre imposteur prétendant être le Prince Noir. Sur l’ordre de sa tante, Roman décide alors de prendre la monture préférée de son père et de chevaucher pour rencontrer ce nouvel imposteur. Et éventuellement, une fois sur place, de lui botter le cul.